La France n’a eu de cesse, depuis les années post-coloniales, de manœuvrer en vue de maintenir sa domination sur les états d’Afrique francophone. La répression systématique de toutes tentatives velléitaires de sortir du giron de l’ancienne puissance coloniale a atteint son paroxysme ce triste et mémorable lundi 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire. Ce jour-là, en effet, l’armée Française, l’une des plus puissantes du monde, prétextant un conflit électoral en Côte d’Ivoire et à la suite d’un déluge de feu apocalyptique sur sa résidence, procédait à l’arrestation du président Laurent Gbagbo pour ensuite le livrer à la rébellion ivoirienne. La France, pays des lumières et des droits de l’homme, ne s’est bien évidemment pas contenté de capturer et de livrer le président Laurent Gbagbo, mais a bien pris soin d’immortaliser l’événement en publiant ce même soir de la tragédie, des images humiliantes et hautement dégradantes du couple présidentiel, de sa famille et de ses collaborateurs. Ce lundi 11 avril 2011, la France n’a donc pas seulement commis une forfaiture et un crime, elle a voulu tuer en nous notre aspiration à la démocratie et à la liberté.
Aussi bien au Togo, en Côte d’Ivoire que dans bien d’autres pays Africains, les méfaits de la politique africaine de l’ancienne puissance coloniale provoque indignation et révolte. C’est pour dénoncer cette inacceptable caporalisation de leurs pays que de dignes fils de l’Afrique s’organisent. Ainsi, un groupe d’Ivoiriens et de Togolais vivant aux Pays-Bas et respectivement regroupés au sein du CADSCI-Hollande (Comité d’Actions pour la Défense de la Souveraineté de la Cote d’Ivoire) et le CRI-TD (Cercle de Réflexion et d’Initiatives pour un Togo Démocratique) ont-il décidé de désormais joindre leurs efforts. Cette structure naissante a vocation à regrouper toutes les organisations de résistance patriotique à caractère politique des diasporas d’Afrique francophone vivant aux Pays-Bas.
A cet effet et afin de mieux comprendre les dessous des manœuvres de déstabilisation des états Africains et singulièrement le cas de la Cote d’Ivoire, Mr Guy Labertit (socialiste, militant politique français et écrivain, acquis à la cause des peuples africains) a été invité à prononcé une conférence à Amsterdam ce samedi 26 novembre 2011 sur le thème du coup d’état ourdi par la France en Côte d’Ivoire. Le succès conférence a été largement au-delà des espérances des organisateurs. Pendant une heure d’horloge, Mr Guy Labertit a décortiqué la grave crise artificiellement créée par la France. Depuis le coup d’Etat manqué de 2002 qui s’est soldé par la partition du pays, après s’être mué en rébellion, en passant par les pourparlers inter-ivoiriens de Lomé, Johannesburg, Linas Marcoussis, Kléber et afin Ouagadougou, le conférencier a expliqué par le menu détail, le mode opératoire du complot Français contre Laurent Gbagbo et la Côte d’Ivoire. Cette Conférence fût aussi l’occasion de faire la connaissance de Mr Dominique Zoumaro. L’ancien ministre de l’enseignement du gouvernement Koffigoh contraint à l’exil depuis 1997 pour échapper à la barbarie de la soldatesque de Gnassingbé Eyadema, nous a fait une brillantissime intervention. Déplorant, entre autres, des complicités africaines dans la déstabilisation de nos pays et notamment dans le coup d’état en Cote d’Ivoire, il a dit son immense espoir dans notre génération.
Au sortir de cette conférence riche en enseignement et au regard du contenu des interventions des différentes communautés Africaines présentes, un constat implacable s’impose:
L’époque de l’empire Romain où les peuples se contentaient de pain et de jeux est révolue. Aujourd’hui, en plus de la prospérité économique, l’aspiration à la liberté et à la démocratie déterminent nos choix. Alassane Ouattara aura donc beau agiter le miroir aux alouettes à Abidjan en s’accaparant et finalisant les projets entrepris naguère par Laurent Gbagbo, il suscitera encore et toujours méfiance, colère, et répulsion là où Laurent Gbagbo suscitait lui, amour, bonheur, cohésion et acceptation.
Une correspondance particulière de Christian Casimir LIGUÉ
Le Journal de Connectionivoirienne.net
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