Les partisans de Gbagbo attendent toujours l’autorisation pour le meeting du samedi 21

ABIDJAN (Xinhua) – Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti du président déchu Laurent Gbagbo, n’a pas encore obtenu l’autorisation officielle pour tenir son meeting prévu samedi, rapportent mercredi des journaux ivoiriens.

Selon Le mandat (quotidien proche du PDCI, pouvoir), le ticket d’accès à la place publique baptisée Ficgayo dans la commune de Yopougon tarde à être délivré.

« Le maire ne nous pas encore remis l’autorisation pour avoir accès de façon formelle à la place Ficgayo », a affirmé le président du comité d’organisation du meeting par ailleurs secrétaire national chargé des questions de sécurité au FPI, Michel Amani N’guessan cité par le journal.

C’est la première fois, depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, que la direction officielle de son parti organise un rassemblement à Abidjan.

Des sections du parti avaient tenté par cinq fois de tenir des meetings qui ont été soit émaillés d’incidents soit interdits par le pouvoir.

« Nous pensons que cette fois-ci sera la bonne », avait espéré lundi lors d’une conférence de presse Michel Amani N’guessan, soulignant qu’ils s’étaient accordés avec les ministres de l’ Intérieur et de la Défense.

« Nous sommes tombés d’accord pour le 21 janvier 2012. Ils sont d’accord. L’État de Côte d’Ivoire s’engage à assurer la sécurité », avait-il assuré.

Le Quotidien, journal proche du FPI, dénonce le « Oui.. mais » du pouvoir.

Selon le journal, après avoir donné son accord pour la tenue du meeting, le pouvoir semble créer les conditions de son annulation.

« Sinon, comment un maire peut mener en bateau tout un parti à travers des volte-face qui en disent long sur la volonté même de ses mandants », s’interroge le journal qui dénonce le fait que depuis l’annonce de la tenue du meeting, le maire de Yopougon, Bertin Yao Yao, « agent sous tutelle du ministère de l’Intérieur »se rend « indisponible » pour ne pas avoir à donner l’autorisation au FPI.

Le quotidien indépendant Soir Info informe que Michel Amani N’ guessan a saisi le chef de la mission onusienne à Abidjan.

« J’ai saisi par courrier le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire pour lui dire que c’est le pouvoir qui ne veut pas que notre manifestation ait lieu », a-t-il dit, rapporte Soir Info.

« En temps normal, ce serait un meeting ordinaire comme un parti politique peut en organiser, dans un pays où l’on promeut la libre expression et, partant, la démocratie mais le meeting de samedi est loin d’être ordinaire », analyse Soir info qui croit savoir que le FPI entend relever le défi de la mobilisation sans oublier l’ aspect sécuritaire.

« Il s’agit pour ce parti de montrer qu’il demeure debout », écrit le quotidien.

Le chef du parti a été transféré devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye pour des soupçons de « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » lors de la crise post-électorale et les principaux responsables du parti et du régime sont emprisonnés dans des villes du pays ou en exil.

Le FPI est appelé à « prendre toutes les dispositions » pour le bon déroulement de cette rentrée politique pour ne pas donner du grain à moudre aux autorités ivoiriennes qui craignent des situations incontrôlables lors de tels rassemblements et estiment que « l’heure n’est pas à ce genre d’activités politiques », écrit encore Soir Info.

De l’autre côté, relève le quotidien, « il appartient au pouvoir de démontrer qu’il est prêt à accepter de grandes rencontres de l’opposition et qu’il est non seulement disposé à encaisser les critiques parfois véhémentes contre lui, mais aussi et surtout capable d’encadrer ce genre de meeting ».

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