GUIGLO: tournée de réconciliation et de cohésion Banny scelle un pacte de confiance avec les populations
Le président du CDVR, Charles Konan Banny a bouclé Mercredi 28 décembre, sa tournée de prise de contact avec les populations de Bangolo, Douekoué et Guiglo. Il était question pour lui d’établir avec elles, le contact à partir duquel le CDVR va se pencher sur les problèmes de ces localités afin de sceller un pacte de confiance pour une cohésion sociale réussie. (…..) nous voici devant toi, Guiglo dans cet extrême Ouest ou la Côte-d’Ivoire s’est montrée indigne d’elle même. Guiglo, symbole de la honteuse remontée de nos pulsions que nous croyions enfouies à jamais au plus profond de nous même. Sur ce sol ensanglanté ou certains orphelins abandonnés par le sort viennent nous rappeler qu’il s’est passé quelque chose d’effroyable et d’inavouable, quelque chose que nous devons pourtant avouer, si nous voulons à nouveau vivre ensemble. Nous rappeler que rien n’est jamais acquis à l’homme, faire en sorte que sa culture, cette valeur qui le rend humain, réduise au silence sa nature violente et animale… Duékoué, Bangolo, Guiglo, Man, Danané, Anyama, Abobo Treichville, Yopougon … Toutes ces cités en sang et en cendres sont le témoignage vivant de notre descente dans la barbarie; elles viennent rallonger la longue chaîne des horreurs qui sont devenues notre quotidien» a introduit le président du CDVR. Charles Konan Banny a ensuite au nom de la nation toute entière représentée ici par la commission dialogue vérité et réconciliation qu’il préside, salué les populations meurtries. Car selon lui, en voyant les profondes cicatrices laissées dans les cœurs et dans les âmes, il mesure l’immensité de la tâche qui attend le CDVR et tous les habitants de la côte d’ivoire « (- – – ) Comment recenser ces crimes innombrables dont beaucoup ont été commis dans cette région ? Comment amener les auteurs et les instigateurs de ce déferlement inhumain de violence au repenti et à l’expiation ? comment enfin, obtenir des victimes et de leurs proches inconsolables qu’elles fassent taire leurs souffrances et consentent à pardonner les graves préjudices qu’elles ont subis ? Comment accéder à la barrière de votre cœur pour y apporter la guérison que nécessite le mal qui s’est abattu sur vous ? La mission parait quasi impossible. Mais aussi si difficile que soit cette tâche nous ne serons gagné par le découragement. C’est pourquoi nous allons faire preuve d’imagination, de persévérance, d’entêtement même pou retrouver la solution à la vos blessures» s’est engagé Charles Konan Banny. Après avoir expliqué aux populations que cette visite permet d’établir avec elles, le contact à partir duquel le CDVR va se pencher sur les problèmes qui se seront posés, et pleurer avec elles les violences inacceptables. Charles Konan Banny dira que certains compatriotes sceptiques impénitents doutent de la réalisation de la noble mission qui leur à été confiée. « ( …) Alors populations de Guiglo, ravalez votre haine et restez sourdes à l’appel à la vengeance. Séchez vos larmes et ouvrez votre cœur à une nouvelle cohabitation pacifique et confiante. Le temps viendra ou notre pays refleurira et où vous entendrez rire à nouveau les femmes et les enfants, que la douleur a rendu en ce moment beaucoup trop tristes. Un nouveau pacte nous est proposé. C’est un pacte de confiance, un pacte de cohésion social qui passe par la réconciliation de la nation, par la réconciliation sincère et véritable. C’est au prix d’une telle réconciliation qu’ensemble nous reconstruirons notre pays de manière solide et durable. Dans l’attende de cette perspective très proche je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2012, une année qui éloigne de nous les démons de la violence et de la barbarie et nous garde en paix» conclu Charles Konan Banny qui a offert la somme de 2 000 000 Fcfa, du riz et du savon à la population.
Doumbia Balla Moise
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Côte-d’Ivoire Duékoué – Camp des déplacés de Naïbly – Les déplacés Wê à Banny « Nous voulons le départ des dozos et des Frci de nos terroirs »
Au terme de sa tournée dans l’ouest du pays, le président du CDVR a visité le Mercredi 28 décembre 2011, le camp des déplacés de Naïbly, dans la commune de Duekoué. Au cours des échanges qu’il a eus avec les 4838 habitants de ce camp bâti sur 24 ha et entretenu par le HCR, les Wê ont exigé réparation et la libération de leurs terres. « (…) Vous demandez que chacun de nous plante la graine de la réconciliation. Nous sommes d’accord et nous sommes et restons fier d’être ivoiriens. Mais monsieur le président du CDVR, vous avez également dit que toute réconciliation prend sa source dans la vérité. Sur nos terres où vous nous demandez de retourner, les Dozos et les FRCI y ont encore leurs barrages dressés dans de nombreux villages. La quasi-totalité de nos villages sont détruits et ont besoin d’être réhabilités. Nous sommes aussi confrontés au problème foncier qui a toujours été géré avec parti-pris par la force des armes. Des hommes en armes ont même pris de force des portions de terres à nos populations. Dans ce camp, nous avons les habitants de 45 villages dont la majorité sont des hommes. Nous voulons retourner sur nos terres mais les armes se promènent encore partout. Aussi nous sommes indignés de voir des étrangers vêtus dans la tenue de l’armée de notre pays» tel est l’essentiel du message du porte parole des déplacés du camp de Naïbly, Yro Firmin.
Dans sa réponse le président du CDVR dira que l’objectif de cette mission répond à cet objectif qui est d’écouter les populations. Aussi se dit-il heureux de savoir que le peuple Wê veut aller à la réconciliation. Car dira-t-il, celui qui refuse la réconciliation, refuse Dieu. «(…) La réconciliation ne se fait pas dans un bureau, mais sur le terrain. Ceux qui ont vécu où participé à ce qui est arrivé à notre pays doivent s’expliquer. Je suis venu pleurer avec vous, c’est vrai, mais on ne peut pas pleurer toute sa vie. Nous allons chercher à savoir qui a fait quoi, à qui, comment et pourquoi ? Il faut dialoguer parce que la vérité est belle quand elle est nue. Pour que l’on ne recommence plus, il faut que ceux qui ont mal agi reconnaissent leurs torts et se repentissent. La vengeance n’apporte rien de bon a la société. Nous sommes devant un tribunal du pardon et les victimes bénéficieront de réparations. Quant à la sécurité, elle relève de la compétence de l’État, qui saura la garantir. Mais pour que l’État vienne ici, il faut que vous éprouviez le besoin» a expliqué Charles Konan Banny qui avait à ses côtés le Général Mathias Doué, le doyen Ahoua Touré et le corps préfectoral. Le président du CDVR de Côte-d’Ivoirea offert la somme de 2 millions aux sinistrés du camp de Naïbly.
Doumbia Balla Moise
( Correspondant régional )
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