Après avoir semé le désordre, le chaos en Côte d’Ivoire et en Libye, Nicolas Sarkozy fait plonger son pays, la France, dans l’abîme financière par la dégradation de sa note. C’est le désarroi social en France. Il a forcément le profil bas, le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy. Ce, malgré l’apparence sérénité qui caractérise les grands dramaturges en proie à de vives contradictions intérieures. Etre le responsable, devant l’histoire et à un moment aussi critique que la campagne électorale présidentielle, de la perte de sa note financière, le triple A à son pays, ne donne pas une tête à la fête. L’Agence de notation financière Standard and Poor’s, a été sans complaisance. Sans pitié. Le triple A (AAA), la meilleure note possible, qui permettait à la France d’être éligible aux prêts internationaux, qui la rendait crédible aux yeux des bailleurs de fonds et des investisseurs, vient d’être ébréché, abaissé d’un cran, «avec perspective négative». Un A est tombé, pendant même que Nicolas Sarkozy était en plein boucan. De AAA, la France n’en est plus qu’à AA+. C’est un pan du prestige français qui s’envole. Après l’annonce de ce coup de tonnerre, alors que ses compatriotes n’en reviennent pas de leur surprise, et comme s’il craignait un soulèvement populaire, Sarkozy leur demande « courage » et « sang froid ». Mais aussitôt son principal rival à la présidentielle, le candidat du Parti socialiste François Hollande réagit vivement dans Le Monde, en lui attribuant cet échec historique : «Le président sortant avait fixé comme un « objectif », et même comme une « obligation », la conservation du triple A. Une fois encore, la promesse n’a pas été tenue. La dégradation de la note française s’explique par un déficit public bien plus élevé que celui de l’Allemagne (5,5 % du PIB contre 1 %), un écart de compétitivité en notre défaveur (75 milliards de déficit de la balance commerciale contre 160 milliards d’excédent outre-Rhin) et une croissance quasi nulle dans notre pays. Cette sanction signe l’échec de son quinquennat». Après avoir installé le chaos en Côte d’Ivoire par une guerre meurtrière postélectorale, là où ailleurs, il est recommandé le recomptage des voix, l’ami d’Alassane Dramane Ouattara, Nicolas Sarkozy envoie la France à l’enfer. Depuis le 13 janvier, elle ne fait plus partie du prestigieux club restreint des pays notés AAA par les trois grandes agences de notation. Cette sanction de l’agence de notation américaine Standard and Poor’s menace le budget 2012 de la France. Comment avec une telle dégradation de la situation économique et financière du pays, le sommet social à venir peut-il se tenir dans une perspective optimiste ? Selon l’information, «Les syndicats attendent le sommet social de mercredi avec appréhension. La perte par la France de sa note triple A assombrit le tableau sur le front de l’emploi, alors que la transformation progressive du sommet en un forum pour ébaucher des réformes structurelles a échaudé les syndicats». Qu’attendre des « décisions importantes » promises par Sarkozy, si la menace d’une nouvelle dégradation de la note financière du pays n’est pas écartée ? La grande honte devrait s’emparer de l’Elysée face à cette sanction, après avoir joué les donneurs de leçons en tous genres, en Côte d’Ivoire et en Libye. Avec Sarkozy, la France plonge, aux côtés de la Grèce, de l’Italie et autres pays de plus en «indigents». Et vu la gravité de la situation où il a plongé les Français, c’est presqu’à genoux qu’il les supplie de ne pas se soulever : «C’est une épreuve et, en tant que telle, il faut l’affronter. Il faut résister, il faut se battre, il faut faire preuve de courage, il faut faire preuve de sang-froid. On ne répond pas à une crise de cette ampleur par l’agitation, par l’emportement ». Ce n’est que le chant de la faillite qu’il installe dans le pays qui lui a tout donné. Peut-être la manifestation de la vérité pour avoir fait tant mal aux autres ? Peut-être. Mais il faut seulement craindre qu’il veuille piller davantage la Côte d’Ivoire afin de remettre la France à niveau.
Germain Séhoué
Le Temps
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