Calixthe Beyala était à Lille hier pour présenter le Mouvement des Africain-Français (MAF). La romancière veut fédérer la population française Noire et peser sur la scène électorale de 2012.
JULIEN GILMAN
« La France est métissée, multiraciale et multiculturelle, c’est ce qui fait sa beauté », avance Calixthe Beyala, présidente du Mouvement des Africain-Français qu’elle préside et a créé en juillet dernier. « Mais nous sommes absents des mondes politique, économique et culturel, poursuit-elle, Or, nous sommes une composante intégrante de la République et de l’identité nationale. » Hier, la romancière, qui s’est récemment distinguée en dénonçant les interventions militaires françaises en Côte d’Ivoire et en Lybie, a réuni ses partisants à Lille-Grand-Palais. Devant une salle acquise à sa cause, elle a revendiqué l’héritage historique des Lumières et de la Révolution française tout en se prévalant de ses racines africaines. « Nous sommes à la fois des métisses culturelles et ethnographiques », donne-t-elle pour définir le concept d’Africain-Français.
Les objectifs du mouvement sont variés et tournent autour de la défense des intérêts sociaux et économiques de ses membres. Ils sont aussi symboliques, avec notamment l’instauration d’une journée de la déportation africaine. Mais à écouter la présidente, ils sont surtout politiques. « Dans un avenir très proche, le MAF sera le premier mouvement politique de France », n’hésite-t-elle pas à déclarer. Elle assure avoir déjà fédéré 30 000 adhérents en quatre mois d’existence, et table carrément sur le million dans un an. « Nous allons peser sur les Présidentielles » , lance-t-elle à ses troupes, en leur faisant scander « Africain-Français : une seule et même voix. » Et d’enchaîner : « Nous voterons pour le candidat qui portera le mieux nos aspirations. » Paradoxalement, les partisans de ce lobbying politique refusent de se voire accoler l’étiquette du communautarisme. « Il ne faut pas se laisser distraire par ce mot brandi par les politiques et les médias, remarque la responsable nordiste du Mouvement, la Lilloise Honorine Ganhoulé.
Quand je vais en région parisienne et que je dis que je suis Chtimi, là, on ne me reproche pas mon communautarisme. » Le mouvement revendique jusqu’à 700 adhérents et sympathisants dans le Nord – Pas-de-Calais. « Il y a des individus très engagés politiquement et dans le développement de notre région », assure la responsable locale du MAF. Hier, il y avait environ 250 personnes réunies dans l’auditorium du Grand-Palais, dont certaines avaient fait le déplacement depuis Paris.
Source: nordeclair.fr
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