VIDÉO –
Doit-on répondre aux coups de boutoir d’un âne ? Oui, de temps en temps, cela est nécessaire. Et c’est ce que nous faisons à travers ces lignes pour répondre au journal du Pdci, Le Nouveau Réveil. Ce journal a osé, dans une forme d’interrogation affirmative, avancer, dans sa parution de mercredi dernier, que «les journalistes de Notre Voie ont une pierre à la place du cœur». Le journal s’offusque étrangement de ce que Notre Voie dénonce les travers de l’affaire Kieffer qui est expressément politisée pour salir d’honnêtes citoyens. Le journal du Pdci affirme que «là où c’est blanc, eux (Notre Voie, ndlr), ils voient noir». Et le journal de poursuivre dans ses hérésies, «lorsqu’un crime est commis, plutôt que de le condamner, ils brandissent le chiffon rouge du complot, dès lors que les enquêtes s’orientent vers des membres de leur famille politique». Le Nouveau Réveil qualifie l’attitude de Notre Voie de «solidarité aveugle».
Mais dans l’affaire Kieffer, qu’est-ce qui est blanc que Notre Voie a vu en noir ? Dire que selon les populations baoulé et béninoises de Yaokro, le squelette exhumé clandestinement à Issia n’est pas celui de Kieffer, mais celui d’un inconnu de race noir, est-il faire entrave à l’éclatement de la vérité ?
Le 16 avril 2004, le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer a disparu à Abidjan. Depuis cette date, au lieu de mener des enquêtes pour retrouver notre confrère, la France, son pays, culpabilise Gbagbo et ses proches à travers des déclarations fantaisistes de présumés témoins qui n’ont en vérité rien vu ! Jusqu’à ce que l’on annonce que le squelette de Kiffer a été découvert à Issia. Et le journal du PDCI donne dans un révisionnisme manipulateur des faits comme à l’époque du fascisme sous Benito Mussolini en Italie.
En effet, dans la dépêche que l’Afp a produite depuis lundi où elle rapporte les propos des habitants du village de Yaokro où le squelette de Kieffer aurait été découvert, Le Nouveau Réveil a réalisé l’exploit d’attribuer la phrase de sa Une au chef dudit village. Ce qui n’est que pur mensonge. Et c’est d’ailleurs à des fins de manipulation que ce journal a volontairement écourté le texte. Nulle part dans l’article publié, il n’est dit que c’est le chef du village en question qui parle. C’est plutôt le sieur Dougnon Adé qui affirme, selon la dépêche de l’Afp, que l’homme enterré au bord de l’eau était de peau blanche. Il est d’ailleurs le seul à le dire dans le texte de l’Afp qui a fait parler d’autres personnes qui soutiennent que l’homme était noir. C’est cela la vérité des faits. Et rien d’autre. Dire le contraire, c’est donner dans la manipulation.
Par contre, le chef du village, Ernest Allou Kouamé, a dit deux choses qui n’ont rien à voir avec les propos à lui prêtés par le Nouveau Réveil. Premièrement, au reporter de l’Afp, il dit que le corps de cet inconnu est là depuis «au moins cinq ans». Deuxièmement, toujours selon l’Afp, il affirme qu’il a informé la gendarmerie et qu’«elle est venue avec deux agents et un médecin faire les constats. Ils m’ont demandé d’avertir les autres villages qui sont proches pour qu’ils viennent regarder le corps. (…) Ils ne l’ont pas reconnu». Alors, les gendarmes, poursuit la dépêche, «ont demandé de l’enterrer». C’est tout ce que le chef a indiqué et jamais que «c’était un blanc, grand, son corps était enduit de vernis». Cette phrase est bel et bien de M. Dougnon Adé, qui n’est qu’un simple habitant de Yaokro. Mais, à moins d’avoir avalé son cerveau, on ne peut pas croire à la version d’un homme qui affirme qu’il suffit de mettre du vernis ou de la peinture sur le corps d’un Blanc pour le faire passer pour un Noir. Ça ne tient pas la route. Il est d’ailleurs le seul à l’attester dans le village. Quand on est intelligent, ce qui doit être l’apanage du journaliste, on se pose le minimum de question, à savoir pourquoi, dans un village, tout le monde n’est pas informé qu’un Blanc a été découvert au bord de l’eau alors que tout le monde est venu voir le corps à l’invitation du chef de village. Le corps d’un Blanc dans nos villages est forcément un évènement que nul ne peut cacher.
A la différence du Nouveau Réveil, Notre Voie s’est réellement rendu sur le terrain et a investigué. Les villageois lui ont déclaré leur surprise d’entendre parler d’un Blanc là où ils ont découvert le corps d’un Noir bon teint. La peinture que l’on aurait mise sur la peau du cadavre ne relève que d’une masturbation intellectuelle que seul Le Nouveau Réveil peut soutenir.
Enfin, Kieffer étant un confrère, nous, journalistes de Notre Voie, ne nions pas le fait de sa disparition. Au contraire, nous cultivons un respect sacré pour sa mémoire et pour le deuil que porte sa famille, s’il est prouvé qu’il est mort. Mais, ce que nous dénonçons, c’est la manipulation politicienne vers laquelle des journaux inféodés au régime Ouattara, comme Le Nouveau Réveil, veulent conduire leurs partisans. Aveuglément. Curieusement, c’est le journal qui veut faire la morale, qui a du cœur, qui brandit à sa Une d’hier, concernant la mort du ministre d’Etat Paul-Antoine Bohoun Bouabré, «Kieffer a-t-il emporté Bohoun Bouabré ?». Drôle de compassion.
Coulibaly Zié Oumar
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La dépouille de Bohoun Bouabré arrivée hier : Tristesse et pleurs à l’aéroport d’Abidjan
La dépouille mortelle de l’ex-ministre d’Etat, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, est arrivée hier, vendredi 13 janvier, d’Israël. L’émotion était à son comble à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouet. Les nombreux Ivoiriens qui ont effectué le déplacement avec à leur tête, la quasi-totalité des dignitaires du Fpi conduits par Miaka Ouretto, président du parti, n’ont pu retenir leurs larmes quand le vol de Sn Bruxelles transportant le corps du « père du budget sécurisé » a atterri à 17h50 min. Le cercueil est sorti du pavillon d’honneur à 18h20 min pour être exposer devant l’édifice où une prière a été dite par l’Abbé Djidji. Avant que le corbillard, happé par les parents, amis, connaissances et les autres Ivoiriens, ne s’ébranle vers Ivosep à Treichville où le cortège est arrivé à 19h. Fait notable, aucun membre du gouvernement Ouattara n’était présent hier à l’aéroport pour soutenir la famille éplorée. Paul-Antoine Bohoun Bouabré est décédé dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 janvier dernier à 2h30 min à l’hôpital Hadassad Ein-Kerem de Jérusalem (Israël), des suites d’une insuffisance rénale aigüe. Sa dépouille est arrivée à Abidjan accompagnée par Bruno Guéhi Blé, frère et ami du défunt, et Christophe Bazo, son oncle et confident.
Boga Sivori
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