Sortie de crise: LA CSCI SATISFAITE DU GOUVERNEMENT
Par PASCAL SORO Source: Fraternité Matin
Patrick N’Gouan, coordonnateur de la Csci. Patrick N’Gouan, coordonnateur de la Csci. Nous avons noté que la question sécuritaire était dans une situation très dramatique il y a six ou sept mois. Actuellement, il y a une nette amélioration de cette situation sécuritaire. Mais malgré tout, il y a des motifs d’inquiétude dans des localités. Parce que nos observateurs sur le terrain notent tous les abus et les exactions commis par certains individus qui se réclament à tort ou à raison des Frci qui disent qu’ils n’ont pas été suffisamment récompensés après la crise post-électorale», a déclaré le coordonnateur de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), Patrick N’Gouan. Qui animait une conférence de presse au terme de la 4e convention de son institution à la Bibliothèque nationale, au Plateau. «Parce que pour eux (les éléments des Frci), le pouvoir de Ouattara tiendrait d’eux. On a fait remarquer à qui de droit que c’est ainsi que raisonnaient des gens appelés Jeunes Patriotes ou Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire. Ndlr) qui estimaient que le pouvoir de Gbagbo tenait d’eux». Ce comportement des Frci, a indiqué le conférencier, est inquiétant. «On a donc demandé au Président (de la République) de faire un peu attention par rapport à ça et de prendre ces messieurs au sérieux», a-t-il révélé.
«Nous disons que sortant d’une crise, on souhaite que la plupart des mesures gouvernementales aient une base consensuelle et non pas unilatérale», a-t-il par ailleurs indiqué. «Nous lui avons aussi dit qu’il faut qu’il se montre de plus en plus ouvert. Il a certes commencé l’ouverture politique. Mais en tant que Chef de l’Etat qui sort de crise, il faut qu’il prenne beaucoup de hauteur pour ne pas faire droit seulement aux préoccupations d’un camp mais plutôt aux préoccupations de tous les Ivoiriens pour rassurer tout le monde et qu’on puisse voir une vraie réconciliation, une justice pour tous pour avoir la paix et la relance de la Côte d’Ivoire», a estimé le coordonnateur de la Csci.
Il a en outre appelé à la modification de la Commission électorale indépendante (Cei). «La Cei et le Conseil constitutionnel partagent la responsabilité de la crise post-électorale. On a modifié le Conseil constitutionnel, il faut aussi modifier la composition de la Cei», a-t-il justifié. Il a, en outre, appelé à la modification du schéma de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cidr). Pour que, a-t-il expliqué, les préoccupations de la société civile soient prises en compte. La Csci a estimé que le taux de 15% d’investissement que prévoit le gouvernement ne pourra pas permettre de relever le défi de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent dans 10 ou 15 ans. Il faut augmenter ce taux à 25%, a recommandé le coordonnateur national de la Csci. «Si le secteur privé ne peut pas le faire augmenter, il faut que l’Etat finance l’investissement, quand bien même nous serions en économie libérale», a estimé le conférencier. Qui a appelé l’Etat à « optimiser les recettes fiscales, emprunter sur le marché des capitaux mais surtout réduire les dépenses improductives».
«Le bilan des six mois du gouvernement nous semble globalement positif parce qu’il y a une espèce d’apaisement qui est intervenue. Il y a une amélioration de la situation sécuritaire. On constate également qu’au niveau des infrastructures, il y a une amélioration», a salué le chef de la société civile. «Mais, a-t-il souligné, le gouvernement doit faire encore des efforts».
Selon la synthèse des travaux rendue publique par le docteur Kouamé Christophe, la 4e convention de la Csci a permis de dresser le bilan de son exercice de 2011. Le commissariat aux comptes a accordé le quitus au bureau «sous réserve de la présentation des pièces justificatives des dépenses et de l’embauche d’un comptable résident». La rencontre a aussi rappelé que la direction de la Csci est tournante. Sur cette base, elle a annoncé que la prochaine direction sera assurée par un membre de la commission des affaires professionnelles et syndicales qui devra faire la passe, deux ans après, aux organisations confessionnelles.
PASCAL SORO
Titre: J-ci.net
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