Ultimatum du chef de l’Etat : De hauts responsables en sursis
Ceux qui connaissent bien Alassane Ouattara mesurent son courroux à l’aune de la gravité des récentes dérives des Frci. Le chef de l’Etat a tenu une réunion en urgence, avant-hier, et quand bien même aucun responsable civil ou militaire n’a été débarqué, il n’en demeure pas moins que l’éventualité d’une mesure de limogeage visant certaines personnalités reste entière. Ministres et chefs militaires à qui incombe la responsabilité de la sécurité- s’ils ne jouent pas leur carrière- peuvent se faire quelques soucis quant à leurs présentes fonctions.
En créant les « Frci », le chef de l’Etat était probablement loin d’imaginer que l’appellation serait, aujourd’hui, à ce point, ternie : des éléments des Frci sont quotidiennement cités dans des exactions au grand dam de populations pas tout à fait remises de la terrible crise post-électorale. Le numéro 1 ivoirien en a par-dessus la tête des dérives répétées de son armée. Juillet 2011, il était monté au créneau à travers une sévère mise en garde : « Police, Douane, Eaux et forêts, assainissez vos rangs en mettant sans délai un terme aux perquisitions arbitraires, pillages, barrages non autorisés et autres exactions de toutes natures contre les populations, les opérateurs économiques, les diplomates, les touristes (…). Je tiens au strict respect de ces instructions et je dois dire très franchement que vous endosserez seuls, la responsabilité des agissements de vos hommes. Vous devez instaurer rapidement la discipline, le respect de l’autorité et de la hiérarchie ». Entre juillet et décembre 2011, il semble que les choses n’aient pas notablement évolué. De quoi provoquer la colère du locataire du palais présidentiel. Première cible : les gradés de l’armée et leurs supérieurs- ici les ministres. Il faut croire que les fêtes de fin d’année ne soient pas gâchées pour certains responsables.
Kisselminan COULIBALY
Soir Info
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