Côte d’Ivoire – n°01 / 201
2 19 janvier 2012
Des milliers de déplacés et réfugiés, qui retournent peu à peu dans leurs lieux d’origine, continuent de subir les effets du conflit. Le CICR maintient son aide aux personnes particulièrement vulnérables dans l’ouest du pays.
Les besoins demeurent importants dans l’ouest
Les familles réfugiées ou déplacées, de retour chez elles après plusieurs mois, voire une année entière, retrouvent des maisons détruites, des biens pillés et des centres de santé saccagés. Même l’accès à l’eau potable est encore difficile dans certains villages aux environs de Bloléquin, Guiglo et Toulepleu.
« Bien que les violences post-électorales aient cessé pour l’essentiel, de nombreuses populations dans l’ouest de la Côte d’Ivoire ont toujours des besoins humanitaires importants, qu’elles soient résidentes, de retour chez elles depuis peu ou encore déplacées », constate Dominique Liengme, cheffe de la délégation du CICR à Abidjan. « Dans cette région particulièrement touchée par le conflit, trop souvent l’eau potable manque et les gens n’ont plus de logement ou n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins quotidiens. Les services de santé restent eux aussi insuffisants. »
Depuis janvier 2011, plusieurs cliniques mobiles effectuent des consultations générales et prénatales dans les villages situés entre Bloléquin et Goya, où le personnel de santé tarde à se redéployer. Selon les besoins, ces équipes pansent des plaies et évacuent même des patients vers les centres de santé encore fonctionnels. Au cours des douze derniers mois, plus de 43 000 consultations ont ainsi été données.
Par ailleurs, les travaux de réhabilitation de l’hôpital de Toulepleu, qui avait été endommagé et pillé pendant le conflit, sont maintenant en cours d’achèvement. Quant à l’hôpital de Bloléquin et aux dispensaires de Zéaglo et Sahibli, ils sont à nouveau fonctionnels depuis septembre 2011.
L’eau potable a souvent fait cruellement défaut pendant le conflit. Depuis janvier 2011, le CICR et la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire ont traité au chlore environ 11 000 puits. L’installation et la réparation de réservoirs d’eau ont par ailleurs permis d’améliorer l’accès à l’eau potable pour plus de 45 000 personnes déplacées.
Pour subvenir aux besoins alimentaires immédiats des communautés déplacées ou récemment rentrées chez elles, le CICR et la Croix-Rouge ivoirienne ont en outre distribué en 2011 une assistance en vivres et biens de première nécessité à près de 187 000 personnes. En octobre, 27 500 personnes de retour dans les villages aux environs de Bloléquin et Péhé ont aussi bénéficié d’une assistance alimentaire.
Reprendre des activités, retrouver un toit
« Il est important pour les communautés de retour dans les zones rurales de reprendre des activités agricoles, explique Mme Liengme. Cela permet d’assurer l’autosuffisance des plus vulnérables, d’éviter le cercle vicieux d’une trop grande dépendance à l’aide humanitaire. » Ainsi, entre les mois d’août et octobre 2011, 27 500 personnes dans les régions rurales de l’ouest du pays ont bénéficié du défrichage de leurs plantations de cacao et de café, qui avaient été envahies par la broussaille. Environ 11 000 hectares de terres ont ainsi été nettoyés dans les départements de Bloléquin, Toulepleu et Zouan-Hounien.
Afin de venir en aide aux familles qui sont rentrées chez elles et dont les maisons ont été détruites pendant le conflit, le CICR a entamé la reconstruction et la réhabilitation de 500 maisons dans les régions de Man, Guiglo et Gagnoa. « Nous avons opté pour une approche participative des communautés touchées, explique Mme Liengme. Nous recrutons sur place des maçons, des artisans, des menuisiers et des briquetiers. »
Suite aux combats à l’arme lourde qui se sont déroulés pendant le conflit, il reste de nombreux engins non explosés en Côte d’Ivoire, notamment à Abidjan. Afin de limiter les risques pour les populations, le CICR a entrepris, avec d’autres partenaires, une campagne de décontamination des lieux pollués par ces restes explosifs de guerre. Cinq opérations de ce type ont été coordonnées avec l’UNMAS (United Nations Mine Action Service) et la Swedish Civil Contingencies Agency (MSB) à Abidjan. Le CICR a également formé des volontaires de la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire engagés dans la sensibilisation aux dangers de ces restes explosifs dans les quartiers les plus à risque.
Réunir les familles dispersées
Depuis janvier 2011, en collaboration étroite avec le CICR, les volontaires des Croix-Rouges libérienne, guinéenne et ivoirienne ont enregistré près de 700 enfants ivoiriens non accompagnés dans sept pays africains, dont près de 600 au Libéria, où le nombre de réfugiés est encore estimé à 100 000 personnes. Ces enfants ont été séparés de leurs parents alors qu’ils fuyaient le conflit. Plus de la moitié d’entre eux ont pu rétablir le contact avec leurs familles. En outre, plus de 220 demandes de regroupement familial ont été enregistrées en Côte d’Ivoire.
« Lorsque nous parvenons à retrouver la trace des parents, nous leur demandons s’ils souhaitent que nous rapatriions leurs enfants, puis nous demandons aux enfants s’ils sont d’accord de retourner chez leurs parents », explique Albert Jamah, responsable des activités de rétablissement des liens familiaux pour le CICR au Libéria. « Tout regroupement familial doit répondre au meilleur intérêt de l’enfant, l’une des principales préoccupations étant sa sécurité. »
À ce jour, quelque 230 enfants ivoiriens qui avaient trouvé refuge au Libéria et en Guinée ont été réunis avec leurs familles. Quarante-trois d’entre eux ont été remis aux soins de leurs familles par la Croix-Rouge, dont 35 qui se trouvaient au Libéria. En outre, 75 autres enfants ont accepté d’être réunis avec leurs parents.
« Nous mettons tout en œuvre pour réunir autant de familles que possible, ajoute M. Jamah. Nous avons facilité plus de 7 000 appels téléphoniques et collecté environ 2 100 messages Croix-Rouge, afin que les réfugiés et leurs proches puissent communiquer. »
Améliorer l’approvisionnement en eau et l’assainissement pour 85 000 personnes au Libéria
En plus du soutien qu’elle a apporté aux réfugiés, la Croix-Rouge a fourni une assistance aux communautés d’accueil libériennes. Il s’agissait notamment de compenser les ressources qu’elles avaient partagées avec les réfugiés et de les inciter à continuer à leur venir en aide. En 2011, 85 000 personnes, réfugiés et résidents libériens confondus, ont pu avoir accès à des puits, des latrines et des bains publics construits par la Croix-Rouge, et 3 000 agriculteurs libériens ont reçu des semences, des outils et des vivres pour leur permettre de survivre à la « saison de la faim ».
Visite aux détenus en Côte d’Ivoire et au Libéria
En Côte d’Ivoire, le CICR visite toutes les personnes détenues dans les lieux où il se rend et s’efforce de trouver des solutions aux problèmes humanitaires qu’il constate, dans le cadre d’un dialogue bilatéral avec les autorités détentrices. Depuis janvier 2011, les délégués du CICR ont visité plus de 10 500 détenus dans plus de 100 lieux de détention sur l’ensemble du territoire ivoirien. Parmi eux, 537 détenus de sécurité ont bénéficié d’un suivi individuel au cours de ces visites.
Le CICR a également visité des personnes détenues dans divers lieux au Libéria en lien avec le conflit ivoirien, dont le camp d’internement de Bong County ouvert en juin 2011.
Par ailleurs, le CICR organise régulièrement en Côte d’Ivoire des activités pour promouvoir son action ainsi que les principes du droit international humanitaire. En octobre 2011, plus de 540 porteurs d’armes ont notamment été sensibilisés aux règles de cette branche du droit. Le CICR s’efforce également d’attirer l’attention des étudiants et des responsables académiques sur les questions de droit international humanitaire.
Au total, plus de 280 collaborateurs travaillent actuellement pour le CICR en Côte d’Ivoire.
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