Assisté de sa fille chanteuse Dobet et de son époux guitariste Colin Laroche de Féline, ainsi que du percussionniste Jérôme Guié, Boni Gnahoré a assuré les arrangements de «Kumbélé Kumbélé», son nouvel album disponible en Côte d’Ivoire chez Music Plus et dont il est également l’auteur-compositeur. Actuellement à Abidjan, il profite de ses vacances de fin d’année pour défendre cette 5ème œuvre où il fusionne, comme dans les précédentes, musique traditionnelle, jazz, funk et afro-beat.
Outre ses anciens élèves de Demissen’w, il y a les musiciens de Dobet, notamment le bassiste Clive Govinden et le batteur Boris Tchango, qui accompagnent l’ex-maître-tambour du Village Ki-Yi dans cette nouvelle œuvre qui s’annonce fleurissante, en raison de la qualité du son, de la justesse des voix et de la musique en général qui la caractérisent.
En principe, il est prévu que le chef du Chœur Attoungblan quitte Abidjan le 5 janvier 2012. Mais il sera retenu par Don Kareem, producteur des spectacles de Bobet logiquement prévus les 6 et 7 janvier 2012, à l’espace Acoustic, aux Deux Plateaux-Rue des Jardins. Le père ayant consenti à ne pas abandonner la fille, son départ est reporté à plus tard, le temps que la chanteuse honore son contrat. Si Boni ignore encore s’il jouera sa partition au cours de ces deux rendez-vous, il est certain qu’il sera le supporter n° 1 de Dobet.
Toutefois, il n’est pas exclu qu’il partage la scène avec sa fille. «Hum, avec Dobet, j’oublie qu’elle est ma fille. Je me dis : voilà une personne que j’ai formée, qui fait partie de mes premiers élèves en tant que maître-tambour au Village Ki-Yi qui est devenue une collègue. J’ai travaillé avec ma fille dans «Kumbélé Kumbélé» qui a été presque travaillé chez elle, à la maison. Son mari était mon guitariste sur mon premier album «Pédou» sorti au milieu des années 90.
“Mon pays m’est tellement cher”
Il est aussi mon ancien élève. Comme on se connaît bien, j’ai choisi de travailler chez eux. «Kumbélé» est donc un album fait en famille», confie Boni.
A propos de son séjour plus ou moins prolongé en France, le maître-tambour-chanteur se veut rassurant. «Mon pays m’est tellement cher qu’il est pour moi, ce qu’un nid est pour un oiseau. Je suis donc cet oiseau qui, sans nid, est perdu dans le ciel. Que serions-nous devenus sans nos patrimoines culturels, nous , artistes africains. Je pense qu’on serait tous des hommes égarés. Si nous ne venons pas voir comment bouge l’Afrique qui n’a pas écrit, on sera dépaysé. C’est pourquoi, je me permets de dire que je ne suis pas comme les autres africains en Europe. J’y suis juste allé pour voir ce qui s’y passe et revenir enrichi de la culture des autres. Ma fille vient de finir ma maison, donc je vais bientôt rentrer au bercail», dit-il.
Depuis 1985, Boni Gnahoré et ses ex-amis membres du Ki-Yi font la navette entre Abidjan et le reste du monde. Pour lui, il faut perpétuer cet esprit. A titre individuel, il a continué à le faire depuis 2005 entre Abidjan et Strasbourg. En effet, il était l’invité de Lucio Mad pour sa création théâtrale intitulée «Consulat Zénéral». Après 6 mois de création suivis de 2 mois de tournée, il était reparti dans la ville française pour rendre visite à sa fillette mulâtre – aujourd’hui âgée de 9 ans – qu’il avait eu bien avant avec une Française. Depuis, Boni met à profit ses séjours hexagonaux marqués de rencontres musicales pour approfondir ses recherches dont «Kumbélé Kumbélé» est un des fruits évocateurs
Parallèlement à ses recherches, Boni Gnahoré enseigne la percussion africaine dans une école strasbourgeoise de musique. Une façon pour lui de conserver aux yeux de tous, son statut de maître-tambour avec son sempiternel «Tamanois», une grappe d’instruments mélodiques à six têtes qui renforce la base rythmique de ses créations.
Schadé Adédé
Notre Voie
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