Connectionivoirienne.net | Pays-Bas
Le Néerlandais Bert Koenders, patron de l’ONUCI, présent depuis 24h aux Pays-Bas pour les fêtes de Noël, en a profité pour effectuer un passage de 30 minutes sur la Radio 1 [Première chaine publique d’actualité en terme d’audience]. C’était ce jeudi soir au micro de Margreet Reijntjes, animatrice de l’émission « Twee dingen » qui passe tous les jours ouvrables entre 20H et 20H.30. Durant cette demi-heure Koenders a parlé de sa vie au quotidien en Côte-d’Ivoire, sans aborder les questions de fonds. On peut retenir de cette apparition que le politicien social-démocrate Koenders est heureux de retrouver sa famille et ses amis, heureux aussi un court moment de ne pas avoir à affronter la chaleur «en moyenne 33 à 34 degrés». Il se dit content de retrouver une liberté de mouvements qu’il n’a pas en Côte-d’Ivoire, où il est constamment sous la protection de gardes du corps. «La situation retrouve la normalité, mais reste difficile sur le plan humanitaire et sécuritaire. C’est une expérience intéressante mais être constamment sous protection, même à mon domicile d’Abidjan n’est pas chose facile. Il m’a fallu m’y habituer ainsi qu’à la misère et aux souffrances des populations. La violence même si elle n’est pas comparable à celle durant la crise postélectorale avec des cadavres dans les rues, reste présente de façon sporadique» selon Koenders, avant de citer en exemple les dernières tueries commises par «les forces gouvernementales» à Vavoua. «La Côte-d’Ivoire est un pays très Français par la langue, le système politique, les petites manières, l’histoire. L’Afrique, un continent en pleine croissance connait d’autres habitudes» et Koenders qui a plus de 90% de son personnel non Européen a dû apprendre à s’y faire. «Le style [la culture] de management est aussi différent» affirmera-t-il. «Au Pays-Bas nous sommes plus directs dans nos contacts et plus rapides dans nos prises de décisions. Les collaborateurs n’attendent pas tout du patron. Là-bas, sans être un « dictateur » j’ai appris à donner des ordres, appris à être plus ferme. Ils attendent presque tout du patron. Il y a plus de hiérarchie dans leur système, comme en France dans les relations professionnelles. Récemment en visite dans un camp de refugiés/déplacés j’ai dû personnellement et urgemment ordonner l’évacuation de 4 malades qui, n’eut été ma présence ce jour seraient décédés. J’étais très en colère contre les responsables ONUCI de ce camp qui ont laissé les choses trainer. Je parcours le pays tout entier, surtout la région ouest. J’ai aussi appris en tant que le chef à arriver au rendez à l’heure. Ce qui n’est pas une de mes qualités comme peuvent en témoigner mes anciens collègues de parti, députés ou ministres à la Haye». Globalement on peut retenir que Koenders est en Hollande pour quelques jours ; que son retour sur Abidjan pourrait être précipité si le Conseil constitutionneltermine son travail et qu’il est appelé à aller certifier les résultats des législatives ; enfin qu’il ne rendra pas visite à Laurent Gbagbo dans sa prison de la Haye. «Je dois éviter les polémiques et une telle visite n’est pas un bon signe. Elle n’est pas opportune pour mon fonctionnement, j’ai de lourdes responsabilités. Je dois savoir rester indépendant. Gbagbo n’est plus sous la responsabilité de l’ONUCI» argumentera Bert Koenders.
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