A la veille des législatives 20011, l’Observatoire de la liberté de la pesse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED) lance un appel aux journalistes ivoiriens pour une couverture professionnelle des échéances électorales du 11 décembre, deuxième étape des élections de sortie de crise.
L’Olped attire l’attention des professionnels de la communication sur trois points essentiels :
– d’abord, les nombreux manquements à l’éthique et la déontologie (incitation au tribalisme, au racisme et à la xénophobie ; incitation à la révolte et à la violence ; injures ; anti confraternité ; apologie de la guerre ; incitation au fanatisme religieux ; etc.) commis par l’ensemble des journalistes et médias ivoiriens : 8746 fautes de 1995 à 2003 (statistiques du monitoring quotidien de l’Olped) qui, pour une large part, permettent de comprendre la mauvaise presse de la presse ivoirienne ;
– ensuite, la défiance de plus en plus forte des usagers des médias. Par leurs sanctions négatives, ils tirent la sonnette d’alarme. De 2001 à 2005, les journaux ivoiriens ont perdu 8 millions d’achats d’exemplaires. Aujourd’hui, selon les derniers chiffres du distributeur principal de la presse ivoirienne, sur 200 000 exemplaires de journaux mis en vente quotidiennement par au moins une vingtaine de titres, 50% c’est-à-dire 100 000 exemplaires ne s’achètent pas. La paupérisation des populations, l’analphabétisme, le trop grand nombre de journaux sur un marché étriqué…ne suffisent pas à expliquer cette « descente aux enfers » aux allures de faillite ;
– enfin, la communauté internationale. Comme l’Olped depuis 16 ans, elle a, à travers les différents accords sur la crise sociopolitique ivoirienne, régulièrement et douloureusement, scandé la responsabilité des professionnels de la communication (au sens de la loi de décembre 2004) dans la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire.
Toute période électorale en Côte d’Ivoire est un terreau particulièrement fertile pour des dérives et dérapages inquiétants des journalistes et des médias. La présidentielle 2010 a fait 3000 morts. Les journalistes et les médias ivoiriens portent une part de responsabilité dans cette tragédie nationale. Les législatives 2011 se tiennent dans une période encore difficile. Mais l’anti professionnalisme n’est pas une fatalité et les journalistes ivoiriens peuvent et doivent retrouver le chemin d’une pratique professionnelle respectueuse de l’éthique et de la déontologie journalistiques. L’Olped les y exhorte et en appelle à leur sens de la responsabilité sociale.
Abidjan le 28 novembre 2011
Pour le Bureau exécutif
Le président
Zio Moussa
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