La méthode Ouattara
Lorsque le lecteur nous lira, le Rassemblement des Républicains, parti d’Alassane Ouattara, aura sûrement déjà été confirmé dans sa majorité absolue de 127 sièges sur 255 aux dernières élections législatives en Côte-d’Ivoire. De toute évidence, des voix s’élèveront pour protester contre “la fraude massive”. Mais dans un pays où les armes ont tonné à la suite d’une farouche opposition entre deux clans ennemis, de telles accusations sont plutôt frappées du sceau de la normalité. Comment le RDR est t-il devenu cette redoutable machine électorale qui remporte toutes les élections à laquelle elle participe ? Quel regard pouvons-nous porter sur les dix premiers mois d’Alassane Ouattara au pouvoir ?
Tous les observateurs de la vie politique en Côte-d’Ivoire le savent. Alassane Ouattara incarne deux mondes. Il est tiraillé par deux forces antagonistes qui, bien souvent, s’opposent et se neutralisent. Il ya d’un coté, celles qui l’adulent et de l’autre, celles qui le brûlent. De ce chassé-croisé de haine et de fascination, émerge une vérité politique simple et infalsifiable: L’homme est une vrai fourmi au sens « Lafontainien » du terme. Après neuf mois seulement au pouvoir, nous comprenons pourquoi, Laurent Gbagbo, avait lâché peu avant les dernières élections, cette phrase-testament, que tous les livres d’histoire retiendront: « Alassane Ouattara est brillant et travailleur ».
Le Fond Monétaire International(FMI), annonce une croissance de près de 8% pour 2012, quand la banque mondiale annonce à son tour que le point d’achèvement de l’initiative PPTE est atteint. Le vent du changement de Ouattara souffle dans tous les sens. Rien n’est oublié. Il ya qu’à voir les images lumineuses d’Abidjan pendant cette période festive pour se convaincre que le changement est là. Du front de la salubrité publique, jusqu’au pont Henri Konan Bédié, en passant par la centrale thermique de Azito et l’échangeur de la Riviéra II, les ivoiriens sont au travail. Pour le témoigner, personne mieux que l’intéressé lui-même ne pouvait mieux dire: “Mes chers compatriotes, regardez-moi droit dans les yeux, la Cote d’ivoire est au travail” Lâcha t-il avec un rien de sérénité et d’optimisme, devant le parterre d’invités, venus au lancement des travaux de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation.
Sur le front de la sécurité, l’incivisme et les frasques des FRCI, armée hétéroclite faite de repris de justice, de chasseurs traditionnels dozos et de volontaires de toutes sortes dont on a pas eu le temps de vérifier la moralité ni l’identité, s’ordonnent comme un défi entier pour le nouveau régime. Face à l’ampleur de l’incendie poste-électorale, peu importait la propreté de l’eau utilisée pour l’éteindre.
Dans l’attente donc d’une solution immédiate et définitive au crucial problème FRCI, les récentes et courageuses mesures prises par le président de la république, mettent du baume au cœur tant elles tranchent avec les pratiques d’un passé pourtant récent où le meurtre, les enlèvements et les viols étaient planifiés, exécutés et célébrés. C’était la parenthèse de triste mémoire des escadrons de la mort, de la fesci, ce syndicat estudiantin où l’on viole, égorge et pend son semblable en toute bonne foi et avec un remarquable sang froid.
Tenons-le pour sûr, le cancer FRCI ne sera pas incurable face à la série de thérapies-de-choc que prévoit le nouveau régime.
L’un des actes politiques majeurs de Ouattara a été de réussir un rapprochement avec Henri Konan Bédié. Cette réconciliation porte des dividendes multiples ainsi qu’elle consolide la paix. En outre, Alassane Ouattara a su surfer sur Les querelles intestines qui par moment, ont miné son propre parti. Elles ont toutes réçu sans bruits, des solutions efficaces et pérennes.
Les succès d’Alassane Ouattara et du RDR ne doivent rien au hasard. C’est la somme arithmétique d’une organisation presque parfaite, de son inégalable rigueur au travail, de la conviction et la passion avec laquelle il aborde chaque projet et un carnet d’adresse des plus riches au monde. Ces qualités, Alassane Ouattara les a cultivées et démontrées dans sa vie professionnelle, dans l’opposition, en exil, en prison et au pouvoir. C’est un homme qui a construit toute sa vie, sur sa crédibilité.
Même dans les liens de la captivité à l’hôtel du Golf, au milieu de toutes les allusions sarcastiques qui n’avaient cesse de le brandir comme le “Président de la républiquette du Golf-hôtel”, c’est un Alassane ouattara serein, résolument optimiste et impeccablement vêtu, qui scotché au téléphone a réussi à fédérer les opinions politiques les plus diverses à sa cause, mettant ainsi fin à un cauchemar électoral, dont le nombre de victimes affichait plus de 3000 morts à son macabre compteur. Le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Haye, certes contesté, a été mené avec le même goût du sans-faute, le même sens de la rigueur et du travail achevé. Bien évidemment, “le colis” est arrivé à bon port et dans de bonnes conditions.
Alassane Ouattara travaille non seulement pour les ivoiriens mais il met aussi les autres chefs-d’état de la sous-région au travail à travers un plan de partenariat des plus ambitieux. Économiste assaisonné, il sait mieux que quiconque que la prospérité ivoirienne ne peut prendre forme, que lorsque, nos voisins arrivent à créer eux aussi, les conditions de leur propre prospérité. C’est connu. Créer un oasis de prospérité dans un désert où il n’y a que famine et désolation, revient à étendre le désert. C’est dans ce contexte que le Conseil de l’entente renait, fort heureusement, sous la houlette de Ouattara avec un éventail de projets porteur de croissance. Il faut avoir le courage de le reconnaitre, et ceci n’a rien de politique, c’est un simple constat: Alassane Ouattara fait du bon travail.
Bonne et heureuse année à tous.
Bakus vous salue.
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