PROJET DE DECLARATION
Le meeting organisé par le Front Populaire Ivoirien dans la commune de Yopougon place FICGAYO le Samedi 21 Janvier 2012, et par ailleurs autorisé par le Ministre de l’Intérieur, n’a pu aller à son terme. En effet, cette interruption brusque est le fait de violentes attaques perpétrées contre les manifestants du FPI par des individus non encore identifiés. Il nous a été rapporté une perte en vie humaine, des blessés graves et de nombreuses destructions de biens.
L’APDH a tenu à faire des investigations plus approfondies afin de se prononcer.
I- LES FAITS
L’APDH remarque que les perturbateurs sont venus en grand nombre d’autres communes, au moyen de minicars de transport en commun ‘’Gbaka’’, et d’autobus de la Sotra. Avant la manifestation, Ils ont infiltré la foule et les environs de la manifestation. Ces personnes se sont réclamées proches du parti au pouvoir, mais la Direction de ce parti a indiqué que ces personnes étaient inconnues de son fichier.
A la suite de propos qu’ils ont jugé insultants au cours de la manifestation, ils se sont livrés à des actes de violences sur les manifestants. En riposte, les manifestants du FPI, qui s’étaient préparés en conséquence compte tenu des précédents de perturbations de meeting, ont réagi. La situation a dégénéré…
II- L’ANALYSE
L’APDH note qu’il s’agit d’actes prémédités en vue de tuer dans l’œuf les velléités d’expression de la contradiction politique.
Comment comprendre en effet qu’une manifestation autorisée et encadrée par les forces de l’ordre puisse dégénérer à ce point ?
L’APDH note en plus que ce regain de violence est la conséquence de l’impunité qui a suivi les perturbations des meetings de l’opposition dans les derniers mois de l’année 2011 à Yopougon, Koumassi et Bonoua.
L’APDH rappelle que la liberté de manifestation et d’opinion est un Droit fondamental de l’Homme, et que la démocratie se nourrit de la contradiction, de la diversité et surtout de la tolérance.
La diffusion des images de ces violences à travers le monde entier est de nature à donner une image hideuse de l’évolution démocratique en Côte d’Ivoire, et à saper les fondements de la réconciliation, entreprise déjà ardue.
III- RECOMMANDATIONS
– L’APDH condamne ces actes de violence et s’indigne de la réaction timide des autorités ivoiriennes, surtout qu’il y a eu perte en vie humaine.
– L’APDH exige qu’une enquête fasse la lumière sur la répétition de ces actes de violence politique, et que les responsables soient punis officiellement.
– L’APDH propose au gouvernement de faire des campagnes d’éducation des populations, en particulier des jeunes, à la Citoyenneté Démocratique et aux Droits de l’Homme.
Fait à Abidjan le 26 Janvier 2012.
Pour le Bureau Exécutif National de l’APDH
Le Président
Eric-Aimé SEMIEN
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