« Je viens d’abord remercier le président Sarkozy et son gouvernement pour l’intervention menée en avril sous mandat des Nations Unies. Sans elle, il y aurait eu en Côte d’Ivoire, un génocide pire qu’au Rwanda. Abidjan, c’est 6 millions d’habitants. Tel que c’était parti, on aurait pu avoir un million de personnes as- sassinées », a jugé Alassane Ouattara. Ex-puissance coloniale, la France a été l’un des principaux alliés du chef de l`Etat ivoirien lors de la crise de décembre 2010-avril 2011, née du refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de novembre 2010, et qui a fait 3.000 morts. M. Ouattara a accédé au pouvoir après deux semaines de guerre grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l`ONU. M. Sarkozy avait été le seul chef d`Etat occidental à assister à son investiture en mai 2011. Huit mois après son installation effective à la présidence, Alassane Ouattara a réaffirmé l`importance de la réconciliation dans le pays. « Rétablir le diaogue, enrayer la violence, assurer la réconciliation nationale: ce sont là pour moi des objectifs impératifs. Les Ivoiriens veulent tourner la page et vivre en paix. Même si je suis encore préoccupé par la sécurité, la Côte d’Ivoire avance. Je suis déterminé à faire en sorte que la démocratie devienne irréversible dans notre pays », a-t-il déclaré. Il a aussi promis la fin de l`impunité et une justice équitable pour juger les responsables des violences, y compris au sein de son propre camp,
alors que des massacres ont été commis dans l`ouest de la Côte d`Ivoire lors de la progression des troupes qui lui étaient fidèles. « Il ne peut y avoir de dis- crimination entre les criminels. Ceux qui ont tué, de quelque bord qu’ils soient, seront jugés. Le drame de ce pays a été l’impunité. Je veux y mettre fin. C’est par une justice équitable que nous y parviendrons (…). Ce n’est pas une justice des vainqueurs. Nous sommes sans pitié vis-à-vis de toutes les violations des droits de l’homme », a souligné le président ivoirien. A Paris, Alassane Ouattara va aussi signer un nouvel accord de défense, qu`il souhaite « ambitieux et transparent ». « La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle. Je comprends les contraintes budgétaires, mais Paris doit bien prendre en compte la fragilisation de l’Afrique du Nord », a-t-il dit. Alassane Ouattara, qui considère la France comme le « partenaire privilégié » de la Côte d`Ivoire veut aussi profiter de sa visite en France pour lancer un appel aux entreprises françaises « pour les inciter à accélérer leur retour ».
L’Intelligent d’Abidjan
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