MONROVIA (Reuters) – La présidente sortante, Ellen Johnson-Sirleaf, a invité samedi les électeurs à ignorer l’appel au boycottage lancé par son rival malheureux au premier tour et à participer massivement lors du second tour prévu mardi au Liberia.
Winston Tubman, chef de l’opposition, affirme que le premier tour a été entaché d’irrégularités et refuse de se présenter face à la présidente, arrivée en tête (43,9% des voix) le 11 octobre.
Vendredi, ce neveu d’un ancien chef de l’Etat a ajouté qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats du scrutin qui est, selon lui, partial.
La commission électorale a fait savoir que le second tour serait maintenu quoi qu’il en soit.
Winston Tubman, crédité de 32,7% des voix au premier tour, a quant à lui demandé à ses partisans de manifester dans le courant de la journée à Monrovia.
« Ne succombez pas à la peur et aux intimidations », a lancé samedi Ellen Johnson-Sirleaf dans une allocution radiodiffusée à la nation. « Ne permettez pas qu’un responsable politique, quel qu’il soit, tienne notre pays en otage. »
« Ne permettez pas à M. Tubman de lancer une consigne de boycottage alors qu’en agissant ainsi, il confisque ce scrutin parce qu’il craint d’être battu », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, la mission des Nations unies au Liberia, qui compte 9.000 casques bleus sur place, a diffusé un communiqué après l’appel au boycottage pour inviter l’ensemble de la population à s’abstenir de toute violence.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui tente de persuader Winston Tubman de revenir sur sa décision et de participer au second tour, devrait publier un communiqué dans le courant de la journée.
Il s’agit de la deuxième élection présidentielle depuis la fin de la guerre civile particulièrement cruelle de 1989-2003, qui a fait de nombreuses victimes et mis à genoux l’économie de ce pays d’Afrique de l’Ouest riche en ressources minières et en bois.
Alphonso Toweh, Jean-Loup Fiévet pour le service français
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Tubman se retire du 2e tour de la présidentielle au Liberia
MONROVIA (Reuters) – L’opposant Winston Tubman a annoncé vendredi qu’il ne participerait pas au second tour de l’élection présidentielle du Liberia contre la présidente sortante Ellen Johnson-Sirleaf le 8 novembre prochain, mais la commission électorale a fait savoir que le scrutin aurait néanmoins lieu.
Tubman, juriste formé à Harvard et à Cambridge qui a exercé des fonctions aux Nations unies, a appelé ses partisans à se joindre à une manifestation pacifique samedi et à boycotter l’élection mardi prochain.
Il a également dit qu’il ne reconnaîtrait aucun gouvernement issu de la présidentielle. Mais la présidente de la commission électorale, Elizabeth B. Nelson, a souligné que rien ne ferait obstacle au scrutin.
« Nous engageons tous les Libériens épris de paix à se présenter en grand nombre pour voter mardi », a-t-elle déclaré par téléphone à Reuters. « Rien n’empêchera l’élection de se dérouler comme prévu. »
Le précédent chef de la commission avait démissionné la semaine dernière après avoir été accusé de parti pris par le Congrès pour le changement démocratique (CDC) de Tubman. Mais ce dernier avait affirmé que la composition de l’organisme électoral posait encore des problèmes.
« Nous refusons de participer au second tour de l’élection le 8 novembre. Nous ne récompenserons jamais la fraude et ne légitimerons jamais un processus politique corrompu », a dit Tubman aux journalistes à Monrovia.
« Tout gouvernement issu du processus du 8 novembre sera un gouvernement sans mandat national qui ne sera pas reconnu par le CDC », a-t-il ajouté.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a prévenu qu’un boycott risquait de déstabiliser le Liberia et a engagé Tubman à ne pas se retirer du processus. Tubman s’est rendu cette semaine au Nigeria pour des discussions avec la Cedeao, mais elles semblent avoir échoué.
La guerre civile qui a ravagé le Liberia à partir de 1989 a pris fin en 2003 et la dernière élection remonte à 2005. Le pays ouest-africain a lentement regagné la confiance des investisseurs, et des compagnies minières et pétrolières s’apprêtent à accélérer son développement.
Alphonso Toweh, Philippe Bas-Rabérin pour le service français
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