Les populations de Kongasso-Kounahiri s’interrogent. Elles veulent savoir si le Conseil constitutionnel a dit le droit en rejetant la candidature de Toité Souhalio (indépendant). La jeunesse, les femmes et la chefferie traditionnelle menacent de boycotter le scrutin législatif du 11 décembre si le candidat de leur choix n’est pas rétabli dans ses droits. Les faits.
Par décisions N°CI-2011-EL-54/18-11/CC/SG relative à la requête de Bamba Baba tendant à la contestation de l’éligibilité du candidat susmentionné, la candidature a été rejetée. Et pourtant, la Commission électorale indépendante (Cei) a validé ladite candidature. Aussi curieux que cela puisse paraître, sous le prétexte de la double nationalité (ivoirienne et française). Le citoyen Tioté Souhalio, né le 10/04/1967 à Foanga dans la sous-préfecture de Kongasso-Kounahiri a accompli son devoir civique et moral à la présidentielle d’octobre 2010 à Adjamé. Ce sont entre autres ces raisons qui provoquent le courroux des populations qui attendent du Conseil constitutionnel de plus amples explications. Dans cette région ce sont dix candidats de différents bords politiques qui s’ affrontent. Et le chef-lieu de canton Foanga, présente pour la première fois un fils depuis que les élections locales ont été lancées en Côte d’Ivoire. « C’est nous qui avons toujours fait les élus de notre région », a révélé le président de la jeunesse, Tioté Melani.
Menace de boycott du scrutin du 11 décembre 2011
La menace de boycott du scrutin du 11 décembre dans les 12 villages du canton Sia, avec pour chef-lieu le village Foanga est réelle. Tant la tension était encore vive dans ledit village au matin du lundi 28 novembre 2011. Marche de protestation des femmes et de la jeunesse pour soutenir la chefferie traditionnelle réunie autour du patriarche, chef de canton Badjo Tioté. « Ni Souhalio ma dô, voté kè na kè » (entendez par là en malinké « si la candidature de Souhalio n’est pas retenue, il n’y aura pas de vote ». Sous l’apatam qui sert d’arbre à palabre, ce sont les chefs (ou leur représentants) de Foanga, Bagaté Séko, Dangba Tioté de Kongasso, Laman Tioté de Krokroga, Nôgômo Bamba de Tulé, Bagaté Bounougbê (Toubako), Bamba Mamadou de Gbêma, Huébi Tizié de Guéasso, Goh Tioté Boaka, Bagaté Bême de Boaka pour ne citer que ces garants de la tradition, qui ont paraphé une déclaration commune (dont nous avons eu copie) interpellant « les autorités à œuvrer pour que le citoyen Tioté Souhalio soit rétabli dans ses droits ». Idem du côté de la jeunesse et des femmes qui eux, menacent en ces termes : « nous informons également que si la candidature de Tioté Souhalio n’est pas retenue, il n’y aura pas d’élection le 11 décembre à Kongasso-Kounahiri». C’est dans cette atmosphère tendue que nous avons rejoint le sous-préfet de Kongasso-Kounahiri, Koutou Bony Francis qui nous a respectueusement ramené « au devoir de réserve » de son corps de métier. « Je ne me prononce pas sur la question compte tenu du devoir de réserve que vous savez. Ma mission c’est d’œuvrer pour que règne l’entente et l’union entre les populations », a-t-il indiqué.
Amie Kouamé à Kongasso-Konahiri, Connectionivoirienne.net
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