La visite-éclair de la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, en terre éburnéenne n’a pas été du tout une partie de pique-nique sur les bords de la lagune ébrié. Elle a profité de son bref séjour pour mettre les points sur les « i ». En des recommandations certes, mais en des mots couverts de condition, la diplomatie américaine, a enjoint le pouvoir actuel « à livrer le premier ministre Soro Guillaume et tous ceux, proches du régime Ouattara qui auraient commis des exactions durant la crise ivoirienne à comparaître devant la Cpi, mêmes en leur qualité de témoins ». Une invite qui fait du bruit dans le cerle des tenants du pouvoir actuel. Ainsi à en croire à des sources au cœur du dossier des « présumés responsables de la crise ivoirienne et devant répondre des actes devant la juridiction internationale », cette sortie de Hillary Clinton est prise au serieux. Aussi, des hypothèses et des calculs de probabilité foisonnent à souhait au plus sommet de l’Etat à l’effet de ne pas être « pris au piège de la Communauté internationale, un couteau à double face ». D’ailleurs, nos sources indiquent que depuis le départ d’Hillary Clinton, le cas Soro alimente les conversations et les hommes à pensée du régime. « Faut-il livrer Soro Guillaume à la Cpi ? Que faut-il faire pour éviter de conduire tous les supposés responsables devant la Cpi ? » Telle est la problématique qui hante les quotidiens des plus avertis. La comparution du Premier ministre par ailleurs secrétaire général de l’ex-rébellion, Soro Kigbafory Guillaume devant la Cpi, même en qualité de témoin risquerait, selon la même source de fragiliser la situation socio politique, notamment au plus haut sommet de l’Etat. L’on a souvenance, selon des sources diplomatiques, que Soro Guillaume a justifié sa présence aux côtés des ex-rebelles en septembre 2002, en des termes aussi bien politiques qu’humanistes. « J’ai été présent aux côtés des ex-rebelles en tant que porte-parole de la branche politique et non de l’aile militaire de laquelle je n’ai aucune notion de base. Et puis, j’y étais aussi pour que les droits de l’homme soient respectés. En somme, pour que les éventuelles violations soient minimisées », aurait confié le Premier ministre à une source diplomatique. Sans trop dévoiler son véritable rôle dans l’avènement de la rébellion en Côte d’Ivoire, en septembre 2002. Et pourtant, selon des indiscrétions, le locataire de la Primature ne serait pas exempt de tout reproche dans la crise ivoirienne allant de la période de septembre 2002 à Avril 2011. Au regard de ce qui précède, Soro Guillaume traduit devant la Cpi, ouvrira à n’en point douter la voix à des suspicions et à des interprétations de tous genres. Conscient de l’ampleur de la délicatesse de la situation, des tractations sont donc en cours pour retarder le processus de comparution éventuelle de Soro devant la Cour pénale de la Haye. Sans toutefois laisser libre cours au sacrifice des chefs de guerre. Qui sont loin d’échapper à la juridiction internationale. Tout simplement parce que satisfaire aux recommandations des Etats-Unis, pourrait consolider les ramifications qui mèneront vers le camp Ado.
Boris N’Gotta
Le Mandat
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