Le livre de Bertin Kadet, Docteur en Géographie humaine, économique et régionale de l’Université Paris X-Naterre, publié récemment chez l’Harmattan en France, porte, on s’en souvient sur «La politique de défense et de sécurité de la Côte d’Ivoire». L’extrait que nous vous présentons aujourd’hui est explicatif de la consolidation et des tentatives de restructuration de notre l’armée dans la décennie 1970-1980 ; P. 40. «La décennie 1970-1980 est caractérisée par une relative prospérité économique, accompagnée de mutations dans tous les secteurs de développement du pays. Qualifiée de «miracle ivoirien», cette période voit également se concrétiser le rôle de l’armée en tant qu’actrice de développement. En effet, l’armée est impliquée dans la gestion quotidienne de l’Etat à différents niveaux. Ainsi, des responsables militaires entrent au Gouvernement tandis que d’autres sont nommés sous-préfets et préfets ou gestionnaires d’entreprises d’Etat. Nonobstant cette ambiance de prospérité, des événements politiques graves consécutifs à l’affaire «capitaine Sio» surviennent en Côte d’Ivoire et ravivent à nouveau les sentiments de suspicion et de méfiance du régime. Ces événements influencent les réformes au sein de l’institution militaire. Dans ce contexte, la création de nouvelles structures militaires est amorcée vers la fin du premier quinquennat de la décennie 1971-1980, avec un double objectif. Il s’agit de forger en chaque soldat un esprit civique et d’impliquer les militaires dans des actions de développement national afin de renforcer la solidarité entre l’armée et la nation. Il s’agit également de consolider les forces armées nationales en développant une composante marine dont la mise en place n’a pu être possible au cours des années antérieures.» L’auteur présente également le «rapport avec ces objectifs et pour se donner les moyens de réaliser les missions sociales des armées, le Gouvernement crée le Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires (GSPM du Décret 74-202 du 30 mai 1974 portant création du Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires à compter du 1er juillet 1974).» Selon lui, «la mission assignée à cette force est d’assurer la protection des personnes et des biens à l’occasion d’évènements nécessitant l’intervention immédiate de ses personnels et la mise en œuvre de ses matériels spécifiques. Bien que faisant partie intégrante des Forces armées nationales et relevant directement du chef d’état-major des armées, le Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires est mis à la disposition du ministre de l’Intérieur pour emploi. Quant aux unités et détachements composant le Groupement, ils sont mis à la disposition des maires dans les communes de plein exercice ou des autorités préfectorales. En d’autres termes, l’armée prête ses hommes à des organismes, ces derniers s’obligeant en retour à supporter une partie des dépenses de fonctionnement et d’investissement, selon des modalités arrêtées d’un commun accord.» On peut dire que la lecture de ce livre donne quelque peu, la carapace d’un spécialiste en questions militaires.
Germain Séhoué (gs05895444@yahoo.fr)
Le Temps
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