La réforme de la filière café-cacao a été adoptée en Conseil des ministres. C’est un nouveau système de gestion qui devrait permettre à l’Etat de contrôler à la fois la production et la commercialisation du binôme.
La nouvelle réforme de la filière café-cacao est engagée, et à l’évidence l’Etat est désormais le capitaine du bateau. Le Comité de gestion de la filière café-cacao (Cfgcc), organe intérimaire créé après la suppression des structures nées de la libéralisation de la filière café-cacao, à savoir la Bourse du café-cacao (Bcc), l’Autorité de régulation du café-cacao (Arcc), le Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs du café-cacao (Fdpcc), n’a plus droit de cité. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres de ce mercredi. Selon le porte-parole du gouvernement, cette restructuration devrait déboucher sur une nouvelle organisation censée améliorer la gestion du secteur café-cacao. «Toutes les structures qui avaient été mises en place seront supprimées», déclare Bruno Koné. «Nous revenons à un système proche de celui qui a prévalu avant l’éclatement du système de gestion de la filière», explique-t-il. De là à voir le grand retour de la Caisse de stabilisation (Caistab), il n’y a qu’un pas. Dans tous les cas, le nouvel organe aura l’allure d’une société à caractère public. Celle-ci aura à charge de «mieux contrôler pour l’Etat la production et la commercialisation» depuis le bord champ jusqu’à l’exportation. Autant dire que la nouvelle réforme supprime, de facto, les anciens mécanismes de gestion, et prévoit des instruments de contrôle spécifiques au niveau de la commercialisation bord champ. Pour M. Koné, la préoccupation du gouvernement est d’assurer un prix plus rémunérateur fixé entre 50 et 60 % des cours mondiaux, aux planteurs ivoiriens. L’enjeu est d’améliorer la position du 1er producteur mondial (la Côte d’Ivoire) de cacao et d’avoir un meilleur contrôle de la commercialisation de cette matière première. Le nouveau système permettra aussi, à terme, de garantir aux paysans un revenu stable et de maîtriser la totalité de l’économie de la filière. «La Côte d’Ivoire se donne la capacité d’agir au niveau de la production, et d`avoir un meilleur contrôle au niveau de la commercialisation, en vue de garantir des revenus aux paysans et à l’Etat », insiste-t-il. La réforme de la filière café-cacao, maintes fois réclamée par les institutions de Bretton Woods, est l’une des conditionnalités exigées pour être éligible au point d`achèvement à l`Initiative PPTE. Sur les autres point liés aux réformes économiques, Bruno Koné a, par ailleurs, évoqué la nécessité de s’inscrire dans la bonne gouvernance. D’autant que la Côte d’Ivoire est désormais signataire de la convention des Nations-Unies pour la bonne gouvernance. Parce que, insiste-t-il, le président de la République tient à ce que la bonne gouvernance soit totalement intégrée dans les habitudes des Ivoiriens. Des partenaires font déjà confiance au pays, se félicite-t-il, vu qu’il bénéficie de cinq projets de ratification d’accords de prêts et de dons. Le premier porte sur 5,7 milliards Fcfa octroyés par le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (Fkdea). Cet accord de prêt boucle le financement des travaux de construction de l’axe routier Singrobo-Yamoussoukro, de la nouvelle autoroute reliant Abidjan à la capitale politique. Le deuxième, un projet d’interconnexion électrique Côte d’Ivoire-Mali via le Burkina Faso, sera financé à hauteur de 18,6 milliards Fcfa par la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc). Un accord de don d’un montant de 22,7 milliards Fcfa émane de l’Agence internationale de développement (Aid). Il servira au financement du projet de création d’emplois-jeunes et recherche de compétences.
Lanciné Bakayoko et Bidi Ignace
Source: Nord-Sud
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