Jean-Louis Billon: « Je pense qu’un franc cfa fluctuant va refléter sa vraie valeur… »

« On 5 millions de jeunes qui n’ont jamais travaillé »

Merci monsieur le directeur général et chers amis journalistes de Fraternité Matin. Je dirais aussi que c’est pour moi un honneur d’être devant vous ce matin, dans le cadre «des invités des rédactions», pour pouvoir donner mon point de vue sur l’économie ivoirienne et les perspectives à venir.

Avant tout propos, je voudrais vous souhaiter une bonne et heureuse année. Que 2012 soit une année de paix, de réconciliation vraie pour que le succès économique puisse se traduire également en amélioration économique et sociale pour nous !

Les journalistes font trop souvent la part belle au monde politique. Je me suis souvent plaint du fait qu’en Côte d’Ivoire, les premiers titres des journaux sont toujours politiques. Alors que dans les pays développés, les premiers titres, vous le constaterez, sont bien souvent économiques. Il ne faut pas oublier que nous sommes une nation en construction, un pays en développement et que le seul défi véritable que nous avons à relever c’est celui du développement. A terme, il s’agit d’être un pays industriel.

Alors la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire est au centre de ce défi-là. Puisque nous nous battons pour que l’environnement des affaires soit favorable au développement économique.

Lorsque j’ai pris fonction, un mercredi 18 septembre 2002, le matin a eu lieu la cérémonie de passation des charges, et l’après-midi, c’était la première rencontre avec l’ambassadeur de Grande-Bretagne. Dès le lendemain, nous nous sommes retrouvés dans la crise ivoirienne. Première expérience : la Chambre de commerce et d’industrie est une institution que je ne connaissais pas avant. Je n’ai eu à la gérer que pendant une crise aiguë, pour ne pas dire la grande crise de la Côte d’Ivoire. Il a donc fallu très vite se mettre en situation de gestion de crise et non pas de mission habituelle de la Chambre. Des exemples : le pays était divisé en deux. Le marché de gros de Bouaké qu’on vient, il y a quelques jours, de prendre véritablement alors qu’il est sous tutelle de la Chambre de commerce et d’industrie, etc.

Celui-ci étant national, il y a beaucoup de choses qu’il faut faire sur le terrain, bien que nous ayons pris sur nous de parcourir l’ensemble du territoire national, et d’ouvrir toutes les délégations régionales, même en temps de crise. Très peu de personnes peuvent dire qu’elles sont parties, partout en Côte d’Ivoire, pendant la crise, pour dénoncer ce qui se passait au nord, à l’est, à l’ouest, au centre comme au sud. Nous avons fait tout cela dans un seul but : en 2002, les acteurs politiques ont pris l’économie en otage pendant la crise. Or, seule l’économie peut nous permettre de survivre.

On a beaucoup parlé de la résistance économique, mais celle-ci ne permet que de la survie des acteurs.

Nos prises de position assez fermes au niveau de la Chambre visaient toujours un seul but. C’est une position légale, puisque dans ses attributions et missions, il est clairement dit que celle-ci doit donner son avis sur toutes les questions économiques de la nation. Les Chambres consulaires doivent faire pareil pour toutes les voies et décisions économiques prises par l’Etat.

Très souvent, les Chambres consulaires sont beaucoup plus bruyantes en période de crise. Quand la situation est calme, on n’entend pas parler d’elles. Pourquoi ? Parce qu’elles remplissent leurs missions au quotidien, sans qu’on le sache. Nous avons quatre missions essentielles : une mission de représentation et de défense des intérêts. C’est dans cette première mission qui est très importante que l’on doit donner notre avis, obligatoirement, à l’administration publique et les renseignements sur la vie économique, sur les règlements commerciaux et industriels, toutes les formes de législation commerciale, industrielle, douanière et économique. Dès que l’économie est touchée, on doit réagir. L’administration doit même nous demander notre avis. On a également une mission de gestion de services concédés. C’est l’Etat qui concède à la Chambre consulaire, une gestion des services essentiellement utilisés par les acteurs économiques. Très peu d’Ivoiriens savent que l’aéroport d’Abidjan est géré par la Chambre de commerce de Marseille. Dans les pays développés, ce sont les Chambres de commerce qui gèrent les aéroports et ports. Elles sont parmi les structures les plus compétitives. Chez nous, on ne gère pas ces installations directement. Mais on participe à la gestion au niveau du Conseil d’administration. D’où notre présence au Port autonome et la révolte qui était la nôtre quand une décision a été prise en dehors dudit Conseil, de façon unilatérale, par le national. Dans le cadre de services concédés, la Chambre gère le pesage des marchandises, est présente au port et à l’aéroport, gère les factures normalisées, la vente des documents administratifs et de commerce, de transit routier inter- Etats…

Tout en étant un établissement public, avec une autonomie financière, la Chambre est gérée par des acteurs privés qui bénéficient aussi d’un financement public. C’est ce que l’on appelle les centimes additionnels, même si en Côte d’Ivoire, cela a été suspendu depuis très longtemps. C’est une infime partie d’un impôt que l’on identifie et que l’on reverse aux Chambres consulaires, au secteur privé pour s’organiser. Ce qui n’est que justice : on donne une partie au créateur de richesses, à savoir l’entreprise privée, pour organiser sa structure. C’est pareil pour les Chambres des métiers, d’agriculture, etc.

Si bien que vous avez des Chambres dans le monde qui sont extrêmement puissantes, comme celle de New York, par exemple. Pareil pour celle de Paris…

On a, enfin une mission d’appui et de conseils aux entreprises. L’une de nos activités, c’est de les assister depuis leur création, leur transmission. Une autre mission essentielle : c’est celle de la formation. Nous formons les cadres et agents de maîtrise qui sont amenés à conduire les entreprises de demain.

On aurait mieux exécuté nos missions en se battant, par exemple, pour une présence plus importante au niveau du port, de l’aéroport et d’autres services concédés. On aurait dû avoir le pôle de financement. Sur cet aspect, nous attendons, puisque le Président de la République a donné des instructions pour que les Institutions fonctionnent normalement. Nous allons pouvoir donc développer tout ce qui doit être au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie, construire un parc d’exposition et un Palais de Congrès digne de ce nom. Toutes ces réalisations sont habituellement faites par des Chambres de commerce. Dans nos missions, nous pouvons également développer une dizaine, voire une vingtaine d’établissements de formation dans tous les secteurs.

Ces réalisations auraient été faites par la Chambre de commerce et d’industrie que la mission d’interpellation aurait été moins forte. Mais l’a été parce qu’il y a eu beaucoup de dérives pendant la crise. Qui avait bon dos. Elle était l’excuse toute trouvée. Et beaucoup de choses ont été faites en dehors de toute bonne gouvernance, oubliant le bien-être des Ivoiriens.

Aujourd’hui, avec le retour de la normalité et le mode de financement, nous sommes en train de remettre en état le marché de gros de Bouaké, de reprendre tous les services pour les positionner dans la stricte gestion de la Chambre de commerce et d’industrie. Lors de la présentation des vœux, il y a dix jours environ, j’ai annoncé au personnel que notre structure allait se doter d’un nouvel organigramme vers la mi-février. Ce, en vue de la positionner dans une gestion normale.

Le mandat à la tête de la Chambre est de 6 ans. J’ai été élu le 8 août 2002 et j’ai pris fonction le 18 septembre. En début d’année 2008, j’ai écrit au gouvernement, notamment aux ministères de l’Intérieur, du Commerce et de l’Industrie pour programmer l’élection. On m’a répondu que toutes les élections du pays avaient été suspendues. L’Assemblée générale a donc décidé de reconduire la même équipe. Mais pour la forme, nous avons saisi le gouvernement pour rester dans la stricte légalité. Depuis septembre 2008, nous avons commencé un deuxième mandat qui est largement entamé.

En 2011, j’ai encore écrit au gouvernement pour demander que soient organisées les élections de la Chambre de commerce et d’industrie. La commission a été mise en place avec les ministères de l’Intérieur, du Commerce et de l’Industrie et la structure que je dirige pour revoir les textes et programmer le vote.

Les textes doivent effectivement être revus, car il s’agit d’une Chambre nationale. Et quand il y a un nouveau découpage administratif, cela modifie aussi le découpage à notre niveau. Nous planchons, en ce moment, sur la question et quand ce sera fini, nous soumettrons nos réflexions au gouvernement en vue de la programmation du scrutin au sein de la Chambre. Celles-ci interviendront après toutes les élections générales du pays. C’est une élection de liste qui est très complexe. Elle comprend la catégorie et le type d’entreprises (petites, moyennes et grandes entreprises). En plus, le nombre d’élus doit être déterminé, pour favoriser l’inscription des entreprises sur les listes électorales puisqu’il y en a de nouvelles. C’est un processus lourd et coûteux. Néanmoins, nous avons entrepris ces démarches.

Je crois fortement à la démocratie et à la force des institutions. Lesquelles sont plus fortes quand elles se renouvellent. Si les élections s’étaient déroulées en 2008, je me serais présenté pour un deuxième mandat. Aujourd’hui, je l’ai largement entamé. Par conséquent, je ne serai pas candidat à ma succession.

Mon souhait est de voir l’avènement d’une nouvelle équipe pour redynamiser et apporter une nouvelle vision à cette institution. Concernant ceux qui se trouvent des excuses en disant qu’ils n’ont pu travailler du fait de la crise, je le redis les crises ont bon dos. En Afrique, l’on trouve souvent ce genre d’excuses pour se maintenir à la tête des institutions.

En 2004, il y a eu des évènements de courte durée qui avaient pour cible les entreprises françaises et qui ont fait beaucoup de dégâts. Malheureusement, quand on parle d’entreprises françaises, l’on fait allusion à la présence de Blancs en leur sein. Ce qui, en soi, ne prouve pas que celles-ci soient françaises. Il y a eu toutes sortes de sociétés touchées et bon nombre d’Ivoiriens ont ainsi perdu les leurs.

En 2010- 2011, toutes les entreprises ont cessé de fonctionner, du fait de la nationalisation des banques. Autre chose liée à la gouvernance, les attaques répétées de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest. En effet, la Côte d’Ivoire est le seul pays d’Afrique occidentale à avoir connu coups d’Etat, crises successives et à s’être attaqué à la Bceao. Et cela, à plusieurs reprises. Déjà, sous Robert Guéi, il y a eu une première attaque, ensuite une deuxième avec le braquage de la Banque au Plateau orchestré par Sia Popo. Il y a eu aussi les attaques de la rébellion à Bouaké, Korhogo. Enfin, la crise post-électorale où les coffres de cette même institution bancaire ont été défoncés. Ceci pour montrer comment on est arrivé à des situations de mauvaise gouvernance.

Nulle part ailleurs, cela ne s’est produit. A partir du moment où le secteur bancaire est bloqué, tous les transferts l’étaient et les entreprises ne pouvaient fonctionner. On a pu fonctionner avec du cash, mais pas sur le long terme surtout que l’on ne savait pas jusqu’à quand cela allait durer. Pour les entreprises ivoiriennes, la situation a été une période difficile. Heureusement qu’elle n’a pas duré longtemps. Au mois de mai, nous sommes revenus pour relever nos entreprises.

Le système bancaire a pris tout le temps pour se remettre en marche, mais tout n’est pas réglé. Ce qui pèse sur le secteur privé. Les banques ne pouvant pas faire face à ses besoins complets. Ces attaques de la Banque centrale resteront dans l’histoire de la Côte d’Ivoire et de l’Uemoa, comme la pire des choses qui ait pu arriver à l’économie ivoirienne.

Comme évaluation chiffrée de l’impact de la crise en montant, nous avons avons reçu plus d’un milliers de déclarations pour 270 milliards.

J’imagine que beaucoup d’entreprises n’ont pas déclaré les pertes subies. Il faut rappeler qu’au début des années 2000, il y en avait à peu près 30 000 en Côte d’Ivoire. Au sortir des événements de 2004, en 2008, on en a noté 13 000. On a donc perdu la moitié de nos entreprises pendant ces périodes de crise. C’est pareil pour les salariés du secteur privé moderne. Ils étaient environ 600 000 en 2000 et on s’est retrouvé, avant 2010, à moins de 300 000. Il importe tout de mêmes savoir que c’est moins qu’en 1980, où la Côte d’Ivoire en comptait 460 000. Alors que la population de jeunes diplômés a plus que doublé. On ne peut pas donner une image plus critique de ce que la crise a coûté aux entreprises. La plus grande préoccupation, aujourd’hui, des Ivoiriens, c’est de trouver un emploi. Tout Ivoirien a, au moins, un parent en quête d’emploi.

Mes prises de position n’ont pas vraiment impacté le fonctionnement de la Chambre de commerce et d’industrie, ni son unité. Si vous remarquez, les instances patronales, les Chambres consulaires ont toujours été sur la même longueur d’onde. En tant qu’acteurs économiques, nous sommes toujours confrontés aux mêmes contraintes. On peut avoir des opinions politiques différentes, mais on vit la chose économique de la même manière. Il y en a qui m’ont demandé de ne pas trop parler, mais de travailler. Le bon sens prévaut au niveau des acteurs économiques ayant la culture de l’évaluation et du résultat. Que l’on soit de droite ou de gauche, on sait si son entreprise a réalisé de bons résultats ou pas. Sur ce point, tout le monde était presque d’accord. La seule différence, c’est que certains voulaient que l’on prodigue plus de conseils, mais il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Sur la question du dédommagement, il y a un geste qui a été fait par le gouvernement via le ministère de l’Economie et des Finances qui a viré sur nos comptes 6 milliards de Fcfa, sous forme de garantie. Vous conviendrez avec moi que par rapport aux pertes subies, c’est bien maigre, c’est une goutte d’eau dans la mer. Il faut repartir au combat pour demander un vrai dédommagement, une vraie réparation. On ne peut pas avoir un Etat défaillant, parfois responsable et ne pas faire face à ses responsabilités. Dans les crises successives, depuis le coup d’Etat jusqu’aux dernières crises, les entreprises ont toujours subi sans obtenir de réparation. Dans d’autres pays, quand elles connaissent pareille situation, l’Etat les dédommage. Il y a eu des moments où les sociétés ont été pillées par des personnes qui étaient supposées assurer leur protection. Pour établir un Etat de droit et favoriser l’investissement, il faut que la Côte d’Ivoire montre que quand elle a failli, elle répare les torts causés. On n’a pas encore les nouveaux chiffres concernant le nombre d’entreprises, mais je pense que cela ne saurait tarder.

Par rapport à la gouvernance, c’était vraiment catastrophique. Je donne l’exemple du port où l’on a retiré des magasins à des entreprises de façon non réglementaire pour les donner à d’autres personnes moyennant finance. On a rasé un bureau de poste en pleine zone portuaire pour donner l’espace à un opérateur économique pour qu’il y construise son usine. On a exproprié des personnes pour les mêmes raisons, sans que l’on puisse avoir de recours. De nombreuses entreprises s’en plaignent tout le temps. Aujourd’hui, ce sont des sujets qui sont sur la table du gouvernement et je sais qu’il y a de très grandes réformes attendues dans ce secteur. Mais dans plein d’autres secteurs, c’était la même chose. Le contribuable que je suis, que vous êtes, on payait nos impôts, mais on n’avait pas de sécurité, de justice, de système de santé, d’éducation et d’infrastructures de qualité. On subissait également des contrôles fiscaux intempestifs pour assurer le budget de l’Etat, pour assurer son train de vie. Le Président Alassane Ouattara a demandé que l’on les suspende. Il n’y en a donc pas entre les mois de mai et décembre. Ils vont reprendre dans quelque temps, je suppose. Malgré cela, les recettes fiscales se sont faites et le budget a été atteint. Imaginez toutes les évasions d’argent qui avaient cours par le passé, ne serait-ce que cela, pour parler de gouvernance. L’impôt que nous payions partait dans tous les sens et à chaque fois, on nous disait qu’il n’y avait pas d’argent. Et comme par enchantement, aujourd’hui, il y en a. Cela veut dire qu’en Côte d’Ivoire, avec moins d’entreprises, avec des entreprises en difficulté qui n’ont pas travaillé la moitié de l’année, on a pu inverser les choses. Et croyez-moi, si des problèmes de gouvernance surviennent, on les dénoncera. D’ailleurs, la lutte contre le racket continue, le comportement de certains agents des Frci sur les routes est à déplorer. Il faut continuer de les dénoncer. C’est ce qui a conduit à la mise en place de nouvelles institutions, à l’instar du comité de lutte contre le racket confié à Tuo Fozié avec qui nous allons travailler pour identifier les barrages qui sont comme des guichets payants.

Il est vrai que la population aussi a souffert de la crise. Dans la crise, il y a une chose que l’être humain sait faire, c’est tout construire, tout inventer, détruire et reconstruire…Sauf les vies humaines. La réparation ne se fera que dans la réconciliation nationale et le pardon mutuel. On n’arrivera pas à dédommager les individus de la perte d’un être cher. Et même au niveau des biens personnels, ce sera difficile. Pourquoi parle-t-on de l’entreprise ? Parce que c’est elle qui peut sortir le pays des problèmes économiques. Un pays est fort par son économie. Un discours politique moderne est un discours économique. C’est répondre aux préoccupations des populations : l’emploi, la santé, le transport, l’éducation, la sécurité ; tous les acteurs politiques du monde parlent en termes d’économie aujourd’hui. Par exemple le coût de la vie est une préoccupation économique. Et seule une entreprise compétitive peut répondre à une préoccupation économique. Si elle est fragilisée, si elle n’existe pas elle ne peut le faire.

On favorise la réconciliation nationale en ayant une force économique plus importante. C’est pour cela qu’il faut pourvoir à cet angle économique qui peut amener à répondre aux autres questions. On parle de l’insertion des jeunes, de plan de carrière. Comment arriver à réaliser cela s’il n’y a pas d’entreprise ? Aujourd’hui, nous avons un taux de chômage exorbitant. On ne peut même pas le chiffrer. On a 5 millions de jeunes qui n’ont jamais travaillé. On ne peut, dans ce cas-là, parler d’insertion. Il y a ceux qui ont perdu leur emploi. Ce sont eux qui sont pris en compte dans la définition du chômage. Vous avez 50.000 jeunes qui arrivent, chaque année, avec un diplôme et qu’il faut arriver à caser dans une entreprise. Pourtant, on ne crée pas 50.000 emplois. Voilà les vraies préoccupations. En dédommageant les entreprises, on favorise la création d’autres établissements. C’est un signal fort qu’on donne au monde économique national et international qui regarde les pays où les investissements seront rentables. Et il faut rendre la Côte d’Ivoire plus attractive qu’elle ne l’était par le passé.

Un investisseur, aujourd’hui, regarde le Liberia, le Ghana, la Guinée. Et il favorise le Ghana parce que celui-ci offre de meilleures conditions. Vous avez des pays comme l’Ouganda qui ont dédommagé les entreprises à la suite de différentes crises et guerres. La Côte d’Ivoire ne peut pas s’y soustraire. La crise ivoirienne n’est pas exceptionnelle. Nous ne sommes pas le seul pays au monde à avoir connu une crise. Il faut suivre l’exemple des autres.

Les abandons fiscaux ont fait du bien aux entreprises. Si en mai ou en juin, vous aviez demandé aux entreprises de subir des contrôles, vous auriez eu une révolution ici (ndlr : en Côte d’Ivoire). On ne peut pas avoir pillé des gens qui n’ont pas travaillé pendant des mois, et venir leur demander de payer les impôts. C’était normal. C’était une décision de bon sens.

Je ne dis pas que nous n’avons pas travaillé pendant la crise. Mais nous avons travaillé différemment. Nous n’avons pas pu faire certaines choses mais nous en avons fait d’autres. Nous avons rempli d’autres missions de la Chambre que ous défendions l’environnement économique pour qu’il ne se détériore pas davantage. Cela nous a permis de restructurer la Chambre que nous avons trouvé dans une situation très critique. Il fallait assainir les comptes ; payer les arriérés de fournisseurs ; faire en sorte que la Chambre soit plus présente dans des conseils d’administration ; arriver à payer des participations supplémentaires à la Brv, à l’aéroport d’Abidjan ; avoir plus de revenus ; mieux gérer l’école. Tout cela a été fait. On ne peut donc pas dire que nous n’avons pas travaillé. Se représenter et dire qu’on n’a pas pu travailler est une mauvaise excuse. Honnêtement, les institutions sont plus fortes quand vous y apportez du sang neuf et de nouvelles idées. Je suis arrivé avec de nouvelles idées, nous avons pu être performant un temps, il faut que d’autres arrivent avec plus de force pour que l’institution soit plus performante. C’est ce qui fait la dynamique, c’est pour cela que l’alternance est une bonne chose. Je le dit sans vouloir critiquer qui que ce soit.

Quand vous avez fait un certain temps dans une institution, même si les mandats ne sont pas limités, comme à la Chambre, il faut savoir s’arrêter. Tous les mandats n’ont pas été mis là par hasard. Vous êtes performant un temps, mais après, vous entrez dans une certaine routine.

Concernant les mesures fiscales qui ont été prises, il y a eu des reprises de main rapides entre mai et décembre. On estimait, au mois de juin, que nous allions connaître une récession de l’ordre de moins 8% en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, je pense nous serons plus prêt de moins 6 que de moins 8. En très peu de temps, nous avons pu retourner la situation et les entreprises ont pu se repositionner, la stabilité et les perspectives étant bonnes, cela donne un coup d’accélérateur pour le sursaut économique. Oui, les mesures fiscales ont été positives. Les acteurs que nous sommes, demandons toujours plus. C’est le jeu normal.

Une nouvelle loi de finances vient de sortir. Je regrette simplement, concernant la gouvernance, que le secteur privé n’ait pas été associé à son élaboration. Nous allons la critiquer, mais nous aurions préféré que le processus de navette se fasse normalement. Il y a peut-être un bémol, puisque le Conseil économique et Social n’est pas en place. En principe, une loi de finances doit être envoyée au Conseil économique et social, aux chambres consulaires, aux instances patronales pour avis, puis on la critique et on la renvoie. Je pense que ce sont des choses que l’on devrait améliorer et je pense qu’à l’avenir ce sera fait, même si l’on n’a perdu les bonnes habitudes. Si cela ne s’est pas fait depuis très très longtemps, nous le réclamons désormais. Les pays qui avancent sont ceux dans lesquels il y a une véritable osmose entre le secteur privé et le secteur public. Cela ne se fait pas par hasard. Ensemble, on peut améliorer les recettes fiscales. Le secteur privé n’est pas là pour empêcher l’Etat de fonctionner, bien au contraire. Un meilleur Etat est plus efficace pour tout le monde et même pour le secteur privé.

Les besoins des entreprises sinistrées.

Nous ne demandons pas que l’on paie cash pour dédommager les entreprises privées.

Parlant des entreprises sinistrées, nous ne demandons pas que l’on verse de l’argent cash systématiquement pour les dédommager. Malgré les énormes pertes qu’elles ont subies, elles continuent de tourner. On pourrait, leur proposer des aménagements qui leur permettront d’être remboursée par des dégrèvements ou par d’autres systèmes, sans agir sur les recettes de l’Etat. Ce ne sera que justice pour ces entreprises. Le dédommagement direct se ferait pour celles qui en ont besoin, afin qu’elles puissent repartir, sinon c’est difficile pour elles. Les 6 milliards peuvent servir de garantie au niveau des banques, mais c’est insuffisant par rapport au nombre d’entreprises touchées. Soit on trouve la somme de garantie pour aider, soit on trouve l’aménagement qui pourrait permettre aux entreprises de relancer leurs activités. Et sur ce point, on peut aller jusqu’à 200 milliards. Les entreprises elles-mêmes ne Elles souhaitent juste qu’un geste soit fait à leur égard. On peut donc déterminer une enveloppe pour ce faire. L’Etat pourrait soutenir les entreprises à hauteur de 40% ou 60%.

Le budget de la Chambre de commerce varie selon les années. Aujourd’hui, il est de l’ordre de 2 milliards de Fcfa. C’est peu. Savez-vous que le budget de son homologue du Burkina Faso est deux fois supérieur. Pendant de nombreuses années, on s’est targué d’être la première économie de la sous-région, mais il faut aussi que nos entreprises et institutions soient les premières de la sous-région. Cette situation est survenue tout simplement parce que l’Etat de Côte d’Ivoire ne jouait pas, pendant des années, le jeu au niveau du système de fonctionnement de ses institutions.

S’agissant du coût de la vie et de la paupérisation, c’est la conséquence des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois. Je pense qu’à un moment, on a dû dépasser 50% de taux de pauvreté en Côte d’Ivoire. Le dernier chiffre était 49%. La crise l’a fait monter à 50%. Ce qui fait qu’il y a des zones qui sont à 80%. Des personnes peuvent rester une journée, voire deux journées sans manger. Le niveau de vie est exorbitant. La ville d’Abidjan, est l’une des plus chers du monde. Un classement des villes les plus chères est fait deux fois par an et à chaque fois, on en fait partie. A un moment on était parmi les 25 premières. Après, dans les 50, tout simplement parce que les villes pétrolières montent très vite dans ce classement. Nous n’avons pas d’industries compétitives, mais, nous avons une fiscalité trop forte comparé au Ghana voisin qui a 12% de Tva. Comment l’Etat ghanéen fait-il pour vivre avec moins d’impôts ? Il faut le dire, le racket sur nos routes est un facteur de triplement des prix. Dans le domaine de la construction, le camion de sable est le plus taxé ; pour ce qui est de l’univers domestique, c’est le camion de charbon, ainsi le charbon passe de 4000Fcfa à 12000Fcfa quand il arrive sur le marché d’Abidjan. Tous ceux qui sont à la frontière avec le Ghana préfèrent aller faire leurs achats dans ce pays. A Niablé, tous les appareils viennent du Ghana voisin. Il y a un travail d’harmonisation fiscale à faire au niveau de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa) et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Il est nécessaire de travailler sur les taxes à l’entrée pour favoriser le commerce, la consommation et le bien-être de la population.

C’est vrai dans notre mission de formation, on intervient au niveau du ministère de l’enseignement supérieur. Notre bataille, c’est d’avoir l’adéquation formation- emploi. Quand on le dit, c’est pour les autorités. Pour avoir l’emploi, il faut avoir l’entreprise, sinon on forme des chômeurs. Il faut favoriser l’entreprise, sa compétitivité, l’industrie, l’économie. Il y a beaucoup de choses dont on peut parler : la monnaie, le secteur bancaire, la crise internationale.

La zone franc, est-ce une bonne chose ? C’est un sujet à polémique. La question revient avec la dévaluation et la perte de la note AAA à la France. Cette dégradation menace-t-elle notre monnaie ? Nous faisons partie d’une zone économique et douanière qui comporte des avantages de façon indéniable avec une même monnaie, une union douanière et une libre circulation des personnes et des biens en tout cas sur papier. Dans cette zone, il y a des critères de convergence avec une fiscalité commune au niveau des droits de douanes et de la Tva, par exemple. Le fait d’avoir la même monnaie, c’est un vrai avantage et il faut le rappeler, on avait la même monnaie avant tout le monde. Avant l’Union européenne, on avait le franc cfa et beaucoup de pays qui avaient leur franc ont choisi d’entrer dans la zone cfa. On a subi une dévaluation en 1994. Elle a été plus ou moins bien gérée selon les pays. La Côte d’Ivoire, par exemple, avait bien négocié le tournant de la dévaluation. On nous a beaucoup parlé d’une autre dévaluation à un certain moment. Aujourd’hui, il n’y a pas de raison d’avoir une autre dévaluation, tout simplement parce que le franc cfa se porte bien. Ça, c’est le dire des acteurs de la banque centrale. Il y aurait pu avoir une dévaluation, si la crise ivoirienne s’était prolongée en raison de sa fragilité et également de la Guinée Bissau. La Côte d’Ivoire est en train de se relever, très vite d’ailleurs. Donc, il n’ ya pas de raison d’avoir une autre dévaluation. Maintenant, la question du franc cfa, on peut la poser différemment, par rapport à ses avantages et ses inconvénients. Je dis qu’on a un franc cfa qui est fort, qui est indexé à l’euro. Seulement, il y a des avantages, quand on doit payer la facture énergétique, le pétrole et tout cela. Puisque l’euro étant plus fort que le dollar, c’est une bonne chose. Mais cela nous amène à avoir dans notre zone un euro que l’on traite à un coup beaucoup plus élevé que dans la zone euro. Ici, quand vous empruntez à 17% et qu’un même industriel emprunte à 3% dans la zone euro, il ya quand même un monde. En ce moment, je trouve que nous avons une monnaie chère. Je ne parle pas de remettre en cause la monnaie. Il faut pouvoir s’asseoir à un moment donné autour d’une table pour repenser le franc cfa, à l’avantage des économies que ce franc sert. Quand on est dans les matières premières par exemple, on a nos prix qui sont chiffrés ici en francs cfa, en dollars ou en livres sterling. Et ont va être en compétition avec les pays asiatiques au niveau du caoutchouc, de l’huile de palme, du cacao. Eux, ils ont des monnaies qui sont fluctuantes, quand la nôtre reste rigide face à l’euro. En plus, on n’a pas la convertibilité, à part les échanges de banque à banque. Ça, c’est quand même des inconvénients. Je pense qu’avoir un cfa fluctuant par rapport au dollar, à l’euro et d’autres monnaies serait peut-être plus approprié en terme de compétitivité pour nos matières premières, en terme économique. Je crois que c’est un débat qu’il faut mener franchement pour avoir un meilleur cfa pour nos économies. Je ne crois pas que la dégradation de la note de la France ou d’autres pays européens affecte le franc cfa, parce que nous connaissons une croissance en Afrique que n’a pas l’Europe. Nous sommes en construction, comme je l’ai dit et les pays en construction doivent connaître une croissance sur plusieurs années encore. Nous n’avons pas du tout les mêmes problèmes. Le franc cfa tel que configuré avec un dépôt à la Banque de France, il faut d’ailleurs voir ce dépôt comme un placement comme un autre. Ça peut être là-bas ou ailleurs, mais ça ne pose aucun problème de ce côté-là.

Pour me résumer, je pense qu’il faut repenser le système de convertibilité du franc cfa. Je pense qu’un franc cfa fluctuant va refléter sa vraie valeur. Alors que là, il reste à taux fixe. Et pour le rendre fluctuant, on peut trouver des formules comme il en existe dans d’autres zones du monde. Il faut avoir un panier de monnaies : dollar, euro et d’autres monnaies asiatiques, etc., dans lequel évoluerait le franc cfa. Je crois que ça serait beaucoup plus dynamique. Maintenant, les entreprises ivoiriennes peuvent-elles tirer partie du marché américain à travers l’Agoa ? Je dis qu’on n’est pas encore outillé pour pouvoir bien en bénéficier. Les produits qui entrent aux Etats-Unis habituellement vont continuer d’entrer ; ce sont le cacao, le café, nos matières premières ect. Ça ne va pas changer. Mais en termes de produits à forte valeur ajoutée, où peut véritablement gagner en avantage compétitif. En accédant au marché américain, on n’est pas suffisamment à ce niveau pour véritablement en bénéficier. C’est dommage ; et cela nous ramène toujours à la question d’avoir plus d’entreprises et des entreprises compétitives. Il faut dire, quand on parle d’entreprises compétitives, tous les classements que nous avons habituellement : indice de développement humain, Transparency international, Doing business … on est toujours classé dans les dix derniers. L’exemple le pus flagrant, c’est le cacao. Nous sommes le premier producteur de cacao, mais ça revient moins cher d’aller transformer ce produit ailleurs que de le faire en Côte d’Ivoire. Cela montre combien on n’est pas compétitif. Il faut donc travailler sur la compétitivité comme l’Etat travaille sur la restauration de l’autorité de l’Etat.

La retraitre à 60 ans est une bonne chose. On peut comprendre cela, mais il faut trouver à compenser ailleurs, si l’on a augmenté les charges sociales. A mon sens, il faut réduire le niveau général de l’impôt, limiter les charges sociales de l’entreprise pour améliorer la compétitivité et aussi avoir une énergie moins chère. Parce que l’énergie est un facteur important dans la production. Bien sûr, l’État a des exigences, et l’actuel programme de développement demande plus de recettes fiscales. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais il faut que la gouvernance soit bonne. Il ne faut pas aussi oublier que tout cela n’a de sens que si, en face, il y a un nombre suffisant d’entreprises.

Je pense qu’on ne fait pas suffisamment confiance aux jeunes dans toutes les instances. Alors qu’un jeune est beaucoup plus performant quand il sort de l’école à 24/25 ans. Et l’on doit pouvoir profiter de cette jeunesse en Côte d’Ivoire tout en favorisant la création et la compétitivité des entreprises. Même dans les institutions de la République, il faut plus de jeunes. Je le dis, ce pays a été construit par eux au départ. Le seul vieux était le Président Houphouët et on l’appelait justement « Le vieux ». Aujourd’hui, on n’appelle plus personne ainsi.

Est-ce une bonne chose ? Nous voulons un impôt plus rationnel. Le plus important n’est pas d’avoir plus d’impôts. Il faut arriver à limiter la pression fiscale à un certain pourcentage en Côte d’Ivoire. Mais il faut aussi élargir l’assiette. Que l’on touche au monde agricole n’est pas un problème. Je dirais même qu’on doit avoir plus d’impôt, en général, en nombre et en secteur touché, mais tout en conservant pour chaque secteur une pression fiscale acceptable. En le faisant, l’on doit faire attention à ne pas grever la compétitivité de l’entreprise. Quand j’ai dit qu’il fallait que le secteur privé et les acteurs des finances travaillent ensemble à l’élaboration de la loi de finances, c’est justement pour éviter certaines décisions qui peuvent avoir des effets contraires sur la lecture. On va taxer le caoutchouc, mais le Ghana voisin subventionne le caoutchouc, ainsi que le Liberia et le Nigeria. Si vous avez votre plantation d’hévéa à côté du Liberia, vous exporterez votre caoutchouc là-bas pour la transformation. On se serait assis ensemble au départ qu’on aurait pensé à une formule qui nous aurait préservé de cela. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire importe du caoutchouc du Liberia pour le transformer chez elle. Chose que nous n’allons plus faire, puisque ce caoutchouc sera taxé en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi on va préférer le garder au Liberia, le transformer plus lentement là-bas. C’est une perte pour la Côte d’Ivoire. On ne va pas s’en rendre compte tout de suite parce que la production augmente. Mais un investisseur peut se dire qu’il a plus d’intérêt à investir là où le produit n’est pas taxé que là où il l’est. Un exemple : au Ghana, le secteur industriel est taxé à 7,5% de Bic. En Côte d’Ivoire, nous sommes à 25%. Quand on a commencé, ils étaient à 4,5% auxquels ils ont ajouté 3%. Mais il y a quand même une différence énorme si bien que lorsque vous plantez 1000 hectares au Ghana, vous n’en plantez que 600 en Côte d’Ivoire, parce que vous avez un retour beaucoup plus rapide au Ghana. Et une entreprise dans ce secteur, au Ghana, vous rapporte plus qu’en Côte d’Ivoire. On ne peut y travailler que si l’on se met ensemble. A l’époque, lorsque le groupe Sifca s’installait au Ghana, en 1999, le Président Rawlings nous a dit : « Nous avons vu ce que vous avez fait en Côte d’Ivoire, dites-nous ce qu’il faut pour le faire ici au Ghana et nous vous mettrons dans les conditions ». C’est quand même une approche complètement différente de celle que nous avons connue en Côte d’Ivoire. Osmose secteur privé – secteur public, nous travaillons là-dessus, et les choses peuvent changer.

Elle avait une forme, à un moment, et aujourd’hui, elle en a une autre, pour éviter que d’autres copient la facture. Il est donc normal qu’on change de temps en temps. La facture normalisée a été mise en place pour favoriser le paiement de la Tva. Beaucoup trop d’entreprises se soustraient à la Tva, alors que cette taxe concerne tout le monde. En revanche, je dis que la TVA est trop élevée. Pour qu’on puisse l’abaisser, il faut que l’on améliore les recettes. Le Ghana a 12,5% de TVA et nous en sommes à 18%. Pourtant, ce n’est pas si loin comme frontière. Le Nigéria est à 5%. Que faisons-nous pour que ce taux baisse ? Nous travaillons au niveau de la chambre consulaire de l’Uemoa dont je suis le vice-président. Nous travaillons donc à faire baisser un certain nombre d’impôts dont la TVA fait partie. Il y a des négociations pour harmoniser la fiscalité au niveau de la Cedeao. Là où l’on n’arrive pas à s’entendre, c’est justement que personne ne veut aller vers les 5% du Nigéria. On le comprend, avec une population habituée à 5% de TVA de tout temps, il sera difficile de lui dire de payer 10%… Mais je plaide pour que nous allions vers les 10% ou même moins. Quand vous êtes aux États-Unis, vous êtes toujours en dessous de 8%. Je ne vois pas pourquoi nous devrions adopter les 18% de l’Union Européenne sans avoir un système social équivalent. Il y a un vrai problème.

Il y a le centre de formalités des entreprises qui est en création, avec le ministère de l’industrie. Il s’agit d’un guichet unique pour l’entreprise. Dans les mois voire les semaines qui arrivent ce centre verra le jour. Par exemple, pendant la période de crise, nous n’avons pas pu mettre en œuvre ce projet. Il y avait des blocages à tous les niveaux de l’administration. Honnêtement, la seule raison pour laquelle cela n’arrivait pas à être fait, c’est que le niveau de corruption était tel qu’on n’a jamais pu mettre en œuvre certaines choses. On n’a jamais pu réellement chiffrer la prestation des créations d’entreprises, parce qu’on demandait tellement de choses que finalement, autant ne valait-il rien faire.

Propos recueillis par Fraternité Matin

Emmanuel kouassi

rémi coulibaly

germaine boni

ya david

marie adèle djidjé

marie chantal obindé

etienne aboua

alex kipré

ghislaine atta

adama koné

coordonnateur

alakagni hala

Titre: J-ci.net

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