L’ancien chef de l’Etat ivoirien a été transféré, le 29 novembre 2011, à la Cour pénale internationale (Cpi), à La Haye. Une décision qui sonne comme le tocsin dans le camp Ouattara.
Le transfèrement de Laurent Gbagbo, ancien chef de l’Etat ivoirien à La Haye, au delà des sentiments ressenties par certains militants pro-Ouattara, suscite de grosses interrogations dans le camp de l’actuel président de la République, Alassane Ouattara. Si l’on s’en tient aux promesses faites par le chef de l’État lui-même relatives à l`impartialité qu’il veut imprimer au règlement de cette crise. En effet, il promet qu`il sera intransigeant dans sa lutte contre l’impunité. « Les auteurs de crimes seront poursuivis quel que soit leur bord. Il n`y aura pas de discrimination, pas de protection. La justice sera la même pour tous », avait insisté Alassane Ouattara à l`occasion de son récent séjour à Lomé. Une position du chef de l’Etat qui n`a pas varié d’un iota depuis sa prise officielle de fonction après le chute, le 11 avril 2011, de son prédécesseur. Partout, il a été interrogé sur la question, le président Ouattara a été très clair. L’épée de la Justice s`abattra de manière impartiale sur tous ceux qui ont commis des crises contre le peuple de Côte d’Ivoire. Evidemment, dans le camp adverse mais aussi dans son propre camp. Une position ferme qui trouble le sommeil de certains proches nommément accusés, par des organisations internationales des droits de l`Homme d`être auteurs d’exactions et de crimes contre l`humanité. L’on se souvient, par ailleurs, que le président Ouattara avait mis en garde des responsables de la grande muette qu`ils pourraient répondre de violations de droit de l`Homme commis par leurs éléments. Il en va de même pour Luis Moreno- Ocampo. En effet, le procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) abonde dans le sens de l`impartialité dans la conduite de son enquête. Une option qu`il a réaffirmée lors de son dernier passage sur les bords de la lagune Ebrié à la mi-octobre 2011. Il avait ajouté que 3 à 6 personnalités étaient visées dans un premier temps. Sûr qu`elles n`appartiennent pas toutes au camp Gbagbo. Puisque les deux camps ont été épinglés par des organisations internationales de droits de l’Homme de graves exactions. Les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) ont été indexées et des chefs de guerre accusés. Selon des sources diplomatiques, des chefs de l’ex-rébellion, seraient dans le viseur de Luis Moreno-Ocampo et sont susceptibles d`être inculpés par la Cpi de crimes de guerre et/ou crimes contre l`humanité. Le transfèrement de Laurent Gbagbo ouvre alors la boîte de pandore qui pourrait emporter des fidèles de Ouattara. « Justice sera faite pour les victimes ivoiriennes de crimes commis à grande échelle : M. Gbagbo est le premier à devoir rendre compte de ses actes. Il ne sera pas le dernier », a affirmé Luis Moreno-Ocampo, dans un communiqué.
Jonas BAIKEH
Soir Info
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