Abengourou – Connectionivoirienne.net
Un véhicule militaire transportant six tonnes de fèves de cacao en partance pour le Ghana a été saisi à Niablé, [localité frontalière dans l’est de la Côte-d’Ivoire] par un groupe informel qui lutte contre le trafic illicite du cacao ivoirien. Le véhicule et son chargement qui sont encore immobilisés au service des douanes d’Abengourou font l’objet d’une enquête. Habituellement conduit par un élément des Frci du nom de Seydou qui l’a ramené du front pendant la crise post électorale, le véhicule était, au moment de la saisie conduit par un civil selon certaines sources. Les éléments des FRCI sont souvent accusés de se rendre complice de la fuite du cacao à raison de 750Fcfa par sac. Si le trafic du cacao ivoirien vers le Ghana ne surprend plus personne dans la région, tout le monde s’accorde à dénoncer l’utilisation d’un camion militaire pour ce transport illégal. Selon Fadi Ouattara, le préfet d’Abengourou qui s’exprimait devant une mission du CGFCC [comité de gestion de la filière café-cacao] « sur les quelques 95.000 tonnes de cacao produits dans la région de l’Indénié-Djuablin, seuls 40.000 tonnes arrivent au port d’Abidjan, le reste étant systématiquement envoyé vers le Ghana. Ce qui fait perdre à l’État quelques 15 milliards de francs CFA, annuellement ». Tanoh Ernest dit Jaune-noir, responsable de la coopérative cagraas apparaît comme le plus grand trafiquant de cacao vers le Ghana. Récemment, la douane d’Abengourou a saisi 150 tonnes de ce produit que Jaune-noir s’apprêtait à faire passer au Ghana, au mépris des textes de loi qui interdisent l’exportation du cacao et du café, notamment par la voie terrestre. Le concerné qui a porté plainte contre la douane locale, soutient avoir obtenu l’autorisation officielle d’exporter le cacao ivoirien vers le Ghana. Les mêmes pratiques illégales sont signalées aux frontières avec la Guinée [ouest] et le Burkina Faso [nord]. Les cours du cacaco ont connu depuis le weekend-dernier, une hausse de 14% sur les marchés internationaux, les exportateurs selon des producteurs ivoiriens craignant un manque de ravitaillement des ports ivoiriens que sont San-Pedro et Abidjan.
K.Kini
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