A bientôt 34 ans, Didier Drogba demeure une valeur sûre si ce n’est la référence de la Côte d’Ivoire. Décisif contre le Soudan pour l’entrée en lice des Eléphants dans la CAN 2012, dimanche, l’attaquant de Chelsea a alors porté à bout de bras une sélection sans inspiration. Il faudra être plus convaincant ce jeudi face au Burkina Faso. Sous peine de grosse désillusion.
Didier Drogba, l’atout-maître de la Côte d’Ivoire. (Reuters) Didier Drogba, l’atout-maître de la Côte d’Ivoire. (Reuters)
« Je ne sais pas ce qu’il y a de mieux que gagner et prendre les trois points. » Pour le moins avare en déclarations depuis l’ouverture de la CAN 2012, Didier Drogba a ainsi réagi aux critiques tombées sur la Côte d’Ivoire après son match contre le Soudan, dimanche dernier. Une entrée en matière fade voire préoccupante tant les Eléphants sont apparus poussifs face à de valeureux et néanmoins limités Crocodiles du Nil. Leur victoire, acquise sur la plus petite des marges (1-0), les hommes de François Zahoui l’ont signée grâce à une fulgurance de leur buteur maison et capitaine. Une vieille habitude à l’échelle continentale.
La Drogba-dépendance ne date pas d’hier, mais elle est plus évidente encore dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations. Quand l’ancien Marseillais marque à la CAN, la Côte d’Ivoire s’impose. Une règle d’or déjà observée à huit reprises. C’est dire si l’intéressé, auteur de 52 buts sous le maillot orange – en 80 sélections – fait figure de détonateur malgré ses 34 printemps au compteur. A tel point que les Gervinho, Salomon Kalou et Yaya Touré, autres stars parmi les Eléphants, peuvent parfois souffrir de la comparaison. Ce fut le cas notamment contre les Soudanais.
En position de force malgré tout dans ce groupe B qu’ils partagent par ailleurs avec l’Angola et le Burkina Faso, les Ivoiriens peuvent valider dès jeudi leur billet pour les quarts de finale, et du même coup éliminer les Etalons, battus par les Palancas Negras lors de leur première sortie (1-2). Pour autant, les Burkinabés ne semblent guère impressionnés, à l’image de leur sélectionneur Paulo Duarte: « La Côte d`Ivoire est la grande favorite mais si on joue avec la même organisation, la même intensité, la même discipline que face à l`Angola, on a le potentiel pour créer la surprise. Cette Côte d`Ivoire n`est pas la même que celle des années précédentes, elle est moyenne, juge le technicien portugais devant la presse. Cette équipe vit sur la force de Drogba, Gervinho, Yaya Touré. On peut au minimum faire 0-0. Je suis convaincu qu`avec la rivalité qu`il y a entre les deux équipes, ce sera un grand match avec des buts. »
François Zahoui s’attend lui-même à « un match difficile, un vrai derby ». « Les Burkinabés ont perdu leur premier match, ils seront vaillants. On sait que la Côte d’Ivoire a un label avec des joueurs médiatiques et tous les adversaires sont à 200%. Il faut être prêt à gravir chaque palier, mais on est serein et déterminé, assure le chef d’orchestre ivoirien, relayé par l’Agence ivoirienne de presse (AIP). Le spectacle ne plaira pas souvent mais, ce qui m’importe, c’est la culture du résultat. Il ne faut pas tomber dans le piège du passé. L’objectif, c’est d’aller en finale et de la gagner. » Kolo Touré, le défenseur de Manchester City, confirme: « Nous allons attaquer ce match avec agressivité. Il n’y a pas de calcul à faire. Il nous faut gagner ce match comme tous les autres pour atteindre nos objectifs. » Si Drogba trouve la faille, ce sera de toute façon bon signe…
Par Yannick Sagorin
De Sports.fr
Commentaires Facebook