Décoration de Mme Ouattara et colère de Ben Soumahoro: Lettre ouverte à Henriette Dagri

Pour la 1ère fois

Source: Trait d’Union

10 mois après la chute de Laurent Gbagbo, Mamadou Ben Soumahoro alias WARABA, se signale avec la verve qu’on lui connaît. Dans une lettre ouverte à la Grande Chancellière, Henriette Diabaté, il crie sa colère. Pour tout comprendre, lisez sa lettre ci-dessous qu’il a fait parvenir à Trait-d’Union, samedi 28 janvier 2012 .

Lettre ouverte à Madame le grand chancelier de l’ordre national, Mme Henriette DAGRI DIABATE Madame,

J’ai été choqué récemment par un acte qu’au nom de la République vous avez posé pour le compte de la vénérable institution qui vient de vous être confiée par défaut. Votre niveau d’instruction et votre laborieuse expérience politique me dispensent de vous rappeler que LA GRANDE CHANCELLERIE est placée au faîte de tout ce qui porte une part de l’honneur et de la gloire de notre pays.

Le 6 décembre 2011 vous avez élevé MADAME DOMINIQUE NOUVIAN FOLLOROUX OUATTARA à la dignité de Commandeur de l’ordre national de la République de Côte d’Ivoire. Merci de ne lui avoir pas remis les insignes et les attributs de GRAND CROIX DE L’ORDRE parce qu’alors vous auriez mérité une récompense du même nom par la communauté internationale qui vous est si chère. Je me demande encore aujourd’hui comment vous avez pu concevoir un acte aussi inutile, aussi obséquieux, posé contre le bon sens et aussi peu respectueux des valeurs et des principes républicains élémentaires. Personne ne s’imagine que même dans la nouvelle République bananière qu’est devenue la France, SARKOZY puisse se permettre d’attribuer à son épouse CARLA BRUNI la plus haute distinction de la légion d’honneur de manière aussi légère et injustifiée. Vous avez fait une faute en franchissant le rubicon, parce qu’assurément Dominique Nouvian Folloroux Ouattara qui n’a été élue à aucun poste politique et qui n’a posé aucun acte exceptionnel à part épouser’’ quelqu’un à nous imposé par la très chère communauté internationale, ne mérite pas cette décoration. -Vous avez commis une faute gravissime parce que vous ne vous êtes pas retournée un seul instant pour regarder dans les yeux vos parents, vos enfants et vos petits-enfants pour qui vous prétendez construire l’histoire de ce pays et de l’Afrique, avant de poser un acte aussi peu valorisant pour eux et pour vous-même. Je crois savoir que dans le PDCI RDA vous aviez des tendances gauchisantes dans vos démarches qui frisaient l’anti colonialisme. Ce qui vous a toujours valu la sympathie des Ivoiriens et des Ivoiriennes. Retournez-vous encore une fois et regardez votre propre carrière, vos aspirations réelles à la dignité et à la liberté de la Cote d’Ivoire. Si c’était pour en arriver à bafouer l’honneur de la Cote d’Ivoire et la faire basculer dans l’indignité, vous auriez pu faire l’économie de tous vos efforts qui viennent ainsi d’être frappés d’infamie. -Vous avez fait une faute parce que vous ne pouviez pas ne pas savoir que la récipiendaire qui n’a jamais cessé d’être française se fiche totalement de ces breloques qui vont sans doute servir à épater quelques tantes, grands-mères, et voisins paysans pecquenots dans de petites fêtes familiales de province.

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Enfin, vous avez fait une faute grave parce que vous avez commencé votre ouvrage par l’épouse de ’’qui vous savez’’. A quand le tour des petits copains blancs-français ? Et puis, MADAME DIABATE, vous avez laissé publier cette photo qui exhibe MADAME DOMINIQUE NOUVIAN FOLLOROUX OUATTARA debout entre son mari ALASSANE DRAMANE OUATTARA et la supposée grand chancelier de l’ordre national de Côte d’Ivoire : une image dont le surréalisme le dispute au ridicule et à l’illégalité. On aurait cru que vous vous apprêtiez tous les trois à vous rendre à une libation orientale de quartier pour vous livrer à la plus gigantesque consommation de chawarma. La Côte d’Ivoire mon pays mérite mieux que cela. Le mépris avec lequel vous traitez ce pays est insupportable parce que vous savez pertinemment que même le grand FELIX HOUPHOUET BOIGNY dont le pouvoir ne souffrait d’aucune contestation et qui avait un sens aigu de l’Etat ne s’est pas permis d’accorder un tel privilège à son épouse MARIE THERESE BROU. Son successeur désigné par la constitution le Président HENRI AIME KONAN BEDIE ne l’a pas osé pour HENRIETTE BOMO KOIZAN qui n’en a été que plus respectée. Le général ROBERT GUEI ne l’aurait sûrement pas fait pour son épouse ROSE DOUDOU parce qu’il était un grand soldat qui avait le sens de l’honneur. Inutile de dire qu’une idée aussi dégradante n’a jamais pu effleurer l’esprit sagace de son EXCELLENCE LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO CHEF DE L’ETAT DE COTE D’IVOIRE et détenteur jusqu’à ce jour du pouvoir que lui ont confié les Ivoiriens.

Madame DAGRI DIABATE HENRIETTE, l’acte que vous avez posé est nul et de nul effet, comme était nulle votre propre nomination par un pouvoir lui-même nul, illégal et illégitime. Le symbolisme d’un tel acte est tellement important aux yeux du peuple qu’on ne doit se permettre de le poser qu’en toute responsabilité et justice en écartant toutes les petites combines entre amis. Vous n’avez aucune excuse parce que vous, PROFESSEUR HENRIETTE DAGRI DIABATE savez parfaitement qu’il existe dans ce pays une liste impressionnante de femmes d’honneur. Exemple : FATOU SYLLA DIAKITE, véritable femme d’affaires qui s’est faite toute seule et par son intelligence. Elle est même maire d’une de nos plus belles cités dans le Sud du pays (Tiapoum) -MADAME Zamblé Lou IRIE madele, qui vient de tirer sa révérence sans avoir jamais espéré une si haute récompense. Dites ‘’marché Gouro’’ et vous aurez tout compris. -MADAME MONIQUE DENISE BASQUE, qui a dirigé et tenu à bout de bras la Croix rouge et le Croissant rouge de Cote d’Ivoire pendant plus de trente ans. -MADAME VERONIQUE AKA BRA KANON, dont la légendaire générosité ne pouvait pas vous attendrir parce que vous aviez les yeux exclusivement tournés vers le Nord. -MADAME OUEGNIN MARCELLE, première journaliste ivoirienne qui n’a pas trouvé grâce à vos yeux et qui est pourtant de la même génération que vous. LA GRANDE MADELEINE TCHICAYA, sortie major de toutes ses formations. Première femme diplomate de ce pays à qui on n’a jamais accordé un honneur ni une faveur alors qu’on lui demandait d’être en permanence à la peine. Au lieu de vous préoccuper du sort et de la place des personnes méritantes, vous courrez vous aplatir devant DOMINIQUE FOLLOROUX NOUVIAN OUATTARA. Toutes ces raisons cumulées m’ont conduit à cette décision souveraine : A compter de la date de cette lettre ouverte, moi, MAMADOU ’’BEN’’ SOUMAHORO citoyen vrai de ce pays, décide de vous restituer toutes mes décorations et distinctions honorifiques obtenues sans sollicitation de ma part au cours de mes quarante années de carrières administrative et politique. Et pour que nul n’en ignore, en voici la liste complète : -Commandeur de l’ordre du mérite national -Officier de l’ordre national -Officier de l’ordre du mérite sportifJe vous demande de faire en sorte qu’à la prochaine édition du grand livre de la grande chancellerie mon nom ne figure plus aux côtés de personnes frappées à mes yeux d’indignité et d’opprobre et qui de surcroit portent la lourde responsabilité directe de la mort de milliers de citoyens de mon pays uniquement pour assouvir leur soif démesurée de pouvoir

MAMADOU ’’BEN’’ SOUMAHORO DEPUTE INDEPENDANT A L’ASSEMBLEE NATIONALE DE COTE D’IVOIRE

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