Par Loucoumane Coulibaly
ABIDJAN (Reuters) – Une coalition de partis politiques proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui avait appelé dans un premier temps au boycott des élections législatives est revenue sur sa décision et participera au scrutin de dimanche.
Le secrétaire général du Front populaire ivoirien, Sylvain Miaka Ouretto. Le FPI, coalition de partis proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, a décidé de participer aux élections législatives de dimanche, dont il réclamait jusqu’à lors le boycott.
Cette décision, qui devrait apaiser les tensions pré-électorales, constitue un enjeu supplémentaire pour le président Alassane Ouattara qui a promis de réconcilier le pays après la guerre civile qui a suivi l’élection présidentielle entre décembre 2010 et avril 2011.
« Nous avons le sentiment que le gouvernement souhaite poursuivre le dialogue », a déclaré tard lundi soir Dehoua Serie, le porte-parole de la coalition qui inclut le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ancien chef d’Etat. « Nous pensons que nous devons participer à l’élection. »
La guerre civile, qui s’est déclenchée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle, a fait 3.000 morts et plus d’un million de déplacés.
Laurent Gbagbo, capturé en avril puis assigné à résidence à Korhogo, dans le nord du pays, a été transféré la semaine dernière à La Haye et a comparu pour la première fois lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) où il est poursuivi pour crimes contre l’humanité pendant la guerre civile.
Le Front populaire ivoirien (FPI) avait annoncé fin octobre le boycott du scrutin pour protester contre le maintien en détention de Laurent Gbagbo et l’insécurité qui menace selon lui l’équité du scrutin.
« Nous sommes complètement pour les élections, mais il ne faut pas y aller juste pour légitimer un pouvoir », expliquait alors Sylvain Miaka Ouretto, ancien député du FPI.
Les législatives du 11 décembre doivent doter la Côte d’Ivoire de son premier parlement légitime depuis 2005 et sont censées poursuivre le retour à la normale dans un pays longtemps privé d’élections – le scrutin présidentiel de l’année dernière aurait normalement dû se tenir en 2005.
Les candidatures ont été déposées et enregistrées il y a plus de deux semaines. La commission électorale a recensé 1.182 candidats inscrits pour 255 sièges, parmi lesquels des membres du FPI qui ont fait enregistrer leur candidature au titre d’indépendants.
Quelque 25.000 membres des forces de sécurité, soutenus par des casques bleus des Nations unies, veilleront au bon déroulement du scrutin.
avec Richard Valdmanis; Marine Pennetier et Henri-Pierre André pour le service français
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