Le président ivoirien renversé Laurent Gbagbo a finalement obtenu d’un greffier de la Cour pénale internationale l’aide judiciaire que réclame depuis trois semaines un de ses avocats, Maître Emmanuel Altit. Il est présumé «indigent», selon Le Figaro. Qui affirme : «Malgré les investigations engagées dès son transfèrement hors de Côte d’Ivoire, l’enquêteur financier mandaté par la CPI n’a en effet trouvé aucune trace d’avoirs attribuables à l’ex-homme fort d’Abidjan».
«Un examen préliminaire (…) laisse penser, a priori, que le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour», indique la décision rendue par le greffier Esteban Peralta Losilla. Qui s’empresse de dire que l’aide judiciaire octroyée ne l’est qu’à titre provisoire, la CPI n’ayant pas renoncé à trouver des biens à Gbagbo, «auquel des rumeurs jamais confirmées ont notamment prêté des avoirs aux Etats-Unis et en Afrique du Sud», affirme Le Figaro.
Les leçons de cette révélation du Figaro sont simples et limpides : après plus de cinq semaines d’enquêtes sur «les avoirs de Gbagbo à l’étranger», la CPI n’a rien trouvé. Et pourtant, ce n’est faute de méthode et de volonté de bien chercher de la part des enquêteurs de la CPI. En effet, selon les informations, les recherches menées dans le but de découvrir la masse d’argent que Laurent Gbagbo et son régime auraient cachée à l’étranger, ont lourdement bénéficié de la collaboration zélée des nouvelles autorités d’Abidjan, ainsi que celle non moins zélée des dirigeants français et de pays occidentaux. C’est dans le but de pouvoir trouver des preuves qui accablent Gbagbo et son régime que depuis février 2011, sous la conduite de Nicolas Sarkozy, le clan Ouattara au pouvoir a gelé les avoirs de plus de 400 familles innocentes en Côte d’Ivoire. Or, voilà que malgré toutes ces méchancetés racontées et exercées sur le compte et contre le président Gbagbo et tous ses proches, aucune fortune cachée ni aucun bien immobilier n’ont été découverts portant la trace des Refondateurs ivoiriens. Et pourtant, sur le continent européen, tous les «biens mal acquis» des présidents africains sont proprement documentés. En Côte d’Ivoire, il est de notoriété publique que, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, les rivaux qui accusent le président Gbagbo de crimes économiques aujourd’hui, jouissent eux-mêmes de riches patrimoines immobiliers et autres dans l’Hexagone. Au contraire de ces chouchous de la France, Laurent Gbagbo, le chef d’Etat le plus détesté par la «communauté internationale» en Afrique s’avère être, au terme de l’enquête de la CPI, le plus honnête et le plus patriote des présidents ivoiriens.
Du coup, le président Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne par le Conseil constitutionnel mais renversé par l’armée française, vient de remporter une victoire importante à la CPI. Gbagbo n’a aucun bien, ni bien acquis ni mal acquis à l’étranger. A son corps dépendant, la CPI s’est engagée à prendre à sa charge, selon Le Figaro, «la rémunération d’un avocat, d’un assistant juridique et d’un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76 000 euros (49,83 millions FCFA) ». Fini les accusations farfelues de crimes économiques contre le président Laurent Gbagbo. La fierté de l’Afrique digne et souveraine.
César Etou cesaretou2002@yahoo.fr
Notre Voie
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