Droit de réponse à « le Moine » quant à ses points de vue sur l’implication du président Gbagbo dans ce qu’il a intitulé « les causes du désastre » ivoirien.
Il y a des interventions qui, même si vous voulez n’être qu’un simple observateur, vous amènent à réagir. C’est le cas des propos de « le Moine » dans libre opinion du 09 novembre 2011 sur Connectionivoirienne.net, un journal en ligne.
En effet, « le Moine » veut détruire du Gbagbo et pour cela, il s’est donné pour mission de démonter de façon maladroite tout ce qui fait la force de l’Homme Gbagbo. Suivons-le pas à pas :
– Il dit « rire … jaune » quand il entend dire « Gbagbo et Kadhafi, même combat ».
Nous voudrions lui dire que ce n’est pas seulement Mouammar Kadhafi mais aussi Thomas Sankara, Kwame N’Krumah, Barthélémy Boganda, Patrice Lumumba et bien d’autres. Le point commun entre ces dignes fils d’Afrique est qu’ils ont tous été des victimes de l’impérialisme occidental avec des fortunes diverses. Et pourquoi ? Parce qu’ils sont nationalistes tout au moins sinon panafricanistes. Ce qui va contre les intérêts des occidentaux.
– Il dit « … il faudrait que l’on m’explique, moi ivoirien qui suis né et ai vécu dans mon pays ce que cet homme a fait concrètement pour son peuple. »
Ce passage jette la suspicion sur la nationalité ivoirienne de « le Moine » et nous fait penser qu’il ne réside certainement pas en Côte d’Ivoire. Sinon, il saurait que les enseignants (parmi lesquels à diplôme égal, les uns avaient la moitié du salaire des autres), les agents et cadres de la santé, les agents et cadres de la fonction publique, les corps habillés, les planteurs etc. ont bénéficié du pouvoir du président Gbagbo.
Au plan des infrastructures, il y a l’hôtel des députés (terminé), l’Assemblée nationale et le palais présidentiel (en chantier) à Yamoussoukro et l’autoroute Singrobo-Yamoussoukro également en chantier. À cela il faut ajouter tous les autres chantiers et réalisations à Abidjan et à l’intérieur du pays que le chef de l’état M. Ouattara et son premier ministre M. Soro inaugurent avec fierté. Sans compter les nombreux projets que le ministre des infrastructures, qui les connaît bien, sort un à un de ses tiroirs pour les mettre sur le compte du pouvoir Ouattara.
– « le Moine » dit encore « En vérité cet homme a fait ce qu’il a pu pour se maintenir au pouvoir en vain… »
En fait, le président Gbagbo est légaliste et démocrate « comme pas deux » (pour employer les termes de « le Moine ») et c’est d’ailleurs pour ne pas que l’on continue de dire à tort qu’il s’accroche au pouvoir que le président Gbagbo a violé (la seule fois qu’il le fait à ma connaissance) la constitution en autorisant la présidentielle d’octobre 2010 dans une Côte d’Ivoire divisée où pullulent les armes de tous calibres. C’est d’ailleurs une de ses graves erreurs.
– « le Moine » continue sur sa lancée « L’homme a une grande « gueule » »
En fait, ce que « le Moine » ne veut pas reconnaitre, c’est que le président Gbagbo est écouté et compris par son peuple car il sait lui parler. Il est un grand orateur. Nous ne nous trompions pas quand nous disions plus haut que « le Moine » s’est donné ou a eu pour mission de détruire du Gbagbo. Mais cela n’a d’effet que sur ceux qui ne vivent pas en Côte d’Ivoire et ne suivent pas l’activité politique de ce pays.
C’est connu de tous que le président Gbagbo est humain, humaniste, humble. Il n’y a qu’à voir les actes posés en réponses aux préoccupations des corps sociaux dont nous parlions tantôt pour s’en convaincre.
Ce comportement du président Gbagbo est guidé par la crainte de Dieu. Car il n’est un secret pour personne en Côte d’Ivoire que le couple présidentiel est croyant chrétien et pratiquant. Un tel Homme ne peut avoir le comportement décrit par « le Moine ».
– « le Moine » dit encore « L’Homme est amoureux de la France »
C’est quoi être amoureux de la France ? Le président Gbagbo n’a jamais dit que l’État de Côte d’Ivoire ne traiterait pas avec l’État français. Mais il dit que les relations d’affaires doivent profiter aux deux États. Du gagnant-gagnant ou « Win-win » comme il aime le dire. C’est sur cette base que les contrats passés avec les entreprises françaises l’ont été. On nous dira qu’il y a eu un peu trop de contrats passés avec les français. Nous partageons cet avis. C’est sans doute une autre erreur. Le président Gbagbo le disait lui-même il n’y a pas si longtemps : la grosse erreur qu’il a faite est de faire confiance. Ces erreurs ont donc cela en commun.
– Alliance Gbagbo-Ouattara et coup d’état de décembre 1999
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) a, à l’annonce d’Alassane Dramane Ouattara dans la gestion de l’État ivoirien, attiré l’attention du pouvoir PDCI sous le Président Houphouët, sur les risques d’introduire Ouattara au cœur du pouvoir ivoirien. Le président du FPI, le président Gbagbo n’ayant pas été entendus, M. Ouattara a dirigé la commission interministérielle et est devenu premier Ministre.
A la mort du président Houphouët-Boigny en 1993, le président Gbagbo était de ceux qui ont exigé l’application de la Constitution qui fait du président de l’Assemblée Nationale, le président Bédié, le successeur du président défunt jusqu’à la présidentielle suivante c’est-à-dire en octobre 1995.
Le premier ministre Ouattara qui a perdu donc la bataille de la succession du président Houphouët-Boigny entre dans l’opposition au Rassemblement Des Républicains (RDR) du président Djéni Kobénan. Ce dernier mourut d’ailleurs de façon bizarre permettant au premier ministre Ouattara de devenir le nouveau président du RDR.
Pour l’opposition dont le FPI était le fer de lance, la mort du Vieux (Houphouët-Boigny) devrait permettre de poser les bases de la démocratie en Côte d’Ivoire. Et cela devrait commencer par garantir des élections propres c’est-à-dire une urne transparente, un bulletin unique et une commission électorale indépendante (CEI). Mais le nouveau président, le président Bédié balaya toutes ces propositions du revers de la main.
Pour être plus forts, les deux principaux partis d’opposition le FPI du président Gbagbo et le RDR du président Ouattara ont dû s’unir dans le Front Républicain dont le responsable était le président Gbagbo. Malgré les pressions de cette coalition, rien n’y fit. Le Front Républicain décide donc d’un boycott actif à la présidentielle d’octobre 1995.
Les dérives nées de ce boycott actif, semblables à celles observées dans la crise postélectorale (barbaries caractérisées par les saccages, pillages, vols, incendies et violences physiques sur des personnes) ont été pour beaucoup dans la disparition de cette coalition. Toutefois, le président Gbagbo en leader responsable avait alors assumé la responsabilité des actes des militants du Front républicain.
Le président Bédié est donc élu en octobre 1995 président de la République de côte d’Ivoire. Commence alors une escalade verbale entre le pouvoir du président Bédié et le président Alassane Dramane Ouattara du RDR. Ainsi pêle-mêle on entendra parler d’Ivoirité, de mandat d’arrêt international contre Ouattara, de menace à peine voilée de coup d’état contre le pouvoir PDCI de Bédié par Ouattara.
Puis le 24 décembre 1999 survient le coup d’état, le premier du genre en Côte d’Ivoire, qui renverse le président Bédié et le PDCI. Ce coup d’état est revendiqué par un groupe de militaires dirigés par le général Guéi Robert, paix à son âme. Notons que la plupart de ces militaires se retrouvent dans le coup d’état du 19 septembre 2002 transformé en rébellion.
Le président Gbagbo est un démocrate convaincu et un homme politique de premier ordre.
L’espoir placé en Bédié pour un début de démocratie ayant échoué, le président Gbagbo compte saisir cette autre opportunité pour un début d’acquis démocratiques (à savoir urne transparente, bulletin unique et commission électorale indépendante). Il ne fallait donc pas laisser les militaires (qui sont en général de piètres hommes politiques) gérer seuls ce tournant important de la vie politique ivoirienne. On se souvient que le président Gbagbo a menacé de retirer le FPI de la transition eu égard aux manœuvres douteuses du RDR en disant à peu près ceci : « Si c’est un coup d’état du RDR, dites-le pour que nous-nous retirions ! »
Voilà les quelques points concernant le président Gbagbo que nous tenions à relever et à « redresser ».
PÉHAIT
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