15 décembre 2010 – 15 décembre 2011 ; cela fait 12 mois jour pour jour que l’Union Européenne a imposé des sanctions économiques et financières aux ex-dirigeants en Côte d’Ivoire, au plus fort de la crise post-électorale. Pour contraindre l’ex-président de la République, Laurent Gbagbo et son gouvernement d’alors à céder le pouvoir, lors de son bras de fer contre le président Alassane Ouattara donné gagnant du scrutin du 28 novembre 2010, les Etats Européens ont décidé d’une série de restrictions, qui vont jusqu’au gel des avoirs de tenants du pouvoir déchu, ainsi que l’interdiction de voyager sur le continent pour une durée d’un an. Bien entendu, le temps que la situation se normalise.
La crise post-électorale ayant pris fin par l’installation du président Ouattara dans son fauteuil, les sanctions économiques et financières ont été aussitôt levées. Les transactions financières, les exportations et les importations bloquées entre la Côte d’Ivoire et le reste du monde ont repris depuis plusieurs mois. Toutefois, les avoirs des ex-dirigeants, pour la plupart en cavale dans des pays voisins ou détenus dans des prisons ivoiriennes au Nord, restent encore sous le coup de la décision de Bruxelles. Idem pour la restriction sur les voyages. Le terme de ces restrictions prenant fin, aujourd’hui, l’on pourrait déduire que les pontes et autres personnalités de l’ancien régime recouvrent tous ces droits perdus du fait de la crise terminée. Joint pour en savoir davantage, un membre de la commission de l’Union européenne à Abidjan s’est montré plutôt réservé sur le sujet. Notre interlocuteur a indiqué, de façon pragmatique, qu’il n’existe »quasiment » plus de raison, du côté de l’UE, de reconduire les sanctions liées au gel des avoirs et à l’interdiction de voyager dans son espace. Mais, il n’a pu confirmer la prise de la décision par Bruxelles, même si la question, a-t-il indiqué est à l’ordre du jour. La décision de levée de ces sanctions sera-t-elle pour aujourd’hui? Toujours est-il que passé ce jour, fin de l’échéance fixée, les concernés devraient, en principe, jouir de leurs biens de leur plein droit et d’aller et venir en Europe, sauf si une décision contraire venait à proroger les délais des restrictions à eux imposés. Voilà qui ouvre grand les oreilles vers Bruxelles pour savoir ce qui va être décidé. Une décision qui pourrait avoir une influence sur la détention des mis en cause, dont une audience de mise en liberté est annoncée dans les jours à venir. Y a-t-il un »cadeau » de fin d’année dans l’air pour ces prisonniers et exilés LMP? En tout cas, quelque chose de semblable se murmure, qui pourrait contribuer, au lendemain des élections sans l’opposition, à décrisper un tant soit peu l’atmosphère et donner un coup de fouet à l’élan de réconciliation en cours.
F.D.BONY
L’Inter
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