C’est la Côte d’Ivoire qui joue gros dans l’audience qui aura lieu, aujourd’hui, à la cour d’appel du tribunal d’Abidjan-Plateau. Si l’incidence de l’audience de ce jour sur le processus de réconciliation n’est pas à démontrer, la relaxe, même dans le cadre d’une liberté provisoire des pro-Gbagbo, pose un problème majeur : celui de l’impunité à l’égard de personnes qui ont été mises en garde contre leurs dérives. Et, en l’espèce, tous les Ivoiriens se souviennent que Simone Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, Géneviève Bro et autres Martin Soukouri Bohui dont la relaxe est demandée, sont pourtant ceux qui sont les premiers à avoir jeté de l’huile sur le feu. Alors que la défaite de Laurent Gbagbo ne souffrait d’aucun doute, ils ont d’abord accusé le clan Ouattara de fraude avant de se lancer dans des appels au meurtre à peine voilés. Cet appel était sous-tendu par des images et des pseudo-témoignages de soi-disant partisans de Laurent Gbagbo battus, torturés ou tués dans le Nord. Evidemment, la réaction la plus normale qu’appelaient ces images et témoignages cousus de fil blanc, c’est la vengeance. Les militants frontistes, très remontés, obéissant aveuglement aux instructions de leurs leaders, s’en sont donné à cœur joie, à tous les excès possibles : enlèvements, assassinats les plus abominables possibles. Il est vrai que les Affi N’Guessan et autres Bro Grébé n’étaient pas seuls dans cette sale besogne. Il y avait avec eux, les Charles Blé Goudé, Richard Dacoury, Idriss Ouattara, Stéphane Kipré, Mambo Abbé, Ouattara Gnonzié, Ahoua Don Mello, etc. qui courent toujours. Comme l’écrivait avec à propos, un confrère, il s’agit de rattraper ces commanditaires de meurtres et de les jeter en prison et non de libérer des gens qui ont du sang sur leurs mains. Au nom de la paix, on peut libérer les Michel Gbagbo, Gilbert Aké N’Gbo ou Désiré Dallo. Pas Affi N’Guessan, ni Bro Grébé.
M.D.
Nord-Sud
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