« Madame, c’est l’armée française qui a fait le travail avec 50 chars et des hélicoptères… »

La Haye – Connectionivoirienne.net

Lors de sa première audition par la CPI, l’ancien président ivoirien a mis en cause les autorités françaises, ses conditions de détention à Korhogo et ses conditions de transfèrement depuis Korhogo à La Haye. Laurent Gbagbo était ce lundi en face de la Cour pénale internationale. Durant l’audience, qui a duré moins d’une trentaine de minutes, l’ancien président de la Côte d’Ivoire s’est vu confirmer les charges retenues contre lui. Il est soupçonné d’être « coauteur indirect » de crimes contre l’humanité lors des violences postélectorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

Photo Connectionivoirienne.net

« Les conditions de détention sont correctes ».

Prenant la parole après avoir décliné son identité, Laurent [Koudou] Gbagbo s’est exprimé pour la première fois devant les juges de la CPI. « Je ne parle malheureusement que Français madame. Les conditions de détention à la Haye sont correctes. Elles sont normales », a-t-il jugé, pour indiquer par la suite: « mais ce sont mes conditions d’arrestations et de transfert en Hollande qui le sont moins. J’ai été arrêté le 11 avril sous les bombes françaises. Durant ma détention à Korhogo, je ne savais le temps qu’il faisait dehors que lorsqu’il pleuvait », a lancé Laurent Gbagbo, 66 ans. « C’est l’armée française qui a fait le travail avec plus de 50 chars français autour de ma résidence », a-t-il ajouté avant d’enfoncer le clou : « Je n’ai su que le mardi dernier que je venais à la Haye, après une audience à Korhogo alors que je pensais qu’on me raccompagnait à ma résidence surveillée, en route mon chauffeur me dit qu’on m’amenait à Abidjan… Je suis arrivé ici juste avec un pantalon et une chemise » C’est un Laurent Gbagbo bien portant, , un homme poli, qui est apparu devant les juges. Il a paru bien informé sur les procédures contre lui. Un petit brin d’émotions est paru sur son visage, lorsqu’il racontait la mort de Tagro Désiré, son fils [Michel] et son médecin personnel Dr. Blé [maintenu en détention à Korhogo], battus lors de leurs arrestations. « Je pensais que le Dr. Blé allait rendre l’âme après la bastonnade qu’il a subie ».
L’audience de confirmation des charges, étape préalable à la tenue d’un éventuel procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité, débutera le 18 juin 2012 [après la présidentielles française et le départ d’Ocampo, Ndlr] ont annoncé les juges de la CPI durant ce premier entretien avec l’ex-chef d’État ivoirien. Écroué mercredi dernier à La Haye, Laurent Gbagbo, 66 ans, est le premier ex-chef d’État remis à la CPI. Des élections législatives sont prévues le 11 décembre en Côte-d’Ivoire.

Bonne affluence des supporters

A noter enfin, la présence remarquée des supporters de Laurent Gbagbo à cette première audience. Venus de Paris, de Bruxelles, mais aussi de Suisse, de Hollande et même d’Abidjan ce beau monde a surpris en entonnant de façon spontanée l’Abidjanaise [hymne national], poussant Laurent Gbagbo à jeter un coup d’œil vers le 3e étage, réservé au public hors officiels. Les partisans de Laurent Gbagbo se sont redonnés rendez-vous à manifester samedi prochain devant la CPI, selon un communiqué reçu de M. Christian Casimir, membre de la coordination des Patriotes ivoiriens en Hollande.

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