L’année 2011 tire à sa fin. Avec la fête de Noël, nous sommes de plain-pied dans les festivités de fin d’année. Chacun selon ses moyens offrira, soit des cadeaux aux enfants, soit un repas copieux à toute la famille. Certains formuleront parfois, de façon mécanique, des vœux à l’endroit de leurs amis et connaissances. D’autres iront peut-être admirer la commune du Plateau, truffée de lumières, pensant ainsi y trouver un certain réconfort.
Mais pour de nombreux ivoiriens, cette fin d’année 2011 ne sera pas comme les autres. En effet, l’année 2011, aura été l’année des pires traumatismes pour les ivoiriens. La Guerre et les accidents les plus meurtriers auront émaillé cette année. Alors, certains mettront en veilleuse la réputation de fêtards qui précède un peu partout l’ivoirien. Certes ils sacrifieront à la coutume des cadeaux et des repas, mais le tout, bien entendu, dans une sobriété manifeste. Dans cette Côte d’Ivoire qui tente de se relever des traumatismes de la guerre postélectorale, l’heure est surtout à la réflexion et au bilan au cours de laquelle, la question centrale sera: « Comment en sommes nous arrivés là ? »
Les fêtes de Noël, la Côte d’Ivoire en a connu. La plus mémorable de toutes est celle du 24 décembre 1999. Où un certain (permettez-nous d’emprunter les termes) ‘’père Noël en treillis’’ vint ‘’balayer’’ la Côte d’Ivoire d’un régime ‘’moribond’’. L’on se souvient aussi de l’explosion de joie dans les rues de la capitale abidjanaise. Des ivoiriens sortis par milliers pour manifester leur joie en cette occasion. Espérant à l’issue de ce coup d’état, pouvoir enfin bâtir une démocratie solide pour leur pays. Aujourd’hui, décembre 2011, après le coup d’état manqué de 2002, la Côte d’Ivoire vit une crise sans précédent. Et les jours à venir ne s’annoncent pas non plus sous de meilleurs auspices. Loin de nous l’idée de jouer les rabat-joie.
Mais dans cette ‘’république nordique du RDR’’ (parti politique d’Alassane Ouattara), avec pour slogan ‘’vivre ensemble’’, pilotée par Alassane Ouattara, président du RDR, les ivoiriens n’ont jamais été si profondément divisés, surtout dans une exclusion qui ne dit pas son nom.
La situation de la Côte d’Ivoire reste fragile depuis la prise du pouvoir par Alassane Ouattara. C’est peu de le dire. Et nous ne pas les seuls à voir les choses ainsi et à l’affirmer.
Le dernier rapport de International Crisis Group est sans équivoque. International Crisis Group est une ONG multinationale, dont la mission est de prévenir et résoudre les conflits meurtriers grâce à une analyse de la situation sur le terrain et des recommandations indépendantes. Cette ONG donne l’alerte: «… la situation de la Côte d’Ivoire reste fragile ». Puis en donne les raisons fondamentales : « Le transfèrement à La Haye de l’ancien président Laurent Gbagbo (…) a alourdi l’atmosphère politique » ; « Au lendemain de ces élections (législatives ndlr) marquées par une très forte abstention, le pays est toujours exposé à de sérieuses menaces » ; « La faiblesse et le déséquilibre de l’appareil de sécurité et l’exercice d’une justice à deux vitesses… ».
Dans un tel contexte, quelle joie de vivre y a-t-il à exprimer, en dehors de celle d’avoir survécue à la guerre ? Car on ne peut ignorer tous ces ivoiriens et ivoiriennes, amis et frères disparus, victimes de l’ambition démesurée des certains arrivistes qui se réjouissent aujourd’hui d’avoir arraché le pouvoir par la force de leurs seules armes à feu. Là où nos frères et sœurs ivoiriens errent ça et là dans l’inconnue de l’exil ; dans les prisons abjectes et sinistres du régime Ouattariste, dans un dénuement total…
Comment manifester sa joie, son bonheur total en cette fin d’année quand le plus illustre de ces prisonniers, Laurent Gbagbo, icône de la Côte d’Ivoire digne et libre, croupis, lui-même, dans une cellule de la CPI à la Haye ?
La prison ce n’est pas seulement lorsque qu’on est enfermé entre quatre murs. C’est aussi lorsqu’on vous empêche d’exprimer votre opinion, votre désir de vivre libre et digne. Lorsqu’on vous spolie de votre bien le plus précieux. On ne peut donc se targuer de faire la fête lorsque notre esprit demeure troublé et terrorisé.
Alors ensemble, conscients et lucides que nous sommes, ne perdons point de vue notre désir de voir la Côte d’Ivoire libre et prospère. Non pas en nous contentant simplement de prononcer de simples vœux. Mais en nous y investissant et en y travaillant d’arrache pied jour et nuit. De sorte que nous abordions les prochaines années avec de meilleurs espoirs.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire digne et souveraine !
Marc Micael
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