(Agence Ecofin) – Avec l’accélération de la consommation de chocolat dans les pays émergents (Inde, Chine, Brésil….), Barry Callebaut anticipe un doublement du prix du cacao d’ici 5 ou 10 ans. Les dirigeants du leader mondial des produits à base de cacao pour l’industrie agroalimentaire et les artisans chocolatiers estiment qu’il faudrait l’équivalent d’une production supplémentaire de la Côte d’Ivoire en cacao pour répondre à la croissance de la demande mondiale dans les prochaines années.
« Il faudra 1 million de tonnes de plus qu’aujourd’hui pour couvrir les besoins de la planète. C’est à peu près ce que fournit la Côte d’Ivoire, le plus gros producteur mondial, ce qui signifie qu’il faudrait trouver une autre Côte d’Ivoire », a expliqué Hans Vriens directeur de l’innovation chez Barry Callebaut au quotidien Les Echos.
« Aujourd’hui, la Chine consomme environ 100 grammes de chocolat par habitant. Par comparaison, les Brésiliens consomment 2 kilos par habitant et les Suisses 11 kilos. Si les Chinois venaient à consommer ne serait-ce que l’équivalent de la consommation brésilienne, cela représenterait 3,6 millions de tonnes par an. Or actuellement, la production mondiale est de 4 millions de tonnes», souligne Benjamin Louvet spécialiste des marchés commodities chez Prim’Finance.
L’Organisation internationale du cacao (ICCO) confirme ces analyses en indiquant que si aucune initiative structurante n’est prise pour augmenter fortement la production, le prix du cacao pourrait être multiplié par cinq ou six à horizon 2030.
Malgré une moyenne d’âge élevée chez les paysans africains et une concurrence des autres cultures d’exportation mieux rémunérées (huile de palme, caoutchouc), Barry Callebaut mise sur l’amélioration des rendements pour augmenter la production des principaux acteurs mondiaux (Côte d’Ivoire et Ghana). « L’accélération de la production de cacao ne se fera pas en claquant des doigts or il est de plus en plus difficile de recruter des agriculteurs spécialisés dans le cacao. Ils ont la cinquantaine en majorité. Leur espérance de vie ne dépasse pas cinquante-cinq ans et la grande majorité de leurs enfants n’entendent pas prendre la relève. »
On doit pouvoir passer de 400 à 800 kilos de fèves à l’hectare en Afrique. Le meilleur producteur en Asie fait 3000 kilos à l’hectare » commente Hans Vriens.
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