« Une justice mal amenée peut enflammer la situation »
’Une justice mal amenée peut enflammer la situation’’. Ces propos de maître Philippe Currat, avocat Suisse et spécialiste de la CPI interpellent les autorités d’Eburnie, la justice ivoirienne, la CDVR pour que la justice punitive, élective, partisane, partiale et partielle n’envenime pas la situation en Côte d’Ivoire. Pour que la justice des vainqueurs ne s’abatte pas sur les vaincus, elle doit se garder de tout zèle, de tout abus de pouvoirs ou excès. De la part des magistrats et juges qui doivent exercer en toute indépendance et liberté. Sans immixtion intempestive du politique dans des affaires qui relèvent purement de la magistrature. Pour ne l’avoir pas compris hier, des hommes de droit se ont tristement illustrés par des abus de toutes sortes: arrestations et détentions arbitraires, arguments fallacieux pour des emprisonnements tout aussi fallacieux. Mises en liberté provisoire et libérations aux relents mercantiles, tribalistes ou claniques. La Côte d’Ivoire revient de loin. Elle ne doit pas encore s’accommoder de ces pratiques anciennes décriées hier avant l’accession à la magistrature suprême du Président Alassane Ouattara. Me Philippe Currat, un pratiquant du droit à la CPI a prévenu: « une justice mal amenée peut enflammer la situation ». Que la justice ivoirienne prenne donc garde de tomber dans le piège de la ‘’justice des vainqueurs contre les vaincus’’. Pour cela, elle doit se départir du diktat du politique pour prôner son indépendance et surtout faire respecter cette indépendance et liberté que lui confère son statut. Il lui faut rompre avec le copinage, la complicité que tente d’instituer le politique. Que les décisions de justice émanent librement d’elle seule mais jamais qu’elles ne soient dictées par le pouvoir exécutif. C’est de cette manière seule que la justice pourra se réconcilier d’avec le justiciable après dix années de pratiques obscures.
Par Igor Wawayou
Des non-FPI libérés
Des pro-Gbagbo libérés. L’effet d’annonce passé, la réalité est loin de certifier que ce sont des cadres du Fpi qui ont été hier élargis. Qui a-t-on voulu attendrir en parlant de personnalités issues du camp Gbagbo ? Une analyse approfondie de la liste des libérés montre qu’il n’y a aucun poids lourd, aucune personnalité de premier plan. ‘’C’est du pipeau’’, ont clamé des militants purs et durs du Fpi qui ne se reconnaissent pas dans cette ‘’grâce présidentielle’’. ‘’Il y a un goût d’inachevé’’, soutiennent des observateurs de la scène politique en Côte d’Ivoire. Mme Danièle Boni Claverie, Gnamien Yao, Ouégnin Georges Armand, Koné Boubacar, Guézé Konan Germain n’ont jamais milité au Fpi. Ils n’ont jamais pris une carte de militant du parti de Laurent Gbagbo. Les assimiler à des cadres de la formation politique de l’ex-chef de l’Etat est un grossier mensonge. Et une grave erreur. Mme Danièle Boni Claverie est présidente de son parti, l’Urd (Union républicaine pour la démocratie), Gnamien Yao est un enfant du Pdci-Rda, tout comme le professeur Armand Roger Ouégnin. Cela donne des arguments aux partisans de Laurent Gbagbo à dénoncer le maintien dans les liens de la justice des grandes figures du Fpi comme Pascal Affi N’guessan, Martin Sokouri Bohui, Aké N’gbo Gilbert. Le Fpi va continuer de crier à une justice des vainqueurs. Au lieu de rassurer les cadres du de ce parti, les pousser à participer aux législatives, cette décision vient les conforter dans l’idée selon laquelle, le nouveau pouvoir veut décapiter le parti de Laurent Gbagbo en maintenant tous les poids lourds en prison.
Par Maxime Wangué | Intelligent d’Abidjan
La liste complète des personnes encore détenues par le pouvoir Ouattara
1- Laurent Gbagbo,
2- Mme Simone Ehivet Gbagbo, Présidente du Groupe parlementaire FPI
3- Gilbert-Marie Aké N’Gbo,
4- Alcide Djédjé,
5- Désiré Dallo,
6- Christine Adjobi,
7- Philippe Henri Dacoury-Tabley,
8- Franck Anderson Kouassi, ex-président du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA)
9- Norbert Gnahoua Zibrabi, directeur de publication du journal L’Oeil du peuple et ex-conseiller technique de Laurent Gbagbo
10- Parfait Atsé Acho, chef de cabinet d’Ahoua Don Mello au ministère de l’Équipement et de L’assainissement
11- Martin Sokouri Bohoui, député et secrétaire national chargé des élections du FPI
12- Mahan Gahé, syndicaliste, secrétaire général de la Centrale Dignité
13- Le Général de Brigade Dogbo Blé Bruno
14- Médecin Colonel Daléba René
15- Commissaire principal de Police Monnet Denis
16- Chef de bataillon Dua Kouassi
17- Commissaire de Police Guédé Zakali
18- Capitaine Major de Police Kobli Remi
19- Sous-Lieutenant Zakro Hervé
20- Adjudant Gossé Mathieu
21- Adjudant Zokou Bi Traboué
22- Adjudant Kouamé Kouakou
23- MDL chef Gnaloko Jonas
24- Adon Eustache
25- Amos Loba
26- Sergent chef Faitai Kouakou Jean Henry
27- Déli Kié
28- MDL Sopi Grah
29- MDL Kéné K. Laurent
30- MDL Tchika Fabrice
31- Sergent Gnamké Ekolan
32- Bahi Patrice
33- Djékori Aimé
34- Zéza Kaka Jean Louis
35- Yodé Ozy
36- Pascal Affi N’Guessan, Président du FPI
37- Michel Gbagbo
38- Commandant Séka Yapo Anselme
39- Sangaré Abou Drahamane, Inspecteur général d’Etat,
40- Kuyo Téa Narcisse,
41- Jean Jacques Béchio
42- Géneviève Bro-Grébé
43- Vagba Faussignaux, cdt de la marine nationale
44- Hermann ABOA, journaliste à la Télévision Ivoirienne
45- Général de Division Guiai Bi Poin
Le titre est du J-ci.net
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