La crise ivoirienne postélectorale a pris fin le 11 avril 2011 avec l’arrestation de Laurent Gbagbo qui refusait de reconnaître les résultats des urnes de la présidentielle de novembre 2010. Conduit à Korhogo (au nord), les conditions de détention de l’ex-dictateur ivoirien a préoccupé plus d’une personne. De ses partisans aux organisations internationales des droits de l’homme et de l’Onu. Cependant, le nouveau président Alassane Ouattara avait écrit à la Cour pénale internationale (Cpi) pour enquêter sur la crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts et des centaines de portés disparus dont la liste est toujours non exhaustif, selon l’ONU. C’est pourquoi, les conditions de détention du couple Gbagbo sont de plus en plus améliorées. Mais ils n’échapperont sans doute pas à la justice internationale pour crimes de sang et crimes contre l’humanité.
Régime carcéral allégé
Selon « La Lettre du Continent » N°623 d’hier 17 novembre 2011, à la demande de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), le Président Alassane Ouattara est personnellement intervenu auprès de la justice ivoirienne pour que des « facilités » soient accordées à Laurent Gbagbo, détenu à Korhogo. Selon nos sources, l’ancien président a demandé l’autorisation de faire du sport dans la cour de son lieu de détention. En vain. Il a, en revanche, reçu du matériel de maintien en forme qui a été installé dans son séjour. Les 25, 26 et 27 octobre, il a également reçu la visite de six médecins pour une batterie d’examens, en présence de son médecin personnel Christophe Blé, enfermé avec lui à Korhogo. Laurent Gbagbo a aussi obtenu l’installation dans sa villa d’une sonnette électronique lui permettant de prévenir ses geôliers lorsqu’il en éprouve le besoin. Jusqu’à présent, l’ancien président inscrivait ses desiderata
sur un cahier dont le commandant de zone des ex-Forces nouvelles (FN), Kouakou Fofié, prenait connaissance une fois par jour, le lendemain matin, avant de faire remonter l’information aux autorités centrales d’Abidjan. Mais, cela ne veut pas dire que Gbagbo échappera à la CPI.
Ouattara escorte Gbagbo jusqu’à la CPI
Les conclusions d’enquêtes menées par les autorités ivoiriennes à partir de nombreux témoignages et vidéos recueillis au lendemain de la crise postélectorale, afin de charger l’ancien président Laurent Gbagbo, devraient être transférées à la juridiction internationale durant la première quinzaine de décembre, avant la visite d’Etat du président ivoirien en France. Alassane Ouattara a d’ores et déjà arrêté une liste de cinq personnalités devant être déférées devant la CPI. En plus du couple présidentiel fi gurent Charles Blé
Goudé, le leader des jeunes patriotes en exil, le général Bruno Dogbo Blé, ancien patron de la Garde républicaine, ainsi que Faussignaux Vagba, ex-commandant des forces de la marine. Ces deux derniers avaient continué de « résister », même après la chute de Laurent Gbagbo. Sous la pression internationale, ADO caressait l’espoir d’ajouter d’autres personnalités à cette
liste, notamment plusieurs commandants des ex-Forces nouvelles (FN). Il se serait ravisé à la demande du président burkinabè, Blaise Compaoré.
Dans le cadre de cette procédure, le président ivoirien est par ailleurs déterminé à soutenir son premier ministre Guillaume Soro, au cas où ce dernier viendrait à être éclaboussé par le procès de l’ancien président. Avec ses hommes, l’ex-leader des Forces nouvelles (FN) a été épinglé par des rapports d’ONG. La commission nationale d’enquête ivoirienne chargée de plancher sur les violations des droits de l’homme durant la période postélectorale ne devrait pas l’inquiéter outre mesure. Opérationnelle depuis début novembre, cette commission est présidée par Mato Cissé. En 2002, cette juge, alors vice-présidente du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, avait signé le second certificat de nationalité d’ADO.
Par GUY TRESSIA (avec La Lettre du Continent) – Source: lebanco.net
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