Akoun Laurent, Secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi) a mis à profit son séjour dans le Zanzan à l’occasion du décès d’Adama Ouattara dit «Adama Gbagbo» un fidèle ami et compagnon de lutte de Laurent Gbagbo, pour remobiliser les militants de son parti. De Bondoukou à Koun-Fao en passant par Gouméré et Tanda, ce sont des militants heureux de reprendre le combat de la démocratie et de la liberté qu’il a rencontrés. «Il y a eu des frissons. Mais nous ne sommes pas tombés. Le Fpi est un olivier. Il ne meurt jamais. Celui qui dit qu’il peut faire disparaître le Fpi se trompe. Au contraire, cette crise nous a fortifiés et ouvert la voie pour un Fpi plus fort et plus entreprenant. Nous sommes plus ragaillardis pour le combat du pardon, de l’amour, de l’impartialité…» a dit N’Guettia Yao Kouman, Secrétaire nationale du Fpi, chargé des fédérations du Zanzan, au nom de ses camarades de lutte, les fédéraux et les Secrétaires de sections. Avec le courage qu’on lui connaît, Akoun Laurent n’a pas tardé à charger : «Alassane Ouattara va échouer. Notre rôle, c’est de le lui dire en tant qu’opposant. Ne prenez pas des strapontins pour nous épater.» Avant d’ajouter «Il ne faut pas qu’il se trompe pour envoyer Laurent Gbagbo à la Cpi. Ce n’est pas en l’envoyant là-bas que la Côte d’Ivoire va se calmer. Parce que le peuple refuse la soumission. Et si par extraordinaire, les gens se trompent pour l’y envoyer, il doit être accompagné par Alassane Ouattara et Soro Guillaume (…) Vous qui êtes assis et avez peur de votre ombre, libérez Laurent Gbagbo et les autres.» Il fera aussi comprendre à certains de ses camarades de lutte qui pensent que l’heure a sonné pour eux d’être aussi des députés de se détromper. «Ne vous trompez pas. Évitez de faire le faux pas. Quel programme voulez vous défendre quand pour ce même programme, on détient en otage celui là même qui l’incarne ? Comprenez donc qu’en politique on ne fait pas la passe à son adversaire.» En effet, beaucoup d’irrégularités entachent la crédibilité de ces élections législatives : la commission électorale indépendante, le découpage et le nombre de sièges, l’insécurité galopante et surtout, l’exil forcé et la détention arbitraire de Laurent Gbagbo et de ses camarades de lutte. Prenant seulement l’exemple sur les 30 nouveaux sièges créés au parlement, la seule région de la Savane compte 16 sièges contre 14 pour le reste de la Côte d’Ivoire. Et là où la région du Fromager compte cinq (5) sièges avec ses 180.000 électeurs, la région du Denguélé passe de trois (3) à sept (7) sièges pour 77.000 électeurs. «Ce n’est pas une compétition ouverte et équilibrée. C’est pourquoi il demandera à tous ses camarades qui veulent aller «dans une compétition gagnée d’avance» de se retirer. Et de lancer un appel aux Ivoiriens en exil : «c’est ici que va se faire le combat pour le changement. Que ceux qui n’ont pas de problème rentrent.»
Pascal Assibondry
Correspondant régional
Le Temps
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