A l’initiative de son conseiller technique chargé de la jeunesse, Karim Ouattara, le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny a échangé en sa résidence à la Riviera le jeudi 22 décembre 2011 avec le Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep), avec à sa tête son président par intérim, Martial Yavo. L’ex-premier ministre a invité à cette occasion les proches de Blé Goudé à accompagner la mission qui lui a été confiée par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
AVANT D’ENTRER dans le vif du sujet, le président de la Cdvr a tenu à décrier le ton employé par le président par intérim du Cojep au cours de son allocution et les applaudissements de ses camarades qui l’ont accompagné. En effet, lors de son discours, Martial Yavo, après avoir dépeint un tableau sombre de la situation sociopolitique marquée, selon lui, par le transfèrement de l’ex- président Laurent Gbagbo à La Haye, le mandat d’arrêt international lancé contre Blé Goudé et l’emprisonnement des personnalités de Lmp, a demandé au président de la Cdvr de trouver une solution à ces problèmes. «Le Congrès national des jeunes patriotes vous invite, Excellence, Monsieur le président, à tout mettre en œuvre pour le retour en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo qui est un des acteurs majeurs de cette crise et en qui se reconnaissent près de la moitié des Ivoiriens», a plaidé celui qui assure l’intérim de Blé Goudé. C’est justement le mot ‘‘inviter’’ et les ovations de ses camarades qui ont irrité l’ex-Premier ministre qu’il a tenu à le signifier à ses hôtes. «Quand on vient dans une résidence et quand on est en groupe, il y a une manière de se comporter. Nous sommes dans une résidence. Je vous ai invité chez moi. Ce n’est pas un lieu de meeting politique.
Je suis ici dans mon intimité. Je voudrais vous dire cela pour que notre conversation soit utile pour la Côte d’Ivoire. (…) Merci sincèrement pour les propos que vous venez de prononcer. Je regrette le ton parce que ce n’est pas un ton de réconciliation et un ton qu’on utilise quand on s’adresse à quelqu’un qui est de surcroit votre papa. (…) Pourquoi je n’ai pas aimé le ton. ‘‘On vous invite’’ et ‘‘on vous prie’’, sont deux manières différentes pour dire la même chose», a déploré le président de la Cdvr. Par ailleurs, Charles Konan Banny a fait observer que la recherche des causes profondes de la crise fait partie de son mandat. Une mission qui, a-t-ilrassuré, ne sera influencée par qui ouquoi que ce soit. En fait, l’ex-gouverneur de la Bceao entend faire de la Cdvr un « centre d’écoute attentif » pour rechercher le consensus par le dialogue en tenant compte des « injonctions contradictoires ». Il a invité ses hôtes à faire en sorte que la réconciliation ne soit pas l’objet de préalables. Parce qu’«il y a encore des préoccupations plus sérieuses. Ce sont nos frères et sœurs qui sont morts et dont les parents sont vivants. Ils sont morts de nos turpitudes. Vous avez oublié les morts. Il ne faut pas être égoïste». En clair, le président de la Cdvr a émis le vœu que le processus de réconciliation soit inclusif, participatif et consultatif. «Je vous demande d’accompagner cette mission qui est complexe et délicate», a-t-il déclaré. Il a affirmé n’avoir aucune possibilité pour faire revenir Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Auparavant, le conseiller technique chargé de la jeunesse du président de la Cdvr, Karim Ouattara, a pris l’engagement d’aller chercher les Ivoiriens où qu’ils se trouvent pour les ramener sous l’arbre à palabres.
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