Affaire « La France offre des véhicules d’occasion à la police » On préfère les wôrô wôrô aux armes lourdes de Gbagbo

 

C’est un vieil adage plein de sagesse qui nous enseigne que : « quand ce qu’on à dire n’est pas plus beau que le silence, il vaut mieux se taire ». Il paraît que la France de Nicolas Sarkozy a offert des « véhicules d’occasion, qui ne démarrent, pas à notre police nationale ». Notre Voie a, comme à son habitude, raté, hier, une occasion de la fermer après le don fait par le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, à son homologue ivoirien, Hamed Bakayoko. Le journal de Gbagbo fait dire à un policier grognon (sic) qu’il s’attendait à ce que la France offre des véhicules tout terrain avec lesquels la police pourrait faire des patrouilles. On ne s’attend pas à voir les partisans de l’ex-chef de l’Etat applaudir à tout rompre le geste du gouvernement français. Mais face à la montée du grand banditisme qui n’épargne personne (militants Lmp, militants Rhdp, citoyens ordinaires etc.), on ne doit pas cracher sur ce don de 34 véhicules, 45 ordinateurs (peut-être de seconde main) et des uniformes justes bons pour le marché de Kouté à Yopougon… Nous félicitons le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, et nous lui demandons de poursuivre sa croisade auprès des autres pays de l’Union européenne pour d’autres « véhicules d’occasion » à mettre à la disposition de la police, la gendarmerie nationale qui en ont grand besoin. Et puis, dans le fond, les Ivoiriens épris de paix préfèrent les ‘‘woro woro’’ de Sarkozy aux chars et autres armes lourdes que le régime Gbagbo a achetés à prix d’or avec l’argent des pauvres paysans pour les besoins de leur sale guerre. Le rapport de l’Onu sur la crise postélectorale montre le grand fossé qu’il y a entre le pouvoir déchu des refondateurs et la gouvernance de M. Ouattara. Le groupe de travail de l’Onu, dans son rapport remis à l’Assemblée générale, révèle en effet que Laurent Gbagbo a eu recours au service de quelque 4.500 mercenaires libériens pour éviter de céder le fauteuil à Alassane Ouattara, le président de la République démocratiquement élu. 4.500 tueurs lourdement armés, c’est autant d’argent qui pouvait servir à équiper convenablement notre police en véhicules tout terrain (4×4) dans l’accomplissement de ses missions régaliennes de protection des citoyens. Comme c’est le cas à Malabo en Guinée-Equatoriale, chez l’ami de Gbagbo, où les flics patrouillent en Hummer ! La crise postélectorale, c’est juste pour le rappeler à nos confrères de Notre Voie qui l’auraient volontairement oublié, a fait, officiellement, 3.000 morts ! A cette époque très récente, Notre Voie n’avait d’yeux que pour les Orgues de Staline, les tonnes d’armes lourdes entreposées dans les sous-sols des palais d’Abidjan et de Yamoussoukro pour mâter les pro-Ouattara. Là où le président de la République, digne héritier de la philosophie de paix enseignée par Félix Houphouët Boigny, le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne et modèle, sollicite un soutien logistique de la France pour le rétablissement de l’ordre et de la sécurité publique avec des « véhicules d’occasion », le prisonnier de Korhogo avait dépêché ses ‘‘sécurocrates’’ à travers le monde, malgré l’embargo de l’Onu, à la recherche d’armes de guerre sophistiquées pour faire sa guerre. Ce n’est pas le colonel Yao N’Guessan, aujourd’hui entre les mains de la justice américaine, qui nous contredira. Lui qui n’a pas « su s’envoyer » quand le chef suprême de l’armée l’a envoyé acheter des armes chez Obama. Nous disons donc « Akwaba » aux véhicules d’occasion de la France ! Et puis, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci, les vrais) n’ont pas eu besoin de véhicules flambant neufs pour chasser, le 11 avril, le Machiavel des lagunes.

Jean-Roche Kouamé
L’Expression

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