Le chef de l’Etat ivoirien, le Président Alassane Ouattara, lors de la conférence de presse, hier, au nouveau palais présidentiel à Lomé, s’est prononcé sur les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les Ivoiriens accusés de crimes de sang ou de crimes économiques. «Il y a des procédures internationales quand un mandat d’arrêt est lancé. Les procédures sont en cours au Togo mais aussi dans tous les pays membres de la Cedeao et à travers le monde d’ailleurs.
Nous sommes d’avis que nos pays sont des pays de droit et que les procédures seront respectées et que l’exécution se fera dans un délai prescrit par la réglementation en vigueur. Nous sommes tout à fait confiant. Ce qui sera encore mieux, c’est que les concernés rentrent d’eux-mêmes en Côte d’Ivoire et se présentent devant la justice. Je pense qu’ils auront un traitement digne. En faisant cela, ce sont nos frères, ce sont nos sœurs et quelles que soient les circonstances, notre souhait, c’est qu’ils rentrent au pays» a-t-il dit.
Concernant la réconciliation soumise à condition par des partisans de l’ancien chef de l’Etat, Alassane Ouattara a fait savoir que la Commission dialogue, vérité et réconciliation fait son travail. «Mais la justice également fait son travail. Il ne faudrait pas considérer que la Côte d’Ivoire sortira de l’Etat de droit parce que nous avons mis en place une Commission dialogue, vérité et réconciliation qui a pour but de faire la lumière, d’écouter toutes les parties concernées et nous amener à comprendre ce qui s’est passé, pourquoi cela s’est passé et tirer les leçons de cette mauvaise période de notre histoire et cela, pendant quelque temps. La Commission est en place pour une durée de deux (02) ans. Nous avons la justice qui fait également son travail et nous tenons à la bonne marche de l’Etat de droit. Donc, il n’y a pas d’interférence entre les deux procédures pour le moment. Mais il arrivera un moment, bien entendu, que la Commission dialogue vérité et réconciliation fasse des recommandations et je n’ai aucun doute que certaines des recommandations devront aboutir au pardon. Mais tout cela sera examiné en temps opportun, mais ce que je peux vous dire, c’est notre pleine volonté de réconciliation, la Côte d’Ivoire a traversé une période traumatisante.
Vous savez que la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny était un pays de paix, de prospérité, nous en étions très fiers. Nous avons été surpris par la manière dont cette crise postélectorale est survenue, nous considérons que c’est la construction des nations, ça a été un traumatisme réel pour les Ivoiriens et il faut tout faire pour en sortir. Et sortir d’une telle situation veut dire également mettre fin à l’impunité et c’est pour cela que le rôle de la justice est essentiel. Donc, il faut mener les deux choses en parallèle et je suis confiant que la réconciliation a bien démarré, elle est en marche comme je l’ai dit au niveau de la Commission mais également au niveau des familles, au niveau des régions, au niveau des communautés et c’est à mon sens également important que le travail de la Commission. Donc nous sommes confiants quant à l’avenir et à la réconciliation vraie au niveau de nos compatriotes» a dit, le président Ouattara qui a aussi rassuré qu’ «il n’y aura pas de discrimination entre citoyens en Côte d’Ivoire. La justice sera la même pour tous quelque que soit l’appartenance politique». C’est pourquoi, la Commission nationale d’enquête a été mise en place.
© Le Nouveau Réveil : Diarrassouba Sory. Envoyé spécial à Lomé au Togo
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