Hier jeudi 24 novembre 2011, les Gambiens étaient aux urnes. Ils devaient élire leur président de la République. Mais en réalité, se scrutin n’en était pas un. Car il n’y a pas un suspense quant à la réélection du président-sortant. Yayah Jammeh, qui se présentait pour la quatrième de fois d’affilée, va rempiler sans souci. Dans ces conditions, ses deux adversaires n’ayant aucune chance, ressemblent plutôt à une sorte de caution à la légitimation de son nouveau mandat. Seulement, on est étonné que la très prompte communauté internationale se taise sur ce cas-ci. Mais ce serait oublié que la Gambie est loin d’avoir les atouts économiques et stratégiques qu’ont la Libye, la Côte d’Ivoire ou l’Irak, pour ne citer que ceux-là. S’il est besoin de parler d’un président africain qui soit en rupture avec la réalité, c’est bien Yayah Jammeh. En effet, après avoir déposé son bulletin dans l’urne, le président-sortant, a, à propos des critiques que la CEDEAO a adressées au scrutin, déclaré : « Dans ce pays, on craint seulement Dieu, et moi, en tant que président, je m’en fous de ce que les autres disent. Ce qui m’importe, c’est le développement de ce pays »…
S’il est besoin de parler d’un président africain qui soit en rupture avec la réalité, c’est bien Yayah Jammeh.
En effet, après avoir déposé son bulletin dans l’urne, le président-sortant, a, à propos des critiques que la CEDEAO a adressées au scrutin, déclaré : « Dans ce pays, on craint seulement Dieu, et moi, en tant que président, je m’en fous de ce que les autres disent. Ce qui m’importe, c’est le développement de ce pays », est la preuve qu’il est dans les nuages. Après un tel discours, on ne sera pas étonné qu’il ne germe dans ce pays aucun espace de revendication et de contre-pouvoir. A ce rythme, ce petit pays est parti pour être longtemps gouverné par le même président.
Bien que l’opposition n’ait pas réussi à s’entendre pour avoir plus de chance, on peut dire que ce n’est pas là le grand hic. Il est dans le fait que le monde entier laisse le président gambien administrer son pays comme il gérerait sa propre famille. Le système de verrouillage procède du déni de la liberté d’expression dont de nombreux confrères font les frais dans ce pays enclavé dans le Sénégal. Même si les adversaires de Jammeh avaient réussi à se fédérer, les choses n’auraient pas fondamentalement changé. La nature libre et transparente d’une élection est l’aboutissement d’un processus et non son départ.
Pour seulement moins de deux millions d’habitants, développer ce pays ne relève pas du miracle. Il suffirait d’un minimum de démocratie et de bonne gouvernance pour que chacun puisse équitablement bénéficier des richesses du pays, en particulier celles générées par le tourisme. Et c’est justement ce que refuse le pouvoir gambien. Il s’enrichit énormément, tandis que les populations gambiennes s’appauvrissent.
Mais le plus incompréhensible dans cette situation, c’est le fait que Yayah Jammeh semble libre d’agir comme il l’entend. Il ne craint rien, ni personne. La communauté internationale qui fait preuve d’une certaine compassion sous d’autres cieux, semble vouloir dire que le sort des Gambiens ne l’intéresse pas particulièrement.Le pays n’a ni pétrole, ni cacao, ou autre richesse particulièrement désirée par les puissances qui dictent les choses de l’instance internationale, la Gambie n’est pas une priorité dans le cadre de la promotion des droits de l’homme et de la démocratie. Si révolution, il y aura en Gambie, elle sera interne.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
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