Le fameux « Colonel Gaz » appréhendé pendant le week-end de Noël par les éléments de Koné Zakaria était certes un proche de Issiaka Ouattara dit Wattao, mais ne serait pas le chef de sécurité de ce dernier comme annoncé. C’est la précision faite hier au téléphone par l’entourage du commandant en second de la garde républicaine. Le chef de la sécurité de Wattao serait en fait le lieutenant Alpha. Quant aux circonstances de l’interpellation du « Colonel Gaz » et ses complices, l’entourage de Wattao précise encore qu’il s’agissait en fait d’une opération de chantage sur un opérateur économique dont les concernés se seraient rendus coupables. « C’est le commandant, lui-même, qui a permis à la police militaire de mettre la main sur eux, puisqu’il soupçonnait déjà ces gens de faire des choses pas claires », témoigne la source proche de Wattao.
Une source qui n’est pas loin de penser que Wattao est dans le collimateur de ses ennemis au sein de l’ancienne rébellion. On soupçonne précisément Koné Zakaria, le chef de la toute nouvelle police militaire, de régler ses comptes à son meilleur ennemi. En cause, la jubilation avec laquelle Koné Zakaria a annoncé la prise d’un proche de Wattao. « Ils font deux poids deux mesures, il y a quelques jours, un proche Chérif Ousmane a sauvagement battu un civil qui lutte contre la mort, mais personne n’en parle », indique la source. Le grand déballage n’est pas loin.
Augustin Kouyo
Notre Voie
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Plaidoyer pour Koné Zakaria
Après les douloureux événements de Vavoua qui ont abouti à la mise sur pied d’une police militaire pour traquer les éléments indélicats des Frci, la Côte d’Ivoire vient de vivre une énième rixe meurtrière entre Frci et populations à Sikensi. Le ver est dans le fruit. En l’espace d’une semaine, ce sont dix Ivoiriens qui ont été arrachés à l’affection des leurs pour des futilités. S’il est bon de saluer la création de la police militaire, confiée au commandant Koné Zakaria, qui a commencé à porter ses fruits, il importe aussi de faire un plaidoyer pour cette nouvelle unité et son patron. La police militaire a été créée sans que les spécialistes des questions militaires n’aient eu à la penser véritablement. De fait, Koné Zakaria a été pris au dépourvu dans sa nomination alors qu’on lui demande des résultats immédiats. Avec les derniers événements de Sikensi, il y a une nécessité impérieuse de doter cette police militaire de moyens conséquents afin de l’aider à parer au plus pressé. Au détour d’une promenade, nous avons eu la chance de tomber sur une patrouille de cette police militaire qui, malgré la modicité des moyens dont elle dispose, force l’admiration. Par définition, la police militaire est la police des polices, celle qui est chargée de traquer les mauvais grains de l’armée au mépris de la fraternité d’arme et des susceptibilités de certains hauts gradés. Avec cette unité, le rodéo des Frci et les escortes des compagnies bizarres ont disparu ou presque du quotidien des Ivoiriens dans la capitale économique, Abidjan. Au même moment, les incidents se multiplient et se succèdent à l’intérieur du pays. C’est le lieu d’attirer l’attention du président de la République et de la haute hiérarchie des Frci à tout mettre en œuvre pour que les hommes du commandant Zakaria soient déployés dans les principales villes de l’intérieur du pays afin de mettre au pas les éléments qui font la pluie et le beau temps dans ces zones. Il faut doter cette unité d’hommes, de matériel roulant et de communication et d’un numéro vert pour l’aider à être plus efficace. Depuis sa prise de fonction, le commandant Zakaria opère à partir de sa base du camp génie d’Adjamé. Sous d’autres cieux, l’on a expérimenté l’efficacité de la police militaire qui existe depuis 2007 au Burkina voisin. Dans ce pays frère, c’est cette unité qui a quadrillé Ouagadougou courant mars-avril 2011, en plein printemps maghrébin et a pu sauver le fauteuil du beau Blaise dont le régime était en proie à une mutinerie au sein de sa garde rapprochée. Pour un souci d’efficacité, il faut doter la police militaire de moyens logistiques, humains et technologiques. La situation du pays l’exige.
Kra Bernard
L’Expression
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