Le procès des ex barons de la filière Café-Cacao en Côte d’Ivoire est pour la énième fois reporté. Tapé Do, Amouzou, Jean-Claude Bayou, Kili, Zoungrana… en liberté provisoire retourneront devant le juge le 16 février 2012 prochain. Ainsi en a décidé hier jeudi 12 janvier 2012, le parquet d’Abidjan qui a reçu les prévenus pour leur signifier la prochaine date de comparution. C’est au terme de cette audition qu’ils seront situés sur leur sort définitif. Ouverte le 8 septembre 2010, la première audience avait été renvoyée au 16 novembre, puis au mardi 4 janvier 2011, puis au 7 janvier 2011, puis au 27 novembre 2011…Un des acteurs clé de ce secteur Bohoun Bouabré vient récemment de décéder en Israël. Le premier ministre du temps des reformes, Affi Nguessan est en prison à Bouna. L’ex ministre de l’agriculture Gon Coulibaly officie désormais comme Secrétaire général de la présidence Ouattara etc. le journaliste Guy André Kieffer qui enquêtait sur la filière reste introuvable depuis 2004.
J-ci.net
Avec l’Intelligent d’Abidjan
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Lu pour vous dans la lettre du continent.
Octobre 2011
« Le procès des 22 responsables de la filière cacao, qui bénéficient d’une liberté provisoire depuis janvier, n’est plus qu’une question de semaines. Dossier sensible.
Au moment où le Fonds monétaire international (FMI) s’est engagé le 16 septembre, à décaisser 600 millions $ en faveur de la Côte d’ivoire, notamment pour booster la filière café-cacao, les ex-barons du secteur rongent leur frein. En liberté provisoire depuis le 7 janvier, 22 anciens responsables comparaîtront le 27 novembre pour répondre du détournement de 300 milliards F.CFA entre 2002 et 2010. Les experts du cabinet Moore et Stephens, auxquels la justice avait fait appel pour réaliser un audit sur ces malversations, se déplaceront spécialement à Abidjan afin d’intervenir au cours du procès.
Selon leurs conclusions, corroborées par un autre rapport du cabinet KPMG, dirigé localement par Jean-Luc Ruelle, ces détournements impliquent plusieurs dizaines de
personnalités dont des proches du président Gbagbo et d’Alassane Ouattara. Ceci explique-t-il qu’en dépit de la pression des bailleurs de fonds ; le gouvernement de Guillaume Soro rechigne toujours à publier ces audits ?
Déjà, le juge Joachim Ladji Gnakalé, qui a instruit le dossier sous la présidence Gbagbo, a eu tout le mal du monde à confronter les prévenus avec les ministres régissant le secteur à l’époque des faits, tels Amadou Gon Coulibaly, Dano Djédjé, Charles Diby Koffi ou Paul-Antoine Bohoun Bouabré.
Depuis leur mise en liberté provisoire, les présumés coupables connaissent des fortunes diverses. Henri Amouzou, ex-dirigeant du fonds de développement et de promotion des
activités des producteurs café-cacao (FDPCC), est sorti des écrans radars. Franc-maçon, membre de la Grande loge de Côte d’ivoire (GLCI) dirigée par Clotaire Magloire Coffie, Amouzou n’a pas digéré d’être lâché par ses « frères de lumière » durant sa détention préventive.
Angéline kili, la compagne de l’ancien premier ministre de Gbagbo Pascal Affi N’Guessan et ex-présidente du conseil d’administration de fonds de régulation et de contrôle (FRC), est confrontée à des difficultés financières. Certains de ses biens immobiliers ont été récemment saisis par la banque Atlantique. L’ancien président de l’Autorité de régulation du café-cacao (ARCC), Placide Zoungrana, et l’ex-directeur du FRC, Firmin Kouakou, ont mis leurs ambitions politiques en stand-by. Seul Lucien Tapé Doh, ex-président de la Bourse du café et du cacao (CRCC). Il a préféré installer dans chaque ministère technique des cellules chargées de conduire une réforme du secteur. Celle-ci sera calquée sur le modèle Ghanéen ».
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