Parade spectaculaire que celle qui a été donnée de voir au monde entier de voir hier lundi, O5 décembre 2011, dans la salle d’audience de la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale. A l’affiche, la première comparution de Laurent Gbagbo, ex-Chef d’Etat de la République de Côte d’Ivoire devant les juges de la CPI. Comme il fallait s’y attendre, cette première comparution d’un ancien Chef d’Etat ivoirien a d’évidence, cristallisé toutes les énergies psychologiques des Africains, notamment ceux, issus de l’Afrique digne. Et qui n’ont pas voulu se laisser compter l’évènement du siècle. L’audience elle-même débute à 13H, heure locale, avec l’entrée en scène de Me. Silvia Fernandez de Gurmendi, présidente du tribunal à la Cour, qui va dans un premier temps, demander à Laurent Gbagbo de se présenter à l’auditoire et, ensuite va l’interroger pour savoir s’il avait été informé des charges qui sont retenues contre lui, les conditions de sa remise à la CPI, puis celles de sa détention à la Haye et enfin, celles de son transfèrement dans ce quartier pénitentiaire de la cour pénale internationale. En réalité, ces différentes questions, comme si Laurent Gbagbo s’y attendait, lui ont servi d’occasion pour surprendre le monde entier. Avec la maitrise du verbe et la sérénité légendaire qui le caractérise en pareille situation, Koudou Gbagbo Laurent, a servi la vérité à Silvia Fernandez de Gurmendi. La juge qui croyait ainsi se trouver en face d’un vulgaire criminel ivoirien, s’est très tôt ravisée. En face d’elle, était donc Laurent Gbagbo. L’homme qui, dans un speech magistral pour une si petite audience, se laissait découvrir avec admiration. Visage rayonnant, regard impérial et en coin, un sourire de malabar, le prisonnier du couple Sarko-Ouattara a averti. « Nous irons bien jusqu’au bout. » Une phrase qui situe sur la longueur du périple juridico-politique que va connaitre cette affaire à la Haye. A toutes les questions qui lui ont été posées, des réponses ont été données. Sans rancune, ni haine. Même si, a-t-il précisé, il subit ce qu’il n’a jamais été capable servir à ses adversaires. Et quand la présidente du Tribunal lui demande s’il parlait correctement le français, Laurent Gbagbo répondra par l’affirmative tout en précisant son sentiment de regret. « Oui, je ne parle que le français, malheureusement ». L’Argentine, Silvia Fernandez de Gurmendi qui, sans s’en rendre compte, s’est laissée embourbée psychologiquement par l’explication de Laurent Gbagbo n’en finissait pas d’acquiescer. Si ce n’est pas par la bouche qu’elle marquait son étonnement, c’est par les bras ou, quelque fois, par le regard. A vrai dire, elle a été surprise par les conditions de détention, du reste illégales auxquelles Gbagbo était confronté. Toutefois, elle ne s’éloignait pas du dossier. A l’interverse, le procureur de la cour pénale internationale, Louis O’Campo n’en pouvait pas d’assister longtemps à cette audience. La raison, personne ne l’ignore, les révélations de Laurent Gbagbo sur son transfèrement à la Haye, la mascarade bien orchestrée par lui, la justice ivoirienne et le régime d’Abidjan mettaient à nue, le visage hideux de l’homme. Louis O’Campo est resté tête baissée. Les doigts entrelacés et les pieds dansant au rythme de la gène. Tout au long de l’audience, et surtout pendant l’explication à tonalité pathétique de Laurent Gbagbo relative à sa détention et son transfèrement humiliants à la Haye, Louis O’Campo qui a fait la pluie et le beau temps lors de son bref séjour en terre ivoirienne est subitement devenu petit, non seulement dans le regard, mais aussi petit dans ses souliers. Rappelons que Laurent Gbagbo a été arrêté par la CPI pour sa responsabilité pour crime contre l’humanité en tant que coauteur indirect de meurtres, de viols et de violences sexuelles, d’autres actes de persécution et d’autres actes inhumains. Pour Gbagbo, avec ce procès, il est prêt à aller jusqu’au bout.
Simplice Zahui
Sérénité, émotion et honte sur le plateau de la CPI
Parade spectaculaire que celle qui a été donnée de voir au monde entier de voir hier lundi, O5 décembre 2011, dans la salle d’audience de la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale. A l’affiche, la première comparution de Laurent Gbagbo, ex-Chef d’Etat de la République de Côte d’Ivoire devant les juges de la CPI. Comme il fallait s’y attendre, cette première comparution d’un ancien Chef d’Etat ivoirien a d’évidence, cristallisé toutes les énergies psychologiques des Africains, notamment ceux, issus de l’Afrique digne. Et qui n’ont pas voulu se laisser compter l’évènement du siècle. L’audience elle-même débute à 13H, heure locale, avec l’entrée en scène de Me. Silvia Fernandez de Gurmendi, présidente du tribunal à la Cour, qui va dans un premier temps, demander à Laurent Gbagbo de se présenter à l’auditoire et, ensuite va l’interroger pour savoir s’il avait été informé des charges qui sont retenues contre lui, les conditions de sa remise à la CPI, puis celles de sa détention à la Haye et enfin, celles de son transfèrement dans ce quartier pénitentiaire de la cour pénale internationale. En réalité, ces différentes questions, comme si Laurent Gbagbo s’y attendait, lui ont servi d’occasion pour surprendre le monde entier. Avec la maitrise du verbe et la sérénité légendaire qui le caractérise en pareille situation, Koudou Gbagbo Laurent, a servi la vérité à Silvia Fernandez de Gurmendi. La juge qui croyait ainsi se trouver en face d’un vulgaire criminel ivoirien, s’est très tôt ravisée. En face d’elle, était donc Laurent Gbagbo. L’homme qui, dans un speech magistral pour une si petite audience, se laissait découvrir avec admiration. Visage rayonnant, regard impérial et en coin, un sourire de malabar, le prisonnier du couple Sarko-Ouattara a averti. « Nous irons bien jusqu’au bout. » Une phrase qui situe sur la longueur du périple juridico-politique que va connaitre cette affaire à la Haye. A toutes les questions qui lui ont été posées, des réponses ont été données. Sans rancune, ni haine. Même si, a-t-il précisé, il subit ce qu’il n’a jamais été capable servir à ses adversaires. Et quand la présidente du Tribunal lui demande s’il parlait correctement le français, Laurent Gbagbo répondra par l’affirmative tout en précisant son sentiment de regret. « Oui, je ne parle que le français, malheureusement ». L’Argentine, Silvia Fernandez de Gurmendi qui, sans s’en rendre compte, s’est laissée embourbée psychologiquement par l’explication de Laurent Gbagbo n’en finissait pas d’acquiescer. Si ce n’est pas par la bouche qu’elle marquait son étonnement, c’est par les bras ou, quelque fois, par le regard. A vrai dire, elle a été surprise par les conditions de détention, du reste illégales auxquelles Gbagbo était confronté. Toutefois, elle ne s’éloignait pas du dossier. A l’interverse, le procureur de la cour pénale internationale, Louis O’Campo n’en pouvait pas d’assister longtemps à cette audience. La raison, personne ne l’ignore, les révélations de Laurent Gbagbo sur son transfèrement à la Haye, la mascarade bien orchestrée par lui, la justice ivoirienne et le régime d’Abidjan mettaient à nue, le visage hideux de l’homme. Louis O’Campo est resté tête baissée. Les doigts entrelacés et les pieds dansant au rythme de la gène. Tout au long de l’audience, et surtout pendant l’explication à tonalité pathétique de Laurent Gbagbo relative à sa détention et son transfèrement humiliants à la Haye, Louis O’Campo qui a fait la pluie et le beau temps lors de son bref séjour en terre ivoirienne est subitement devenu petit, non seulement dans le regard, mais aussi petit dans ses souliers. Rappelons que Laurent Gbagbo a été arrêté par la CPI pour sa responsabilité pour crime contre l’humanité en tant que coauteur indirect de meurtres, de viols et de violences sexuelles, d’autres actes de persécution et d’autres actes inhumains. Pour Gbagbo, avec ce procès, il est prêt à aller jusqu’au bout.
Simplice Zahui
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