Sur une première vague de 300 bus annoncés à la fin du mois de juillet 2011, c’est finalement 24 autobus seulement qui ont été présentés à la population le mardi passé dans les locaux de la SOTRA par le dg Méité Bouaké. Les affidés du pouvoir Ouattara s’exhibent et affichent l’évènement à la UNE de leurs canaux d’information avec fierté. Cependant l’inquiétude des usagers demeurent. Car, tous les spécialistes des transports terrestres sont unanimes que cela représente une goutte d’eau dans la mer. Car, on compte environ 100 lignes de bus dans le district d’Abidjan. Il est donc impossible d’affréter 1 seul engin en moyenne par ligne-SOTRA. Comme on le voit, le redressement de la structure SOTRA n’est pas pour maintenant. Or, l’on sait qu’il faut actuellement longtemps pour apercevoir un bus et l’emprunter. C’est donc un casse-tête chinois pour les usagers de la SOTRA. Et pourtant tout s’annonce plus difficile encore avec la rentrée scolaire qui commence à retrouver ses marques d’antan. Il faut évidemment transporter les milliers d’élèves. Puisque c’est à la SOTRA que l’État a concédé le monopole du transport public à Abidjan et qui bénéficie par ailleurs d’une subvention de 7 milliards FCFA. Les tarifs des taxis communaux appelés communément wôrôs et les « gbakas » n’étant pas à la portée de toutes les bourses. Les tarifs des bus ordinaires fixés à 200 FCFA étant pratiqués au double sur les mêmes distances par les propriétaires de ces compagnies de transports. Le DG de la SOTRA, Méité Bouaké, s’est empressé de souligner que 300 autobus sont en circulation dans le district d’Abidjan alors que les usagers qui souffrent à n’en point finir ne sentent pas la présence de ces engins toujours bourrés comme des boites de sardines dans la réalité. C’est justement parce qu’il avait déjà annoncé 800 bus d’ici 2015. Promesse qu’il ne pourra pas tenir. Qui plus est, que valent encore ces mastodontes de marque TATA qui s’immobilisent après un petit parcours à cause des pannes. Comme on le voit, le redressement de la SOTRA n’est pas pour maintenant. La politique de Méité Bouaké ne suit pas la vision du président Ouattara et son gouvernement. Celle de faire d’Abidjan une ville au visage de capitale économique de cet important pays, la Côte d’Ivoire, où les citoyens modestes circulent librement à moindre coût. Car, tout bon économiste sait que la mobilité du citoyen lambda est une donne économique importante pour toute nation que le président ambitionne de «hisser au stade de pays émergent en 2020». La gestion actuelle de la SOTRA a l’ère de s’inscrire dans les mêmes débuts de l’ex DG Atté Philipe dont l’actuel, Méité, était l’adjoint en son temps. Méité revient avec les mêmes licenciements suivis de recrutements sur fond tribal et amical. Avec l’urgence actuelle, ne peut-il pas élaborer un plan stratégique de redressement d’ici 2012, comme le président Ouattara l’a fait en parlant des 9% de croissance l’année prochaine, au lieu de projeter les Abidjanais dans un « contrat SOTRA 2016 », utopique d’ailleurs vus les retards accusés avant l’arrivée de ces autobus dont le nombre est largement en dessous de ce qui a été annoncé pour la fin du mois de juillet 2011.
Adjoumani K.
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