Droit de véto à l’ONU : «Pas de remise en cause» promet Holland
La polémique sur la suppression ou non du droit de véto au conseil sécurité de l’ONU, n’est pas encore terminée. La droite ne veut pas relâcher la pression sur cette question.
Après le paragraphe sur le MOX, c’est un autre alinéa de l’accord PS/EELV qui agite la campagne présidentielle depuis la fin de la semaine dernière. On peut y lire qu’en cas de victoire de la gauche, la France ferair des propositions pour réformer l’ONU. Cela pourrait être la création d’un siège européen et la suppression du droit de véto au conseil de sécurité, évoque le texte.
Invité chez Jean-Jacques Bourdin ce lundi matin, François Hollande a été clair et ferme. « Il n’y aura pas de remise en cause du droit de véto de la France», a-t-il martelé. Une réponse nette à l’avalanche de critiques de la droite depuis la semaine dernière. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, y avait vu la semaine dernière un «abaissement de la France»
«Une proposition irréflechie» pour Alain Juppé
Sur France Info, lundi matin, Alain Juppé, a pris la relève des caciques de l’UMP qui pilonnent la gauche sur cette question. «Cette proposition me semble irréfléchie», a réagi le ministre des affaires étrangères. « Si la France a aujourd’hui une politique étrangère cohérente et ambitieuse, elle la doit en grande partie à sa qualité de membre du Conseil de sécurité. Nous n’aurions pas fait ce que nous avons fait au moment de la guerre en Irak, en Libye, en Côte d’Ivoire, ni même aujourd’hui pour le processus au Proche-Orient, si nous n’avions pas notre liberté de manœuvre ».
Le chef du Quai d’Orsay rappelle qu’aujourd’hui, « il n’y a pas d’unité européenne sur toutes ces questions, donc le siège européen n’a pas de sens à ce stade ». En revanche, il concède qu’il « faut réformer le conseil de sécurité parce qu’il n’est pas à l’image du monde d’aujourd’hui. La France a fait des propositions, nous proposons de l’élargir et non pas de le rétrécir », insiste-t-il, en soulignant que « supprimer des postes de permanents n’a aucune chance d’aboutir». Revenant sur le rôle du droit de veto, rarement utilisé, Alain Juppé insiste sur « le poids totalement considérable » qu’il donne aux membres du conseil permanent, de par sa valeur dissuasive.
La gauche relativise
Après Delphine Batho, porte-parole de François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis, député (PS) de Paris essaie d’éteindre l’incendie. Interrogé par Christophe Barbier sur I-télé un peu avant 8 heures, il s’est voulu rassurant. «Evidemment, il y aura un siège. Evidemment, il y aura le droit de veto», a répliqué l’ancien strauss-kahnien. Pour autant, il assure «nécessaire qu’il y est une réforme (de l’institution, ndlr), c’est certain».
«Ce n’est pas du tout une réflexion pour l’immédiat, temporise de son côté Michel Sapin, sur France info. C’est une réflexion comme il a pu en avoir d’autres, y compris au sein de l’UMP».
LeParisien.fr
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