Alors que l’Euro se trouve malmené sur le marché des devises, un autre débat commence à émerger dans les coulisses des économistes africains. Cette confrontation intellectuelle tourne autour d’une éventuelle réévaluation du Franc CFA. D’où vient encore cette nouvelle trouvaille ? Sur quoi s’appuie-t-on pour développer une telle thèse ? Cette initiative sera-t-elle vraiment bénéfique aux pays utilisateurs de cette monnaie ? Analyse.
De nombreux observateurs craignaient que les pays utilisateurs du Franc CFA ne cèdent à une nouvelle dévaluation, vu la baisse drastique de la parité Euro-Dollar depuis l’amplification de la crise des dettes souveraines en Europe. Lors de la récente rencontre tenue à Abidjan entre la BCEAO et la BEAC, promesse a été faite à toute l’opinion internationale que la dévaluation du Franc CFA n’était pas pour le moment une question à l’ordre du jour. Les autorités gouvernementales ont confirmé qu’une dévaluation du Franc CFA est impossible à l’heure actuelle. Alors, économiquement parlant s’il n’y a pas dévaluation du CFA face à la chute constante de l’Euro, peut-il y avoir une réévaluation de notre monnaie ?
L’argumentaire des partisans de la réévaluation de Franc CFA
Au vu de la persistance de la décadence de la parité Euro-Dollar et face aux belles perspectives économiques qui se dessineraient pour l’ensemble de la zone Franc l’année prochaine, un nouveau débat commence à émerger parmi les économistes. On parle de plus en plus de la nécessité de réévaluer le Franc CFA. C’est-à-dire qu’en lieu et place de la cotation fixe de 1euro=655.957 FCFA, on pourrait désormais avoir par exemple la parité 1 euro = 500 FCFA. Ce qui signifie que le franc CFA va augmenter en valeur en comparaison à l’euro. Mais sur quel fondement repose un tel développement? L’argument principal qui est brandit par les défenseurs de cette thèse est que la baisse de l’euro face au dollar américain pourrait être un handicap pour les économies des pays africains de la zone CFA.
L’arrimage fixe existant entre l’euro et le Franc CFA fait que l’euro entraine également dans sa chute, la cotation du Franc CFA face aux autres devises. Or, selon ces économistes, il y a une réelle contradiction entre cette chute du franc CFA et les perspectives de croissance qui sont anticipées par nos banques centrales. Normalement, un pays qui est en bonne santé financière ne dévalue pas sa monnaie, mais au contraire, sa monnaie augmente en valeur face aux autres devises. Il est tout à fait normal que la cotation euro-dollar baisse, mais il est totalement contradictoire selon ces économistes, que le Franc CFA régresse, alors que les perspectives économiques pour les mois à venir sont bonnes. Un taux de croissance de 6% est anticipé pour la zone UEMOA l’année prochaine par la BCEAO. Face donc à tout cela, ce groupe d’intellectuel opte pour une légère réévaluation du Franc CFA pour pallier ce handicap causé par l’euro.
Les dangers de cette initiative monétaire
De l’autre bord, les réfractaires à cette théorie de réévaluation jugent avantageux cette baisse sensible de l’euro, car elle occasionne de façon invisible une dévaluation compétitive du Franc CFA. C’est-à-dire que, le renforcement du dollar USD face à l’euro favorise la commercialisation des produits d’exportation en provenance de la zone Franc. Du coup, cette chute de l’euro est une opportunité pour les pays de la zone franc d’accroitre leurs recettes d’exportations. Ces intellectuels battent en brèche la théorie de la réévaluation du Franc CFA qui selon eux sera un gros obstacle pour la perception des recettes d’exportations qui constituent des postes importants dans la mobilisation des ressources budgétaires de plusieurs pays de la zone Franc. C’est vrai qu’une réévaluation du Franc CFA serait une belle occasion pour favoriser les opérations d’importations menées depuis nos pays africains, mais…
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La Tribune de l’Economie
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