Par Jean-Paul ORO à Paris
L’ANNONCE de la candidature de Sylla Mamadou aux prochaines législatives ivoiriennes a sonné comme un coup de tonnerre chez les ‘’gbagboïstes’’ de France. Brigitte Kuyo est quant à elle dans la tourmente. Sylla Mamadou est candidat indépendant dans la région d’Odienné. Selon des partisans de l’ancien chef d’État, le mari de la directrice de campagne de Laurent Gbagbo en Europe et patronne de la délégation FPI de France vient ainsi de trahir et par ricochet son épouse Brigitte Kuyo. «Comment Brigitte Kuyo et son époux Sylla Mamadou ont pu nous faire ça», s’interrogeait dame Christine Z., estomaquée par la nouvelle de la candidature en indépendant de Sylla Mamadou ? Lui qui est économiste, titulaire d’un PHD et originellement militant du PDCI ? Il est même encore membre des instances du PDCI-RDA et a été décoré dans l’Ordre du Bélier. Tout en ne reniant pas sa famille politique d’origine, il crée la Mouvance Présidentielle pour Gbagbo en 2008, afin de soutenir la candidature de Laurent Gbagbo. Dans la foulée, Sylla Mamadou est élu président de la CEI-France. C’était tout bénéfique pour la directrice de campagne de Laurent Gbagbo en Europe, et responsable de la délégation de son parti en France. Les choses vont commencer à se gâter début janvier 2010 pendant la crise de la fameuse liste grise de près de 500.000 enrôlés qu’on soupçonnait Beugré Mambé de vouloir insérer frauduleusement sur la liste électorale définitive. Crise à l’issue de laquelle Beugré Mambé sera d’ailleurs débarqué de son poste de président de la Commission électorale indépendante (CEI). Cette crise avait fait trahison et des vagues, et non des moindres dans le camp de la majorité présidentielle en France.
Des partisans de Laurent Gbagbo avaient accusé Sylla Mamadou d’avoir cosigné une lettre de soutien au désormais gouverneur du district d’Abidjan qui opposait en ce moment-là, une véritable fronde à Laurent Gbagbo. Comment le mari de la patronne du Front populaire ivoirien en France pouvait-il soutenir un homme qui œuvrait contre le candidat Laurent Gbagbo, se sont indignés à l’époque, des militants FPI et membres de LMP ? Cette affaire avait valu des menaces d’atteinte à l’intégrité physique d’Axel Illary de la part de Sylla Mamadou lui-même, parce que le confrère avait publié dans les colonnes de son journal en ligne www. la- depechedabidjan.net une interview dans laquelle il était clairement évoqué son soutien à Beugré Mambé. Mais voilà que la candidature indépendante N°0271 du Dr. Sylla Mamadou dans la circonscription N° 124 vient jeter un autre voile sur la loyauté de ce dernier à Laurent Gbagbo, mettant en difficulté son épouse Brigitte Kuyo au sein de son organisation politique qui refuse de participer au scrutin des législatives du 11 décembre prochain. Comment, celle qui a traité Mamadou Koulibaly ‘’d’ingrat’’, traitera-t-elle le candidat Sylla Mamadou et récent soutien tonitruant de Laurent Gbagbo, se demandent des partisans de Laurent Gbagbo ? « Comment va-t-elle pouvoir nous convaincre de la justesse de la candidature de son mari tout en nous expliquant que cette nouvelle Assemblée nationale ne serait pas représentative de la physionomie politique réelle de la Côte d’Ivoire », insistent d’autres militants FPI ? Résultat, l’annonce de la candidature du mari de Brigitte Kuyo aux prochaines législatives en Côte d’Ivoire secoue violemment la galaxie frontiste de France. Cette candidature fait d’ailleurs suite aux récents propos tenus par Brigitte Kuyo et son époux, qui ont invité sur leur mur Facebook à voter et soutenir François Hollande contre Martine Aubry. Selon quelques observateurs du microcosme politique ivoirien en France, les jours de l’indéboulonnable Brigitte Kuyo sont comptés à la tête du front populaire ivoirien en France. Durant les années Gbagbo, elle avait été critiquée à plusieurs reprises, mais elle était restée à son poste malgré tous les coups. N’arrivant pas à avoir raison d’elle, des militants et autres Gbagboïstes ont alors créé une floraison de clubs de soutien et d’associations patriotiques.
Source: L’Intelligent d’Abidjan
Les commentaires sont fermés.