Dossier Côte-d’Ivoire: Warid Telecom peut-elle rebondir ?

Côte-d’Ivoire: Warid Telecom de retour ?

(Agence Ecofin) – Après avoir licencié il y a quelques mois la majeure partie de ses employés en Côte d’Ivoire (plus de cent), l’opérateur de télécommunications Warid Telecom, propriété d’Abu Dhabi Group, semble vouloir reprendre ses activités. C’est du moins ce qui ressort d’informations selon lesquelles la compagnie voudrait réaménager dans son siège.

Selon une source proche du dossier, les employés licenciés en août 2011 « se sont réunis en comité et ont pris un avocat ». Ils réclament toujours dix-huit mois de salaires, en plus des dommages et intérêts liés à leur licenciement, même si la direction générale de Warid Telecom semble ne leur accorder aucune attention.

Le comité des employés envisage cependant d’élargir sa lutte tant en Côte d’Ivoire que sur le plan international.

Jointes au téléphone, des sources proches de la direction de Warid Telecom ont récemment soutenu que les dirigeants de la société « s’attellent à trouver une solution amiable à ce problème ».

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DOSSIER WARID COTE D’IVOIRE

Sommaire

I. HISTORIQUE DE WARID COTE D’IVOIRE 1
II. ARRET DU PROJET ET PREJUDICES SUBIS 2
III. LIENCENCIEMENT POUR « MOTIF ECONOMIQUE » 3
IV. DEDOMMAGEMENT DU PERSONNEL 4

I. HISTORIQUE DE WARID COTE D’IVOIRE

– WARID CI, filiale du Groupe ABU DHABI, propriété du Cheick AL NAYAN, prince héritier de la famille royale d’ABU DHABI fait son entrée dans le secteur de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire en rachetant la société CELCOM (qui était en phase projet) en 2008

– WARID CI, à l’instar des autres filiales ou entités du groupe ABU DHABI, s’appuierait sur des moyens financiers très importants pour atteindre ses objectifs. D’ailleurs pour être en adéquation avec ses objectifs, et fort de ses moyens financiers, WARID CI a vu son capital porté à 30 milliards.

– WARID CI devrait être la première d’une série d’investissements prévus par le Prince en Cote d’Ivoire : Secteurs Bancaire, Assurance, Hôtellerie de luxe, Secteur pétrolier

– WARID CI, à son arrivée, avait comme objectifs de devenir leader de la téléphonie en Côte d’Ivoire malgré la forte concurrence qui prévaut, ambition fondée sur sa puissance financière et son expérience internationale dans les télécoms.

– Recrutement d’un personnel qualifié et compétent, plus de 200 employés dont environ 90% débauchés de la concurrence

– Offres salariales attrayantes supérieures aux pratiques du marché

– Assurance maladie à 100% (meilleure pratique dans le secteur d’activité)

En mars 2009, contre toute attente, arrêt subite du projet sans aucune explication après presque 2 ans de phase projet.

II. ARRET DU PROJET ET PREJUDICES SUBIS

– Mars 2009, arrêt brusque du projet

– Rapatriement progressif de la vingtaine d’expatriés pakistanais qui composait le comité de direction de l’entreprise

– Des arriérés de salaires de 6 mois en 2010 puis apurement partiel

– Mise en place d’un syndicat et des délégués du personnel pour constituer un porte-voix pour le personnel devant la tournure des évènements

– Ensuite des arriérés de 8 mois de fin 2010 à Mars 2011 payés au TOGO (compte tenu de la fermeture des banques lors de la crise postélectorale ; chaque employé, par les actions du syndicat, ayant ouvert un compte dans ce pays et s’y étant rendu par ses propres moyens pour retirer tout ou partie de ce dû).

– Suspension des avantages en nature en Décembre 2009 dont le cumul à Mars 2011 s’élevait à 13 mois. (Assurance santé, carburant, dotation téléphonique)

– Des employés réduits à « mendier » quasiment chaque mois leurs salaires malgré ce que cela comporte comme humiliation, allant jusqu’à faire un sit-in devant un établissement bancaire pour obtenir le paiement des salaires qui y avait été virés après une période de 6 mois de disette.

– Paiement de certains arriérés au guichet d’une banque de la place avec les humiliations et risques d’insécurité que cela comporte.

– Situation dramatique d’un collègue victime d’un accident et dont les soins ont été très difficiles au point où les collègues, malgré la précarité de leur situation financière, étaient obligés de lever une cotisation pour soutenir notre ami qui risquait la paralysie

– Des humiliations vécues au quotidien par les employés dans leur entourage et dans leurs familles vu qu’ils étaient réduits à vivre de l’aumône car ne pouvant plus subvenir au besoin minimum de subsistance (Nourriture, Eau, Electricité, Santé…)

– Dislocation de certaines familles dont l’un des conjoints, ne pouvant plus supporter la situation difficile, demandait la séparation.

– Dépréciation de la valeur professionnelle des employés, qui débauché de leurs précédentes entreprises compte tenu de leurs compétences, commençaient à perdre, au fil du temps, cette valeur du fait de l’inactivité.

– Aucune délégation d’Abu Dhabi ou émissaire du Prince n’a daigné venir en Cote d’Ivoire, rencontrer le personnel, le rassurer ou lui expliquer la situation réelle.

– Promesses fallacieuses de reprise du projet par le Groupe Abu Dhabi à Me DADJE, avocat de l’ex-première dame, commis par cette dernière pour négocier avec le Prince qui dut le nommer, par la suite, PCA. Tout ceci, n’eut aucune portée significative sinon empirer la situation déjà précaire du personnel littéralement éprouvé.

Les promesses de reprise des activités de WARID CI par Me DADJE a installé le personnel dans une sorte d’espérance malgré les difficultés vécues au quotidien. Espérance qui se transformera finalement en licenciement collectif pour motif économique.

III. LIENCENCIEMENT POUR « MOTIF ECONOMIQUE »

– Obtention de la licence par WARID CI (au détriment d’autres investisseurs) après avoir donné à l’Etat de Côte d’Ivoire une excellente garantie financière

– Le Groupe Abu Dhabi, propriété du prince héritier Cheick AL NAYAN dispose de moyens colossaux et compte 66 entreprises dans le monde entier dont WARID CI

– Capital social de 30 milliards de FCFA (le concurrent le plus proche ayant lancé ses activités avec un capital de 4 milliards)

– Licenciement du personnel le 31 Juillet 2011 a qui il était exigé la signature d’une clause de renoncement à toute poursuite judiciaire avant la remise des chèques des droits légaux comme si l’employeur appréhendait une telle procédure. Clause qu’aucun employé n’a signée, les chèques ont été remis, par la suite, sur instruction de l’avocat de WARID CI qui mesurait les conséquences d’une telle exigence.

– Licenciement du personnel pour « Motif économique » après plus de 2 années de préjudice semble fallacieux comme motif au vu de la puissance financière du groupe et aussi du fait que WARID CI, qui n’avait pas encore démarré ses activités, n’a subi aucune perte ou préjudice durant la crise postélectorale.

– Maintien d’une équipe de 25 personnes dont le comité de direction pour « dit-on évacuer les affaires courantes avant la liquidation définitive de l’entreprise »

– Selon le code du travail (art 16.7), constitue un licenciement pour motif économique, le licenciement opéré par un employeur en raison d’une suppression ou transformation d’emploi, consécutives notamment à des mutations technologiques, à une restructuration ou à des difficultés économiques de nature à compromettre l’activité et l’équilibre financier de l’entreprise.

– Saisine d’un avocat par le personnel aux fins d’obtenir réparation.

– Approbation par courrier de l’inspecteur du travail d’un paiement de dommages et intérêt par Warid CI au personnel licencié.

Devant le fallacieux motif de licenciement du personnel, ce dernier exige de son ex-employeur un dédommagement pour tout le préjudice subi.

IV. DEDOMMAGEMENT DU PERSONNEL

– Indemnité spéciale de départ de 18 mois de salaires conformément au maximum légal compte tenu de l’ampleur des préjudices évoqués plus haut et des difficultés rencontrées actuellement pour la réinsertion dans la vie professionnelle.

– Règlement intégral à la CNPS de toutes les cotisations sociales suspendues depuis presque 2 ans avant la mise en œuvre du licenciement collectif.

– Paiement de la compensation financière des intérims assurés par certains employés.

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