Par Jean Paul BWANA
Ce beau vieux temps de la grandeur de l’ex Zaïre et où de partout, des personnalités se bousculaient à travers le monde pour venir saluer la main du maréchal Mobutu n’est plus qu’un vieux souvenir. Joseph Kabila a prêté serment ce mardi à Kinshasa en l’absence de ses chefs collègues chefs d’Etat des pays voisins. Mêmes les plus immédiats ont chacun préféré regarder la cérémonie sur le petit écran, que de s’exposer à côté de celui dont la légitimité est mise en cause.
Beaucoup d’analystes attendaient de voir si la position d’Etienne Tshisekedi allait jouer sur la participation à cette importante cérémonie de prestation de serment du président d’un des pays africains les plus riches en potentiels naturels et en ressources humaines. C’est en pareille situation que généralement l’on apprécie les vrais amis et ceux qui vous applaudissent juste pour vous faire plaisir.
Que déjà les principaux partenaires traditionnels de la Rd CONGO avaient annoncé les couleurs en ne reconnaissant pas la régularité de ces dernières élections, surtout les résultats tels que proclamés par la fameuse CENI.
Le cardinal Laurent Mosengwo a lui carrément quitté le sol congolais la veille de toutes ces cérémonies, peut être les plus fanatiques du régime argueraient d’une coïncidence de calendriers ! Mais les gens sérieux savent que ce sont de signes qu’il faut interpréter avec beaucoup de rigueur.
L’ex colonisateur belge dont la présence à Kinshasa du ministre des affaires étrangères avait été annoncée avec pompe auparavant, a fini par rentrer dans les rangs. Pas question pour le nonko (entendez oncle, comme on appelle les belges dans l’ex Congo-Belge) de violer la position de l’Union Européenne qui ne reconnaît pas la légalité de ces dernières élections remises en cause par Etienne Tshisekedi.
Déjà l’ambiance de terreur qui plane sur la capitale Kinshasa, désormais entourée par des chars des combats, ne rassure pas du tout. Le mot d’ordre d’Etienne Tshisekedi a eu des échos même à l’étranger. Personne ne pouvait être sûre que cette journée allait bien se passer.
Le peuple congolais lui même dans sa grande majorité ne se sent pas du tout concerné par ces élections dites de la honte et que même Joseph Kabila lui même a eu finalement à fustiger.
L’on peut dans ces conditions se demander au juste à quoi aurait réellement servi cette cérémonie qui semble être boudée par la plupart des capitales africaines et occidentales !
Interrogé par les médias périphériques, Albert Moleka, directeur de cabinet du président Etienne Tshisekedi, a fait part de la réaction d’un ambassadeur accrédité à Kinshasa et qui a justifié sa présence à la cérémonie par crainte d’être déclaré ’’personna non grata’’.
Voilà là où l’entêtement politique peut conduire. Une élections présidentielle qui aurait pu servir de modèle en Afrique fait tourner ce pays en bourrique. D’aucuns cogitent déjà sur la journée de vendredi prochain, jour de la prestation du serment par le président Etienne Tshisekedi.
Une publication de Awazi Kasele
Une investiture de la honte : tous les invités chef de l’ Etat, à l’exception de Robert Mugabe, ont boudé la cérémonie. Ce qui reste du pouvoir en place s’était pourtaant employé à décorer la ville caressant ainsi l’espoir de recevoir des visiteurs de marque. Fiasco : personne parmi les Chefs de l’Etat annoncés n’a daigné faire le déplacement. On ne v vient pas fêter, honorer un ami dans une ambiance morose, dans une ville en état de siège. C’est là où E. Tshisekedi a marqué une seconde victoire aptès celle des urnes. Il s’agit de la victoire de la bataille des communiqués. » Lundi ou mardi, je vais donner mon mot d’ordre à la population » a dit le Président élu, depuis sa résidence de Limété. Il ne fallait pas d’avantage pour que les invités entendent par là l’annonce de l’ éventuel embrasement de la RD Congo. Par respect au Président sortant, l’on se contentera de dépêcher des ministres si pas des ambassadeurs ( occidentaux).
Voici ce que nous avons pu lire de la synthèse du » Fouineur » de ce matin.
« L’unique chef d’État invité présent à la cérémonie d’investiture était le Zimbabwéen Robert Mugabe (…) Etienne Tshisekedi (…) Ce dernier a dès le début rejeté les résultats du scrutin du 28 novembre (…) et a annoncé qu’il voulait prêter serment « devant le peuple » vendredi au stade de Martyrs de Kinshasa. Invités mais absents, une douzaine de chefs d’État africains étaient représentés par leur Premier ministre (Gabon, Rwanda, Tanzanie), le président de l’Assemblée nationale (Centrafrique) ou des ministres (Congo-Brazzaville, Afrique du Sud, Angola, Burundi, Tchad…) ».
Comme on pourra le constater, c’est la nuit qui augure les premiers pas suivant l’autoproclamation de Joseph Kabila aux fonctions de Président de la République. On constatera également que E. Tshisekedi bénéficie d’une tribune qui lui vaut une audience loin des frontières nationales.
http://journalchretien.net/21182-Etienne-Tshisekedi-reussit-a-isoler-Joseph-Kabila?lang=fr
Les commentaires sont fermés.