Par Dédé F. Le Journal du Mali
Le 31 octobre 2010, les ivoiriens se rendaient massivement aux urnes pour le premier tour de la présidentielle. Entre espoir et crainte. L’avenir donna raison aux pessimistes…
31 octobre 2010, jour d’élection en Côte d’Ivoire. Après de nombreux reports, les tergiversations des différentes parties prenantes, le monde entier avait poussé un ouf de soulagement. Les ivoiriens avaient prouvé à la face du monde qu’ils étaient un peuple épris de paix, fatigué de la crise sociopolitique qui l’avait mis à genoux au bout de dix ans. Le monde entier applaudissait à tout rompre la maturité de la Côte d’Ivoire qui avait donné une leçon de civisme et de démocratie avec une campagne tendue mais au finish sans incident majeur, un taux de participation record lors du scrutin et des candidats exemplaires. C’était le bout du tunnel en vue pour tous : ivoiriens à bout de souffle, pays voisins asphyxiés par les difficultés d’accès aux ports ivoiriens, communauté internationale, un peu fatiguée de porter le pays à bout de bras. C’était sans compter avec les démons de la division, de l’ethnocentrisme, l’égoïsme des dirigeants et la hargne de leurs partisans jusqu’au-boutistes !
Dès le soir du 31 octobre, la température était montée au niveau des quartiers généraux des deux principaux candidats Gbagbo et Ouattara. Chacun se disant vainqueur, dénonçait à l’avance tout résultat favorable au camp adverse. Très vite, les leaders d’opinion, la société civile interviennent pour rappeler que seul compte l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire. Appel entendu puisque tout rentre dans l’ordre. Youpi, avons-nous tous crier en nous disant que décidément le pire était derrière les ivoiriens…Eh non !
Le 28 novembre 2010, dès la clôture des bureaux de vote après le second tour, la violence s’est déchaînée. Et les pessimistes ont dit, en bons ivoiriens « on vous avait dit ça, non ? ». Alors, si c’était si prévisible, pourquoi a-t-on laissé les choses aller aussi loin? Plus de 3000 morts, une véritable guerre entre fils d’un même pays et des plaies qui mettront longtemps à cicatriser. Mais comme la vie, à chaque fois reprend le dessus, voici de retour les optimistes. Ceux qui veulent croire en une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, réunifiée, une et indivisible, comme le disaient les slogans pendant la rébellion en 2002. Ceux qui veulent espérer que les dirigeants, princes du jour, mettront au premier plan les intérêts du plus petit d’entre les ivoiriens. Ceux qui prient pour que plus jamais, leur « terre d’espérance, pays de l’hospitalité » ne voient ses fils s’entretuer au nom de la «politique». Qu’enfin, la Côte d’Ivoire redevienne « la patrie de la vraie fraternité »…
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